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10 mai 2007

LES GRANDES MANŒUVRES (6)

ATTENTION: Exemple de TENTATIVE D'ABRUTISSEMENT DU LECTEUR!    (Que j'ai commentée ponctuellement)

Titre sur Libé: Celle que l'on a présentée comme un symbole de modernité n'est qu'un avatar du vieil appareil PS.

"L'imposture Ségolène Royal"

(...Titre et soustitre percutants! Ca va "faire vendre" !)

Par François LAFON

QUOTIDIEN : mercredi 9 mai 2007

François Lafon, maître de conférences en histoire. Auteur de Guy Mollet, itinéraire d'un socialiste controversé, Fayard, 2006.

«Quelque chose de nouveau s'est levé et qui ne s'arrêtera pas.» Non, ces paroles prononcées au soir de sa défaite, Ségolène Royal n'en a pas la maternité. Elles reprennent mot pour mot la déclaration de Mitterrand du 19 mai 1974 (Y aurait il un "copyright" d'une formule qui, convient si justement aujourd'hui encore) lors de l'élection de Giscard d'Estaing à la présidence de la République. Tout serait ainsi dit ( non non…il faut suivre le discours INTEGRAL de Madame Royal le 6 mai ) . De même que l'échec de 1974 aurait préfiguré la victoire de 1981, celui de 2007 précéderait l'inéluctable victoire de 2012. (Que fera le PS des perspectives de rénovation – remise à jour du logiciel du vieux "Jurassic Park"… – et des chances que Ségolène Royal lui a données pour aller vers un PS du XXIè siècle, en plus que doublant le nombre de socialistes entre janvier et novembre 2006? )

On reste confondu par une telle attitude, confortée par l'étonnante image de vainqueur que la candidate, pourtant très largement défaite (là, l'exagération devient caricaturale!), a arborée au soir du scrutin. Car, autant le résultat de 1974 était porteur d'espérance, autant celui de 2007 traduit l'impuissance de la principale formation politique de la gauche à gagner une élection (là, c'est presque vrai: les coups de couteau dans le dos, ça fatigue un peu, à la longue…) . Au nom de la rénovation de la vie politique, le Parti socialiste s'est lancé dans des primaires où le people l'a emporté sur la cohérence politique. Celle qu'on a osé présenter comme symbole de la modernité politique n'avait-elle pas été plébiscitée lors du vote interne par tout ce que le vieil appareil socialiste compte de ringardise (160 000 nouveau socialistes entre janvier et novembre 2006… pour compléter les 120 000 anciens: ringardise?) Il suffit pour s'en convaincre de se référer à ses résultats obtenus lors du scrutin interne dans les fédérations les plus verrouillées du Nord, du Pas-de-Calais, de l'Hérault ou encore des Bouches-du-Rhône. (Là, vous auriez dû donner un minimum de précisions: peut-être sont elles intéressantes)

Dès lors, la prétendue rénovation (manifestement il vous manque des informations, à vous, un journaliste, c'est un comble!)) n'est devenue qu'un simulacre sans consistance, et la campagne électorale a tourné au ridicule. Un coup contre les éléphants, puis un autre coup, appel à l'aide dans leur direction. Un coup à gauche toute, puis un autre coup oeillade au centre (ici, l'argumentation sombre dans la médiocrité…) . Quant au fond du discours, la place exacerbée du JE laisse songeur (Et dire qu'on lui a reproché un manque de "JE", à propos de la Turquie par exemple: le journaliste se mord la queue, semble-t-il!). Je veux, je ferai, je déciderai. (C'est une candidate à la Présidence de la République Française qui parlait! Le journaliste mélange ses pinceaux...)  Dire qu'il fut un temps où la gauche s'opposait au pouvoir personnel au nom d'une volonté collective qu'elle jugeait consubstantielle à l'idéal démocratique. (une " volonté collective" et un "idéal démocratique" au PS renforcé par 160 000 nouveaux adhérents en 2006 ont désigné à 60% Madame Royal comme candidate du PS!)

Certes, il serait injuste de tout mettre sur le dos de la candidate (Tiens, mignon maintenant?…). Mais avoir prétendu faire du neuf avec du vieux (la "charge des vieux éléphants"…) , c'était déjà en soi une authentique imposture (ce texte en est une superbe) . Il en est une autre qu'il convient d'empêcher à tout prix. C'est celle qui consisterait à rejouer le film à la prochaine séance. Pour l'éviter, il est une condition certes non suffisante mais nécessaire : il faut d'abord célébrer les obsèques du Parti socialiste. (pour le compte de qui?)

Refondation ne rime pas avec replâtrage Il est temps de hâter le mouvement en débranchant le respirateur artificiel qui maintenait encore un semblant de vie dans un parti fossilisé. Et de dire à Ségolène Royal, et à quelques autres, qu'elle n'est pas habilitée à l'assumer. (Vous permettrez, cher défenseur apparent de la Démocratie, que nous en décidions de manière collective? Merci!)

Car, désormais, grâce à elle (que de trous de mémoire! même le coup de "la chèvre émissaire" n' est pas épargné au lecteur), il reste le plus dur : à vivre concrètement cinq ans dans la France de Sarkozy . (Ce journaliste saura survivre, nous n'en doutons pas… Ce qui n'est pas le cas d'une importante frange de la population française)

Autres commentaires:

Quel bel exemple de tentative d'abrutissement du lecteur…

Les titre et surtitre/ou sous titre sont percutants: l'ensemble attire l'œil sur la page. Ca peut marcher si l'on ne s'attarde pas aux absences de précisions.

Dans le cas présent, le fait de tirer à boulets rouges, soudainement, peut apporter un succès momentané auprès de ceux – lecteurs – qui croient découvrir de l'information... Je redoute que la charge hystérique de ce Monsieur, farcie de jugements personnels aucunement argumentés, ni étayés par des faits, contribue à la confusion des idées.

Question subsidiaire: le lecteur se laissera-t-il prendre à cette farce?!

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