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9 mars 2009

Quand Obama bouscule tous les lobbys

           
Extraits:
Sur fond de crise, le président américain présente un budget en rupture totale avec ceux de ses prédécesseurs.
La dernière semaine de février a été bien remplie pour Barack Obama. Le 23 février, il a orchestré une réunion budgétaire de la majorité et de l’opposition, au cours de laquelle il s’est engagé à réduire le déficit de moitié d’ici la fin de son premier mandat. Le lendemain, il s’est adressé pour la première fois aux deux chambres du Congrès et a promis au pays : “Nous nous relèverons, nous reconstruirons.” Le 26, il a présenté un budget qui prévoit de redistribuer les richesses, de soigner les malades et de sauver la planète. Le 27, il a mis fin à la guerre. Le 28, il a lancé un défi aux groupes d’intérêts et aux lobbyistes. Et le septième jour, il s’est reposé.

Au cours d’une présidence normale, l’une ou l’autre de ces entreprises paraîtrait déjà courageuse. Mais s’attaquer à toutes en même temps, c’est faire preuve d’une ambition qui frise la témérité. Les proclamer toutes en l’espace d’une semaine, c’est manifester quelque chose qui se situe entre l’audace de l’espérance et la pugnacité de l’orgueil. Reste que nous ne sommes pas en présence d’une présidence normale, fonction non seulement de l’homme en place, mais de l’époque que nous traversons. “Il ne faut jamais gaspiller une crise grave”, a assuré Rahm Emanuel, son chef de cabinet, aux journalistes pendant la campagne. Et grave, cette crise l’est. Les comparaisons avec les années 1930 sont prématurées, mais chaque nouvelle statistique nous en rapproche. En février, la Bourse a connu son pire mois depuis soixante-seize ans, et le PIB a enregistré sa plus forte contraction depuis 1982. Et le chômage était au plus haut en Californie depuis 1983. Le surcroît d’activité du président est le signe que le gouvernement Obama s’efforce de profiter de l’instant. Ce faisant, il fait à la fois la preuve de son potentiel sur le plan intérieur et de ses limites sur le plan international.

Au niveau national, Barack Obama s’est engagé à mettre en place un budget totalement différent, qui marque une rupture décisive avec plus d’une génération de politique néolibérale. L’idée que les impôts peuvent aussi bien augmenter que baisser, que le gouvernement a la capacité et le devoir d’intervenir, et que la lutte contre les inégalités est une valeur morale remet en question les principes fondamentaux qui ont dominé la culture politique à Washington depuis presque trente ans.

A l’étranger, ses plans ne constituent pas tant une rupture qu’une réparation de celle causée par George Bush. Sa promesse de faire rentrer d’Irak toutes les unités de combat d’ici à août 2010 met fin à six ans d’une folie meurtrière qui a profondément divisé les Etats-Unis. Paradoxalement, sachant de quelle façon controversée elle a été menée, la fin de la guerre n’a guère suscité de tintamarre ni de critiques.

Il en va tout autrement du budget d’Obama. Ses éléments les plus symboliques incluent une augmentation des impôts pour les familles gagnant plus de 250 000 dollars [198 000 euros] par an, l’introduction d’une couverture santé universelle, un marché du carbone concernant l’ensemble de l’économie, et des bourses pour les élèves issus de familles à faibles revenus. En bref, il a pour but de répondre aux inégalités croissantes de la société américaine.
(...)
Lors de son discours hebdomadaire, Obama n’a pas caché qu’il était conscient des enjeux. Les lobbyistes et les groupes d’intérêts “se préparent au combat au moment même où nous parlons, a déclaré le président. Alors, voici le message que je leur adresse : moi aussi.”
Oui, la semaine a été dense. Quant aux prochaines, elles risquent d’être encore plus dures.

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