Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 945
Newsletter
26 juillet 2007

A gauche, Nice!

Refondation de la gauche

Ladislas Polski (MRC) :

« Des bases républicaines pour un grand parti d’unité »

Le médecin, porte-parole du MRC dans les A.-M., se fait l’avocat d’une refondation de la gauche à l'intérieur d’un grand parti unitaire fondé sur les valeurs républicaines. Il critique la politique d’ouverture de Nicolas Sarkozy et veut croire que la gauche battra Jacques Peyrat.

Ladislas Polski , quel doit être le rôle du Mouvement républicain et citoyen dans les semaines à venir ?
Il doit être au cœur de la refondation de

« Le bipartisme, évolution naturelle »


Dans quel cadre la gauche peut-elle répondre à ces défis ?
Dans un grand parti unitaire. Ça peut sembler paradoxal, mais je ne suis pas contre l’idée d’un bipartisme : c’est l’évolution naturelle d’un scrutin majoritaire. Dans un souci pragmatique, il est peut-être utile d’influencer la gauche de l’intérieur. D’ailleurs, nombre de nos thèmes, comme la Nation, ont récemment été dédiabolisés à gauche. Pendant la campagne, Ségolène Royal n’a eu de cesse d’affirmer nos valeurs.

La gauche semble traversée par un clivage entre marxisants et sociaux-démocrates. Quelle identité donner à ce grand parti ?
Je ne crois pas à la social-démocratie, qui cache en fait le social-libéralisme. Il faut aussi dépasser la gauche marxisante et être socialistes, car au MRC, nous le sommes. Un socialisme qui intègre les enjeux du XXème siècle. Pourquoi, par exemple, une société de plus en plus prospère n’aurait subitement plus les moyens de se payer une protection sociale ? On ne répondra aux aspirations populaires qu’avec un discours de gauche.

Nicolas Sarkozy y est pourtant parvenu avec un discours clairement à droite.
Son discours est franc et ses propositions, concrètes. Il dit des choses claires. Choquantes, comme sur les « racailles », le Kärcher ou la génétique, mais claires. Et les gens avaient envie de propositions claires. Néanmoins, je pense qu’ils vont vite déchanter.


« Proposer une alternative »


N’avez-vous pas peur au contraire qu’après tant d’années d’immobilisme, les Français l’adoubent, non pour ses réformes mais parce que lui, enfin, réforme ?
C’est vrai, beaucoup n’approuvent pas ses mesures mais lui reconnaissent d’agir. Toutefois, elles sont autant d’atteintes graves à notre modèle social. La gauche doit ouvrir les yeux aux citoyens, bien sûr, mais surtout proposer une alternative faite de projets réalistes, concrets, ambitieux, novateurs. Elle ne doit surtout pas se contenter de dénoncer.

Des propositions claires : est-ce ce qui a manqué à Ségolène Royal pour l’emporter ?
La stratégie de large alliance avec une gauche divisée a obligé le parti socialiste au plus grand consensus possible. Au final, on a manqué de propositions claires. Pendant la campagne, on a souvent reproché à Ségolène Royal son improvisation sur certains thèmes. Elle avait pourtant, avec le Pacte présidentiel, un corpus idéologique solide.

Est-elle la pierre angulaire de la refondation de la gauche ?
Elle a en tout cas la grande vertu d’avoir tendu la main aux idées républicaines de gauche. J’espère qu’elle poursuivra dans cette voie. Cependant, si la question du renouvellement est primordiale, il n’est pas que personnel ou générationnel : il est surtout idéologique. Il faut la meilleure personnalité pour incarner le renouvellement et en même temps affranchir le PS de toutes ces luttes de courants stériles.

Des gens de gauche au gouvernement, dans les commissions parlementaires et peut-être bientôt au FMI : Nicolas Sarkozy fait le ménage à gauche…
Il y a une volonté claire de déstabilisation du PS. Ce qui est marquant, au-delà du marketing et de la soi-disant ouverture, c’est la politique très à droite menée par le gouvernement Fillon, lui-même d’ailleurs très « drivé » par le Président.

On parle beaucoup du « style » Sarkozy.
Il est surprenant. Voir le « candidat du peuple » fêter sa victoire au Fouquet’s et partir en vacances sur un yacht, c’est déjà un premier accroc. L’histoire de la carte de crédit de Cécilia aussi. J’imagine le Français qui a payé 280 euros d’impôts et qui apprend que cette somme a payé un déjeuner à la femme du Président… Sans faire de démagogie, symboliquement c’est choquant. Ensuite, il évolue à l’encontre des institutions. En théorie, le gouvernement est sous contrôle du parlement. Or Nicolas Sarkozy, loin de son rôle d’arbitre, prend toutes les initiatives. Quant au mini-traité, c’est en fait un gros effet d’annonce. Et puis c’est assez dangereux de réintroduire par voie parlementaire ce que l’on a rejeté par voie référendaire. Il y a risque de violer la légitimité que le peuple seul détient.


« Rassemblement de toutes les composantes de la gauche »


Peut-on craindre pour la gauche que l’état de grâce se prolonge jusqu’au printemps ?
Je crois que les gens vont déchanter. Le gouvernement met en œuvre une attaque en règle contre le modèle social. Et puis, pour parler des municipales, Jacques Peyrat porte en lui des attributs qui desservent Nice. Il est l’héritier des défauts et des spécificités déplorables qui furent les nôtres. Issu du FN, ne reniant pas son passé d’extrême droite, ne reculant jamais devant les déclarations inquiétantes, s’entourant de gens qui ont défrayé la chronique judiciaire : il est l’addition de l’affairisme et de l’extrémisme, ce dont les Niçois ne veulent plus.

La gauche a-t-elle une chance de le battre ?
C’est sûr que c’est difficile. Sur le papier, les scores n’appellent pas à l’optimisme. Le sort de la gauche à Nice est indissociable de la situation nationale. La gauche doit être responsable. Sociologiquement, Nice a changé, et les couches populaires ont le droit d’être représentées par une gauche susceptible d’accéder aux responsabilités et de les défendre sur les grands sujets, au premier chef desquels le logement.

Le PS niçois n’est-il pas au contraire en train de s’affaiblir dans une lutte interne pour la tête de liste ?
Je ne veux pas me mêler des affaires internes du PS. Néanmoins, il me semble légitime et sain d’avoir le choix entre plusieurs candidats. Tout ce que je souhaite, c’est que le leader ait à l’esprit la volonté de rassemblement de toutes les composantes de la gauche.

Propos recueillis par Ben MORLAND et Jean Pierre QUESADA

la gauche. Il y a urgence de changer quelque chose face à la fuite des personnalités orchestrée par Nicolas Sarkozy. Cette refondation sur des bases républicaines, au MRC, on l’appelle depuis longtemps.

Qu’entendez-vous par « bases républicaines » ?

Il y a deux enjeux fondamentaux.  D’abord, le « vivre ensemble » au sein de la Nation, ciment d’un destin commun, et autour de valeurs : liberté, égalité, fraternité, laïcité. Pour nous, chevènementistes, économie et République sont indissociables, ce qui fait de Jean Jaurès notre ancêtre, lui qui disait que « sans la République, le socialisme est impuissant et sans le socialisme, la République est vide ». Ensuite, la mondialisation, à laquelle il faut répondre par l’Europe.

Quelle Europe ?
Il faut réorienter sa construction dans la lignée du 29-Mai. Faire de l’Europe un outil au service du bien-être des citoyens, de l’emploi et de la croissance, loin de l’actuelle instance antidémocratique dirigée par la

Banque centrale européenne dont la seule obsession est la lutte contre l’inflation. L’Europe est le moyen le plus efficace pour conserver notre protection sociale, et aujourd’hui on en fait le chausse-pied de la mondialisation.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité