Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 945
Newsletter
20 décembre 2007

Rénovation du PS: forum sur le thème du marché

Parti socialiste: Le second forum de la rénovation, sur le thème du marché, comme

un premier pas sur la voie d’une difficile clarification idéologique.

Dans le blog "RASSEMBLER LA GAUCHE"

Les socialistes et le marché ? Le deuxième forum national de la rénovation était, samedi matin à Paris, consacré à un débat sur ce thème. Pas de décision. Mais une réflexion à mettre dans le pot du futur congrès qui devrait être réuni dans le courant de l’année prochaine. Des divergences, mais aussi pas mal de convergences. Et un point d’orgue commun exprimé par Anne Hidalgo : les socialistes « veulent civiliser le marché ». L’essentiel étant de sortir d’un piège paradoxal pointé par François Hollande : les socialistes ont toujours agi en économie de marché et ils l’ont bien gérée lorsqu’ils ont eu la responsabilité du pouvoir. Mais aussitôt revenus dans l’opposition, ils font mine d’être ni pour ni contre. « Ce serait donc la synthèse ? », a lancé le premier secrétaire du PS. Et de répondre aussi sec : « il faut la refuser », dire que le PS « est pour l’économie de marché », qu’il veut « agir dans l’économie de marché ».

L’ambiguïté du PS .

Foin des tergiversations, que d’aucuns ont replacé dans le contexte d’une concurrence idéologique avec le PCF, le PS semble désormais assumer à la quasi-unanimité l’abandon de « l’’économie administrée », « la - supériorité du plan sur le marché », « la supériorité de la propriété publique et de la production d’État ». Quand, à l’inverse, l’Union soviétique en faisait l’alpha et l’oméga de sa doctrine économique. Reste que si l’histoire paraît lui donner raison, se posent aussitôt toute une foule de questions quant au rapport au capitalisme lui-même. Et cela, au moment où, comme l’a rappelé Harlem Désir, les Français sont encore le peuple qui rejette à plus de 50 % l’idée selon laquelle « le système de libre entreprise et de libre marché serait le meilleur pour fonder le futur du monde ». L’ambiguïté de la réponse du PS est sans aucun doute au coeur de la crise idéologique et électorale qui le secoue. Aussi a-t-on pris grand soin samedi à faire un distinguo en insistant, comme tentera de le faire François Hollande, sur la nécessité de lever une confusion entre économie de marché, capitalisme et libéralisme par « une approche » se revendiquant du « pragmatisme ». Car « une société conduite par les seuls marchés serait irresponsable et ne serait tout simplement pas une société ».

chaque sensibilité se réjouit

Trois convergences de principes ont été constatées entre les participants. D’abord l’idée que « le capitalisme ne permet pas d’atteindre l’optimum économique, social et écologique ». Avec pour corollaire le constat selon lequel il y aurait « un domaine propre au marché », « un domaine propre de la puissance publique », et « le domaine de la régulation, de l’intervention, de la redistribution ». Ensuite, le recours à la croissance. Enfin, le parti pris du « progrès ». Le bât blesse pour aller plus loin. D’où un débat lancé sur la question qui demeure intacte, mais qui, selon le mot de Charles Fiterman, conditionne toute idée de « modernité » : où mettre le curseur de l’intervention publique ? Avec, là encore, des questions subsidiaires non définitivement résolues : qu’est-ce qui relève du rôle de l’État, de l’Europe ? Quel espace entre libre-échange et protectionnisme ? Réponse provisoire : « La place du marché et celle de la maîtrise publique doivent pouvoir aller, selon les cas et les objectifs poursuivis, de 0 % à 100 %. » Réponse non satisfaisante mais qui, dans le contexte de ce deuxième forum, permet à chaque sensibilité de se réjouir. Michel Rocard tirant la conclusion, selon lui « réjouissante », que le PS ne veut plus « rompre avec le capitalisme mais le réguler » tout au mieux. Pour Henri Weber (fabiusien), « il faut prendre les mérites du marché et contraindre ses défauts ». Gérard Filoche (aile gauche) proposant d’adopter une mission : celle de substituer « aux mains invisibles du marché », « les mains visibles de la démocratie ». Au PS, ce débat en appelle décidément bien d’autres.

Dominique Bègles

l' Huma du 17 / 12 / 07

.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité