Avec Ségolène Royal, c'est Harvard-sur-Seine... ouvert à tous!
Par RichardTrois
le 16/06/2009
Ségolène Royal écoute attentivement un intervenant,
lors de l'Université Participative de Désirs d'Avenir, sur la Crise le 15 juin 2009
Hier soir pour la 3ème fois,
Ségolène Royal ouvrait grand les portes
de son université populaire et participative
à plus de 800 personnes venues écouter 3 heures durant à la fois de
brillants économistes mais aussi des acteurs de terrain de l’entreprise
(patrons, syndicalistes) et de jeunes politiques.
Ségolène Royal a fait
une très courte déclaration, s’exprimant assez peu sur les élections européennes et l’état du PS. Elle a plutôt laissé la parole à ses invités.
Et c’était un peu Harvard-sur-Seine. Enfin surtout un Harvard de gauche !
Un Harvard populaire et ouvert à toutes et à tous !
Parmi les économistes, se sont exprimés hier Jacques Attali que l'on ne présente plus, Philippe Aghion, professeur d’économie à Harvard qui, justement, enseigne à Harvard et coordonne le groupe des 20 économistes travaillant avec Ségolène Royal, Jean-Paul Fitoussi, président de l’OFCE, en duplex depuis Rome, mais aussi Yann Algan, qui vient de recevoir le prix du meilleur jeune économiste français et a beaucoup travaillé sur la confiance comme condition d’émergence d’un nouveau modèle de développement.
Jacques Attali s’est exprimé en premier. Après avoir remercié Ségolène Royal et déclaré qu’elle avait été l’espoir de la gauche et qu’elle le serait encore, Jacques Attali a démontré que le G20 n’avait en rien modifié le capitalisme financier régnant mais avait surtout permis de renforcer la domination du capitalisme anglo-saxon, battant en brèche l’autosatisfaction de Nicolas Sarkozy sur le sujet.
Pour ma part, j’ai découvert Yann Algan, que je ne connaissais
pas. J’ai trouvé très intéressant son travail sur la confiance, la
confiance dans les autres, dans les partenaires sociaux et dans les
institutions, une confiance absolument nécessaire à notre vie de
citoyens mais aussi nécessaire à la croissance économique et à notre
développement.
Yann Algan a travaillé sur des études statistiques réalisées depuis de
très nombreuses années de manière simultanée dans les pays
industrialisés. Ses recherches démontrent que la défiance généralisée,
qui sévit en France, explique « dans une large mesure pourquoi la
France a du mal se réformer et pourquoi la France a du mal à mettre en
place un état-providence généreux ». Il a aussi démontré que cette
défiance n’est pas une « tare culturelle », à laquelle on peut échapper
et que l’on peut mettre place.
Les données présentées hier par Yann Algan sont effectivement très frappantes :
Ainsi « plus de 50% des Français pensent que pour arriver au sommet, il faut être corrompu ». (...)