GGorce: élire un premier secrétaire AVANT le congrès

Congrès du PS : crevons l'abcès!

Dans le blog de Gaëtan GORCE

Au PS, a peine  a-t’on dit « faites vos jeux!» que déjà rien ne va plus ! C'est ce dont témoigne en tout cas l'actualité chargée - c'est le moins que l'on puisse dire -, de ce week-end. Les prétendants s'avancent sur la piste de bal, hésitent à former leurs couples, et nous promettent à l'évidence de ne danser ni sur le même air, ni sur le même rythme. Le plus cocasse, dans cette situation, c'est qu'une fois de plus ce  sont les incendiaires qui crient au feu!

Tout cela était, en effet, écrit dès le conseil national de juin 2007. En acceptant la méthode et le calendrier du Premier secrétaire, les dirigeants du Parti socialiste qui aujourd'hui s'effarouchent, avaient pourtant posé les jalons de ce qui devait inéluctablement arriver. Un congrès convoqué dans les formes traditionnelles, les mêmes depuis 37 ans, (qui plus est aussi tardivement après le choc des présidentielles) ne peut ressembler qu'à celui de Rennes ou à celui du Mans. En clair, le choix ne nous est laissé qu'entre l'affrontement sans issue ou l'enlisement d'une synthèse sans contenu.

La seule manière de sortir de cette impasse prévisible et dans laquelle les choix qui ont été faits depuis 2007 nous ont placé serait de séparer clairement le choix du leader de celui de nos orientations programmatiques. C'est la raison pour laquelle j'en appelle à la mobilisation et à la sagesse de toutes celles et de tous ceux qui veulent croire à la rénovation possible de ce parti.

Il est en effet encore temps d'agir, en saisissant l'opportunité offerte par la convention nationale de la mi-juin, et la révision des statuts qu'elle peut permettre. Aux propositions vagues que la commission ad hoc, chargée d'y réfléchir a pu faire, substituons une solution simple : élisons à titre exceptionnel notre Premier secrétaire national pour trois ans, non pas après mais avant le congrès.

Ce serait l'occasion d'abord de stopper les manoeuvres en cours qui laissent sur le bord de la route le fond des questions de fond pour ne solliciter que des allégeances ; ce serait le moyen de préparer le congrès en fonction des seuls enjeux politiques ; ce serait l’occasion enfin de se doter d'un leadership fort sans préjuger du choix de notre candidat à la présidentielle. Je propose qu'élu en septembre, notre nouveau Premier secrétaire le soit sur un mandat clair de rénovation. Chaque candidat devrait préciser comment il entend démocratiser nos statuts pour donner l'avantage au vote des adhérents sur le poids des courants et comment il souhaite procéder à l'actualisation de notre projet politique et selon quel calendrier.

Puisque beaucoup s'inquiètent aujourd'hui de la pollution de notre congrès par les enjeux de personnes, pourquoi ne pas régler ceux-ci au préalable et en toute clarté? N'est-ce pas le seul moyen de refuser que le congrès soit doublement instrumentalisé : par ceux qui veulent le neutraliser pour préserver les chances de candidats futurs par ceux qui voudraient l'utiliser exclusivement au service de leurs ambitions d'aujourd'hui.

PS : vous trouverez l'amendement ci-joint en annexe, j'invite tous ceux qui s'y retrouvent à le défendre dans leurs sections et dans leurs fédérations.