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21 décembre 2008

Enfermés dehors

Enfermés dehors (3/3): qu'avons-nous fait de nos fous? Sur Marianne

Les sans-abri sont-ils les victimes de la politique psychiatrique menée en France depuis trente ans? La fermeture des lits en hôpital psychiatrique n’a-t-elle pas jeté à la rue des malades qu’hier la société prenait encore en charge? Pour le savoir, regardez ce troisième et dernier épisode de notre enquête sur les SDF.Dans une tribune intitulée «Ce que j'ai à dire sur les sans-domicile-fixe» et publiée dans le Monde le 2 décembre dernier, Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté et ancien président d'Emmaüs France, racontait son «malaise quand les premiers bâtiments qui ont été mobilisés pour des places de stabilisation sont d'anciens pavillons de psychiatrie désaffectés... Ceux qui pour une part sont à la rue, quand ils auraient nécessité une hospitalisation dans un service de santé mentale, se retrouvent des années plus tard dans les anciens hospices, avec les soins en moins...». La fermeture des lits en psychiatrie aurait-elle rempli les rues?

Une partie de nos sans-abri seraient donc les victimes de la politique de sectorisation de la psychiatrie menée en France depuis plus de trente années. L'historien Roland Hureaux la décrit ainsi dans un commentaire posté sur le premier article de cette série: «Cette théorie issue des critiques de Michel Foucault et d'autres contre l'"enfermement" et des courants de l'antipsychiatrie a mené à ne garder en hôpital que le minimum de malades. Les autres devaient être peu à peu entraînés à se débrouiller tout seuls en étant renvoyés chez eux et en faisant l'objet d'un suivi en externat. Le but de tout cela n'était pas de faire des économies de moyens: découper la France en "secteurs psychiatriques" quadrillant l'ensemble de la population coûte plus cher que les anciens "asiles" mais on voit le résultat de cette politique folle qui postule que tout malade est un homme potentiellement en bonne santé et qu'il suffit de le pousser un peu dans la vie (dans la rue) pour qu'il redevienne un homme normal».

Sur le terrain, le discours est le même. Que ce soit le sociologue Patrick Declerck, qui a passé plus de 15 ans compagnie des sans-abri pour leur apporter un soutien psychique ; le Dr Mercuel, qui a mis en place un service de psychiatrie entièrement consacré aux sans- abri, à l’Hôpital Saint Anne mais aussi en ambulatoire ; ou encore Xavier Emmanuelli, le fondateur du Samu Social ; tous expliquent non seulement comment l’évolution de la psychiatrie en France a jeté à la rue des sans-abris, mais aussi pourquoi la société est responsable de ses fous et de ses pauvres. Surtout lorsque ce sont les mêmes.

Retrouvez les deux premiers volets de notre enquête

Samedi 20 Décembre 2008 - 13:07

 

Virginie Roels

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Commentaires
D
Comme je l'ai écrit dans mon article « La météo, serait-elle devenue la ''complice'' des Médias ? », publié le 27 novembre 2008<br /> http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=22976 , j'ai indiqué que que ue, selon l'hebdomadaire ''L'itinérant'', « un Français, ou un Immigré vivant légalement en France, privé de logement, un Sans Domicile Fixe (S.D.F.) avait une espérance de vie d'à peine 45 ans ! ». <br /> Pour moi, comme je l'ai écrit dans mon papier, il s'agit d'un problème de santé public beaucoup plus important que celui soulevé par ces accros de la nicotine...<br /> Alors, le Gouvernement devrait, comme je l'ai écrit dans mon papier, que je vous invite à lire <br /> 1°) - Mettre fin à la dégressivité des Allocations ''Chômage'' versée par les ASSEDIC, <br /> 2°) - Sachant que tout allocataire des ASSEDIC paie ses charges sociales et cotise pour sa retraite, supprimer d’urgence le RMI et l’ASS, ce, de manière à remplacer immédiatement ces deux prestations par une allocation ‘’chômage’’ unique mensuelle de 1000 € net minimum (après paiement des charges sociales et cotisation aux caisses de retraite pour tous les allocataires), ce, de manière à donner plus de pouvoir d’achat aux chômeurs, tout en leur permettant de conserver leur allocation jusqu’à ce qu’ils aient retrouvé un emploi. <br /> 3°) - Prélever, sur tous les droits de douane perçus sur les produits importés en provenance d’états ne faisant pas partie de l’Union Européenne, une somme destinée à la Sécurité Sociale et aux ASSEDIC. <br /> 4°) - Prévoir, pour toute nation ne respectant pas le Protocole de Kyoto, le versement d’une taxe dont le produit serait destiné à renflouer les caisses de la Sécurité Sociale et des ASSEDIC. <br /> 5°) - Taxer à un taux raisonnable de 1,5 % toutes les transactions boursières, le produit de ces taxes étant reversé intégralement aux caisses des ASSEDIC et de la Sécurité Sociale (ses branches ‘’Maladie’’, ‘’Famille’’ et ‘’Retraite’’). <br /> 6°) - Taxer toute délocalisation, tout licenciement boursier, tout plan social… , dès lors qu’une entreprise est bénéficiaire, à un taux suffisamment dissuasif, le produit de ces taxes devant être équitablement réparti entre l’URSSAF, les Caisses de retraite et d'Allocations familiales et les ASSEDIC. <br /> 7°) - Supprimer immédiatement la CSG et la RDS, véritables freins à l’initiative et au travail. <br /> 8°) - Créer une caisse de péréquation destinée à répartir équitablement le produit des charges et taxes entre les caisses de la Sécurité Sociale et des ASSEDIC. <br /> 9°) - Baisser, ce, de manière drastique tous les prix à la consommation. De plus, ne serait-il pas possible de baisser la TVA, ce, de manière à la ramener à un taux unique de 5,5 %, ce, pour doper la croissance et permettre la consommation des ménages.<br /> 10°) - Augmenter les salaires, que ce soit dans la Fonction publique (d'État ou Territoriale) ou dans le secteur privé. <br /> <br /> Cordialement, <br /> Monsieur Dominique Dutilloy,<br /> Journaliste
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J
Ces articles et interventions ne traitent que d'une partie du sujet.<br /> Et je suis d'accord avec vous, les SDF ne comptent plus seulement des "marginaux". Sans doute le phénomène a-t-il commencé comme cela, une "leçon donnée à ceux qui ne travaillaient pas", en même temps qu'un désengagement de la société - soutenu par un alibi: soigner par l'insertion sociale...<br /> cf à 6min10 de la vidéo de Declerck:<br /> http://www.marianne2.fr/Les-SDF,-ces-contre-exemples-qui-nous-font-rentrer-dans-le-rang_a93758.html<br /> <br /> Oui le flot des chômeurs a énormément gonflé les rangs des SDF (le chômage et un divorce y suffisent parfois).<br /> Comment est-ce arrivé? Questionnons les choix de société qui ont été faits cette dernière décennie, dont nos élus sont gérants... et les responsables ceux qui les ont choisis: les électeurs. <br /> A un "mon programme n'est pas socialiste " a répondu une bronca (dispersion des voix) aboutissant à ce que nous savons. <br /> L'aimable soliveau qui nous a servi de chef d'état s'est fait manger par un jeune héron. Ce même héron qui préside en ce moment depuis 2007 aux destinées des français.<br /> <br /> Je crains hélas que cela ne soit pas fini: le plus grand parti de gauche (dont une frange menée par plusieurs de ses chefs) a - j'en suis convaincue - fait le nécessaire pour que la gauche ne vienne pas au pouvoir (trop de mesures impopulaires à prendre, il était plus simple de se donner les moyens d'arriver tel Zorro, en 2012 après les méchantes réformes).<br /> <br /> Ce même grand parti de gauche a montré de quels chefs il était pourvu: de ceux prêts à tout pour conserver par tous les moyens, sans cohérence, les manettes qu'ils actionnent dans le vide depuis 2002... ainsi que leur(s) siège(s) , leur caviar, et leur mépris des militants de leur parti.<br /> <br /> J'en arrive à la conclusion que chacun d'entre nous est responsable (même en se taisant) du choix de société qui s'effectue par chaque vote.
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L
Je suis un peu surpris de lire que les SDF ne seraient pratiquement que des "Fous" dont les hopitaux psychiatriques se seraient débarassés à l'occasion d'une "modernisation".<br /> J'en suis même sur le "cul".<br /> <br /> Serais-je en passe de devenir un fou ?<br /> Finalement, c'est possible, c'est même probable.<br /> Mais si je sombre progressivement dans je ne sais quelle maladie du cerveau - ou plutôt de la société - ce n'est que parce que depuis avril 2005 je n'ai plus de travail !<br /> <br /> Je m'étale sur mon blog, ma vie, mon oeuvre, ma déchéance... Je ne vais donc pas mettre ici ce qui demanderait des pages (et oui, 51 ans ça ne se résume pas à 4 mots..., surtout si cette vie a été bien remplie).<br /> <br /> Ce raccourci : SDF = fou en désérance, me fait penser à cette observation scientifique d'un ENARQUE :<br /> Prenez une mouche.<br /> Arrachez lui les ailes.<br /> Posez la sur une table.<br /> Ordonnez-lui de voler.<br /> <br /> Qu'observez-vous ?<br /> Rien ! Elle ne vole pas !<br /> Conclusion : les ailes sont les organes auditifs de la mouche !<br /> <br /> Que de bonnes solutions aux mauvaises questions, ou inversement, que de mauvaises solutions aux vrais questions.<br /> <br /> Bonne journée.
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