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16 avril 2009

L'omission de Ségolène Royal, par Jean Daniel

Extrait:

Je ne veux faire à Ségolène Royal nulle peine, même légère. Et quoi qu'il arrive, j'aurai admiré son parcours et je la crois habitée. Je trouve même rafraîchissante cette farandole de la fraternité où elle invite à s'enrôler et qui semble contagieuse puisqu'elle a entraîné mon ami Régis Debray.(...)
Dans le discours de Nicolas Sarkozy qu'elle a dénoncé, il y avait en effet deux grandes parties d'égale longueur. Elle n'en a cité qu'une et ce n'est pas bien. Certains passages de la première partie constituaient en effet une profession de foi anticolonialiste comme je n'en ai jamais entendu, dans ma très longue carrière, venant d'un homme d'Etat, qu'il soit de la majorité ou de l'opposition.(...)
Ségolène Royal aurait pu se livrer à une critique féroce du manque de cohérence dans les inspirations de l'entourage présidentiel. Elle aurait pu remarquer que ce n'était pas la première fois qu'une histoire aussi déplorable était arrivée au président. Après l'admirable discours de Constantine, il y avait eu les dérapages du Vatican. Les désordres élyséens sur ce plan sont désastreux et Ségolène aurait pu les dénoncer à loisir. C'est pourquoi aujourd'hui des regrets me paraîtraient opportuns. Je ne lui demande pas de retirer l'une quelconque de ses déclarations. Je lui demande seulement d'y ajouter un correctif.(...)
Lire l'article (abonnés au Monde)

REPONSE

      Les omissions de Jean Daniel, à qui je ne veux faire nulle peine, même légère...     

16 Avril 2009      Par JNSPQD 

Jean Daniel, à qui quoi qu'il arrive (malheureusement c'est arrivé depuis longtemps), j'aurai admiré son parcours..., publie sur Le Monde.fr un "point de vue" titré "L"omission de Ségolène Royal". Le lien:

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/04/16/l-omission-de-segolene-royal-par-jean-daniel_1181549_3232.html

Je suis émue de m'adresser ou de mettre en cause cette figure qui est pour moi légendaire, ce Jean Daniel dont je suivais les éditos il y a longtemps déjà sur l'organe de presse qui était à mes yeux le nec plus ultra de la gauche éthique.

Je ne me rappelle pas du nom d'avant de cet hebdo, devenu "Le Nouvel Obs", lorsque j'ai fait connaissance et dont je ne laissais jamais passer une semaine sans descendre l'acheter afin de m'instruire tout en profitant de ma nouvelle liberté citoyenne. Hélas, todo pasa... et sans regrets... Il y a déjà quelque temps que je ne le lis plus, ou si peu...

En revanche, j'ai toujours un pincement au coeur lorsque je constate, tout en  me demandant si ce n'est que maintenant que je le vois et culpabilise de ma naïveté éventuelle, ces raffinements utilisés par ces personnages de plume et de culture, de légende, pour faire passer ses messages subliminaux tout en nous fascinant pour ne nous faire voir que ce qu'ils veulent que nous voyons.

Je cite Jean Daniel dans ce "point de vue":

"Dans le discours de Nicolas Sarkozy qu'elle a dénoncé, il y avait en effet deux grandes parties d'égale longueur. Elle n'a cité qu'une et ce n'est pas bien..."

Donc, j'ose affronter ce grand homme de lettres et de culture qu'est Jean Daniel et lui répondre, en effet, que Madame Royal n'aurait pas dû se contenter de ne citer qu'une petite partie des horreurs énoncées sans fléchir, au nom de la France que non des français de bonne volonté - je n'en doute pas - par Monsieur Sarkozy qui aurait dû se demander à mesure qu'il lisait "son" discours s'il n'était pas tombé sur une méchante plaisanterie de la part de l'un de ses proches ennemis, et s'arrêter puis improviser.

Sans doute que Jean Daniel compte sur nous et le peu d'intérêt que nous portons à la lecture des dossiers, nous contentant de prendre pour argent comptant ce que les apôtres daignent nous passer comme évangiles. A moins que lui-même ne l'ai pas lu en entier, se contentant...

Moi, je l'avais lu ce discours. Les dix pages. Je ne vais pas répertorier tout ce qui me suffoqua à sa lecture, quelques parties dont Madame Royal fait omission lors de son propre discours à Dakar, il y a une semaine, suffiront pour départager:

"La colonisation n'est pas responsable de toute les difficultés actuelles de l'Afrique. Elle n'est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n'est pas responsable des génocides. Elle n'est pas responsable des dictateurs. Elle n'est pas responsable du fanatisme. Elle n'est pas responsable de la corruption, de la prévarication. Elle n'est pas responsable des gaspillages et de la pollution.

Monsieur Sarkozy aurait dû se faire accompagner par Monsieur Bolloré, le cynisme de ce paragrhaphe aurait pris toute sa splendeur.

Moi, je ne retiens que la dernière phrase, la pauvre planète sait à qui s'en prendre dorénavant!

Si la colonisation n'est pas responsable des génocides et de la corruption, l'Afrique à elle toute seule encore moins. Le Rwanda, le Darfour, le Congo... ne sont, sans doute, que des points de détails, comme dirait l'autre.

"Je veux donc dire à la jeunesse d'Afrique, que le drame de l'Afrique ne vient pas de ce que l'âme africaine serait imperméable à la logique et à la raison. Car l'homme africain est aussi logique et raisonnable que l'homme européen" (?)

"Dans cet univers où la nature commande tout, l'homme échappe à l'angoisse de l'histoire qui tenaille l'homme moderne mais l'homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable ou tout semble être écrit d'avance.

Jamais l'homme ne s'élance vers l'avenir. Jamais il ne lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin.

Le problème de l'Afrique est , permettez à un ami de l'Afrique de le dire, il est là. Le défi de l'Afrique, c'est de rentrer davantage dans l'histoire. C'est de puiser en elle l'énergie, la force, l'envie, la volonté d'écouter et d'épouser sa propre histoire.

Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance."

Comme toujours, après culpabiliser et insulter son public, ce que Monsieur Sarkozy omet de dire c'est que si par malheur ces Africains osent sortir de cet scénario qui plaît aux amis des amis,  ces amis le leur feront bien sentir. Cela doit être le devoir d'ingérence bien compris, sauf pour l'avenir de la planète toujours.

Et voici la conclusion de ce discours qui comporte autant de "perles" que l'on veut chercher, dont c'est à se demander quel autre public cultivé d'un autre pays que ce pays poli, cultivé et aimable qu'est le Sénégal aurait supporté jusqu'au bout tant de sottises; ils ont, sans doute,  pour eux leur longue histoire humaine et leur ironie moqueuse à propos du grand Homme Blanc:

"Alors, mes chers Amis, alors seulement, l'enfant noir de Camara Laye, à genoux dans le silence de la nuit africaine, saura et comprendra qu'il peut lever la tête et regarder avec confiance l'avenir. Et cet enfant noir de Camara Laye, il sentira reconciliées en lui les deux parts de lui-même. Il se sentira enfin un homme comme tous les autres hommes de l'humanité."

L'exemple choisit c'est le comble: "L'enfant noir" de Camara Laye qui est d'ailleurs rejeté par la grande majorité d'Africains.

.Alors, Jean Daniel, j'éprouve le besoin de souligner, avec vos propres mots, cette défaillance de votre part, ayant consacré une bonne partie de votre vie à l'anticolonialisme.

Dans ce discours, le colonialisme n'est pas mort, de même que dans les faits pour ce qui est dans pas mal d'actions menées au nom du progrès.

Je regrette aussi que vous, connaissant le Sénégal et l'Afrique, n'ayez pas salué l'action de coopération entre les régions Poitou-Charentes et Fatick.

Je regrette aussi que la Licra ne se soit pas émue en son temps du contenu discriminatoire et raciste de plussieurs parties de ce discours de Dakar de juillet 2007.

Lire l'article (abonnés MEDIAPART)

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