Européennes: Sarkozy mise sur une guerre éclair
LE COUPLE BARNIER-DATI A LA PEINE. DES LISTES PAS ENCORE BOUCLEES.
Des élus sans mot d'ordre. L'UMP a du mal à se mobiliser. En réalité,
ce cafouillage s'explique par le choix stratégique de Nicolas Sarkozy.
Ce dernier sait d'expérience qu'une élection européenne est toujours
difficile pour le parti au pouvoir, et que les intentions de vote vont
decrescendo à l'approche du scrutin.
«Compte tenu du climat social, le
président ne voulait pas d'une campagne longue», explique un dirigeant de l'UMP. Le parti majoritaire a donc été prié de geler le débat national aussi longtemps que possible. «On va mener une guerre
éclair», a expliqué Xavier Bertrand à ses troupes inquiètes.
Une
guerre éclair où, contrairement aux municipales, Nicolas Sarkozy jouera
un rôle central. Avec un discours à Nîmes le 5 mai, une réunion commune
avec Angela Merkel le 10, et peut-être un troisième meeting début juin.
Le chef de l'Etat est persuadé que lui seul peut mobiliser son
électorat en capitalisant sur sa présidence de l'UE. D'où le choix du
slogan : «Quand l'Europe veut, l'Europe peut.» En attendant, côté
gouvernement, tout est fait pour conforter l'électorat sarkozyste :
position ferme sur le bouclier fiscal, décision d'Eric Besson de fermer
le camp de migrants à Calais.
Une stratégie risquée dans la mesure
où les autres listes prônent le non à Sarkozy. François Bayrou qui,
dans les sondages, flirte avec les 14%. Martine Aubry, qui s'efforce de
«fixer» l'électorat contestataire en s'affichant avec Ségolène Royal.
Daniel Cohn-Bendit, qui, fort de son engagement européen et écologiste,
grignote des points. Les chances sont faibles pour que, le 7 juin, le
chef de l'Etat, retrouve ses 31% du premier tour de la présidentielle.