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10 juin 2009

La défaite du PS et c'est juste une question d'amour...

                                         Par RichardTrois                                
         le 10/06/2009,

   

      

 

   

   

                              

Ce Lundi sur Europe 1, le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis, directeur de campagne et donc principal stragège de la campagne électorale du PS pour les européennes a donné son explication de la très lourde défaite des socialistes,  :
"une partie de notre électorat a estimé que nous n'étions pas aimable".

Sans rien rajouter de plus. Jean-Pierre Elkabbach a pourtant insisté pour en savoir plus mais n'obtiendra pas, de la part de "Camba", d'explication sur l'origine de ce désamour, sur le pourquoi. Voici la vidéo de ce moment de radio (vers 1min 47s).

 

Pourquoi ? C'est pourtant la seule question intéressante. Dans les discussions que j'ai pu avoir dernièrement avec mes amis socialistes, j'ai vite constaté que pour beaucoup le "Pourquoi" avait beaucoup de mal à sortir.

J'ai bien ma petite idée sur les raisons qui font que les socialistes ne sont pas si "aimables". Cependant je préfère laisser la parole à Jacques Julliard du Nouvel Observateur, qui signe cette excellente tribune intitulée :
"Pourquoi j'ai voté Cohn-Bendit ?".

Jacques Julliard du Nouvel Observateur

Volontairement ou pas Jacques Julliard répond très directement à la question esquivée par Jean-Christophe Cambadélis au micro d'Europe 1. Il résume très bien les raisons pourquoi les socialistes ne sont pas "aimables" :
"(...) la guerre interminable que vous menez contre vous-mêmes a fini par nous lasser.
Vous ne vous aimez pas. Alors pourquoi voulez-vous que l’on vous aime?
Dans vos arrière-cuisines, mijote toujours une soupe à la couleuvre. A droite aussi, me direz-vous. Sans doute. Seulement voilà : si nous avons jadis choisi la gauche, c’était dans l’espoir d’y trouver un peu de fraternité, comme dirait Régis Debray. Cela doit vous paraître bien naïf et bien sentimental. Peut-être. Mais c’est justement cette condescendance que vous affichez sans cesse à notre égard qui vous condamne à nos yeux
."

Jugement sévère mais juste.
Ce que je trouve remarquable dans le diagnostic inachevé de "Camba" et la réponse de J.J., c'est qu'au final, il nous ramène à la parole de Ségolène Royal. Une parole pourtant tant si souvent raillée et critiquée.
Ce diagnostic, le "nous n'étions pas aimable" nous ramène à cette injonction de Ségolène Royal quand elle lançait au Stade Charlety, "Aimez-vous les uns les autres" et surtout plus récemment à son discours de Reims, qui avec le recul est finalement prémonitoire.

Franchement, je goute personnellement assez peu ces références bibliques. Mais force est de constater que ce que disait Ségolène Royal à Reims explique largement avec 7 mois d'avance la situation actuelle.
Voici un extrait de ce discours du Samedi au congrès de Reims, un discours éreinté par la presse et par les éléphants socialistes et sifflé par certains militants :
"Que devons-nous faire en tout premier lieu pour notre Parti socialiste, et donc pour toute la gauche ? Avant tout, il nous faut prendre soin de notre parti. Et pour cela, il va falloir nous guérir nous-mêmes. Il faut nous soigner de toutes ces petites et grandes blessures que nous nous sommes infligé, de tous ces maux désagréables et même violents, de ces chagrins, parfois ces offenses. Il va falloir les oublier, les effacer, et il va falloir un jour nous les pardonner.
Par respect pour les citoyens qui vivent des vies dures, rassemblons nos forces, nos intelligences, nos honnêtetés, nos qualités, nos tendresses, nos colères et nos indignations. Oui, nos tendresses, nos colères et nos indignations, nos compétences. Tournons-nous vers les Français. Trouvons-les, ces remèdes à la pauvreté, à l’ignorance, à la délinquance, à la haine de l’autre et de soi, à la solitude des rues. Fabriquons-les ces potions contre la souffrance des enfants, des familles, l’exclusion, le chômage, la mauvaise formation, la non-formation, édictons-les ces justes règles, abrogeons-les ces mauvaises lois, modifions-les, ces lois imparfaites ; et surtout, inversons le rapport de force dans le combat social.
Voilà notre devoir. (...)
En tout cas, nous serons moins détestables à nos compatriotes, oui, moins détestables à ceux qui pensent que nous les avons abandonnés tant nous mettons de temps à cesser nos querelles et à revenir combattre à leurs côtés pour obtenir avec eux une vie meilleure pour certains, et pour tant d’autres, une vie qui serait simplement digne d’être appelée la vie.
Voilà le vrai combat du Parti socialiste. Il est immense, il est perdu, nous disent certains, il est terriblement simple : créer les conditions pour que le droit de réussir sa vie et de construire son bonheur ne soit pas réservé à quelques-uns mais soit garanti à tous.
"

Voilà. Si Jean-Christophe Cambadélis et son compère Claude Bartolone mais aussi Martine Aubry, Bertrand Delanoë et Benoît Hamon avaient écouté ce discours plutôt que de le railler, plutôt que de chercher à tout prix à éliminer Ségolène Royal, sans doute n'en seraient-ils pas à se demander pourquoi "nous n'étions pas aimable" et pourquoi la défaite est si lourde.

Voici ce discours de Reims si étonnant à ré-écouter 7 mois plus tard :

   

   (Sources:             Europe 1,             NouvelObs,             Désirs d'Avenir)

Source RICHARD TROIS sur LE POST

 

     
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