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21 mars 2009

Jean-Pierre Chevènement : « La stérilité actuelle de la gauche procède de son auto-trépanation de 1983 »

Extraits:

Ce n’est pas la passion de la revanche (passion bien ordinaire) qui a nourri l’immobilisme idéologique de la gauche, c’est son incapacité à rendre compte du tournant qu’elle a opéré dans les années quatre-vingt en cédant au vent néolibéral qui soufflait d’Amérique : revalorisation de la Bourse, réhabilitation du profit et d’abord dans le partage de la valeur ajoutée, sacralisation du principe de la concurrence à travers l’Acte Unique, libération des mouvements de capitaux et enfin, et peut-être surtout, dévalorisation de la nation à travers le mythe européen. Cette incapacité à « refonder » va de pair avec le choix libéral et européen qui renvoie la nation aux oubliettes. La vision instrumentale de l’union de la gauche a relégué à l’arrière plan l’effort conceptuel qui avait été fait pour donner à la gauche un projet moderne : politique et restructurations industrielles à travers les nationalisations, priorité à la recherche et à sa valorisation, modernisation du « dialogue social », etc. Cette politique a été bel et bien torpillée par l’ouverture de la « parenthèse libérale » en mars 1983.

Naturellement on peut discuter à l’infini de la faisabilité d’une « autre politique ». Constatons simplement où a conduit « la seule politique possible » : à l’éloignement des couches populaires à l’égard de la gauche et à la crise actuelle de la « mondialisation libérale » à laquelle le PS a sacrifié l’originalité de son projet et de ses valeurs.

(...)

La stérilité actuelle de la gauche, procède de son auto-trépanation de 1983, de son incapacité à avoir su devancer la crise (bien au contraire elle a contribué - en pratique et en théorie - à installer le capitalisme financier dans notre pays) et de son absence de réponse face à ses développements. Elle s’est réfugiée dans une vieille incantation (Europe ! Europe ! Europe !) plutôt que de chercher dans une vision moderne de la République, en France et en Europe, le moyen de refonder un système de valeurs et de croyances collectives. C’est pourquoi le PS se trouve pris à contrepied par la crise au moment même où il vient de ratifier le traité de Lisbonne et d’officialiser son ralliement au libéralisme. Et voilà pourquoi « notre gauche » est muette.(...)

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