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17 juin 2009

Valls : un lynchage très… primaire

Par Bénédicte Charles sur MARIANNE.FR

Certes, Manuel Valls a beaucoup fait pour la débandade du PS. Certes, il peut se montrer cynique. Et ce n'était pas vraiment une bonne idée d'annoncer sa candidature aux primaires en même temps que la mort du socialisme. Mais en faire un raciste, franchement…

Le 9 juin dernier, Manuel Valls, député-maire d’Evry (Essonne), était l’invité de «Politiquement parlant» sur Direct 8.  Un reportage lui était consacré : Valls à la mairie, Manuel à la brocante du dimanche organisée dans sa ville. C’est au cours de cette dernière séquence que les journalistes de l’émission ont capté cet échange entre le maire d’Evry et son directeur de cabinet : constatant que tous les stands de la brocante étaient tenus par des Evryens issus de l’immigration, Valls commentait « Belle image de la ville d'Evry… Tu me mets quelques blancs, quelques whites, quelques blancos… ».

 

Des propos passés relativement inaperçus, et qui auraient peut-être continué à l’être si l’intéressé n’avait pas trouvé le moyen de se mettre toute la gauche à dos en déclarant ce week-end dans Sud Ouest que « le mot socialisme est sans doute dépassé ». Sans parler de sa candidature aux primaires pour la présidentielle de 2012, qui a fait de lui une cible de choix. Evidemment, ses camarades se sont empressés de ressortir les images de Direct 8 en disant : « Regardez, c’est un raciste ! Ce n’est donc pas un socialiste ! C’est un imposteur » et j’en passe.

De fait, il faut être vraiment à côté de la plaque pour décréter que le mot socialisme est ringard et vide de sens au moment même où la crise économique mondiale remet totalement en cause le modèle néo-libéral. A moins que — péché d’orgueil — Valls ne confonde la vacuité du PS avec le socialisme.
De même, on ne peut qu’être glacé par le cynisme du propos de Valls maire d’Evry qui, uniquement préoccupé par « l’image » de sa ville, demande à son directeur de cabinet de rajouter du blanc dans un tableau qu’il juge trop sombre. Un peu comme il demanderait qu’on change la couleur de fond d’une affiche de campagne électorale.

Pour autant, accuser Valls de racisme est ridicule. Il explique d’ailleurs la teneur de ses propos dès le retour sur le plateau de l’émission de Direct 8 : « Ce qui a tué une partie de la république, c’est évidemment la ghettoïsation, la ségrégation territoriale sociale, ethnique, qui est une réalité. Un véritable apartheid qui s’est construit et que les gens bien pensants voient de temps en temps leur éclater à la figure comme ça a été le cas en 2005 ». Et il a raison. C’est courageux de sa part de le dire. Surtout en tant qu’élu d’un parti qui a tant fait pour la ghettoïsation, par angélisme certes, mais pas seulement : combien d’édiles ont ainsi cru pouvoir acheter la paix sociale en faisant une bonne affaire ?
« A force de nier les problèmes, conclut Manuel Valls, on a laissé ces questions à d’autres, parfois aux extrêmes et notamment à la désespérance politique. A Evry pour les élections européennes, il y a eu plus de 70% d’abstention ». CQFD.


Mon commentaire: Pour info, le député-maire d’Evry, Manuel Valls a été décoré au grade de Chevalier de l’Ordre national du Mali, à titre étranger. en déc 2008
http://www.maliensdelexterieur.gov.ml/cgi-bin/view_article.pl?id=886

Ce lynchage sert sans doute en partie quelques intérêts particuliers....


°°°°°°°°°°°°°

 

Manuel Valls : «Je n’ai pas un mot à enlever» (le parisien)

Manuel Valls , le maire PS d’Evry, qui fait scandale dans une vidéo dans laquelle il réclame plus de Blancs dans sa ville, assume. Il assure combattre « la ghettoïsation ».

C’est la polémique qui crée le buzz sur Internet. Le député-maire PS d’Evry, Manuel Valls, se retrouve pris dans une toile d’indignations, une semaine après un reportage de la chaîne Direct8 le montrant au milieu de la brocante organisée dans sa ville le 7 juin.  

 
Sur la toile
La vidéo polémique

A ce moment-là, loin du politiquement correct, mais toujours micro ouvert accroché à sa cravate, Manuel Valls lance dans un ricanement à son collaborateur : « Belle image de la ville d’Evry… Tu me mets quelques Blancs, quelques White, quelques Blancos ! » Une interpellation qui faisait suite, selon l’élu, à une remarque d’un passant sur l’unique présence de « Blacks » parmi les chalands. Hier soir, la vidéo dépassait les 80 000 connexions sur YouTube.
Dimanche, Faouzi Lamdaoui, membre du conseil national du PS, a qualifié de « dérapage scandaleux » ces propos, demandant à la secrétaire nationale Martine Aubry de les dénoncer. Une tempête dans un verre d’eau, selon le maire, qui fait le lien avec sa candidature à des primaires en vue de la présidentielle de 2012. Manuel Valls revient sur cette affaire et répond sans détour.

Regrettez-vous vos propos ?

Manuel Valls. Non. C’est une remarque à l’instant T. Je n’ai pas un mot à enlever. Je parle très librement sur ma ville, de ce que je ressens. Evry est une ville multiculturelle, multicultuelle. Je me bats contre la ghettoïsation. Le pire dans une République est de voir une accumulation de population, en très grande difficulté, pauvre, souvent issue de l’immigration, qu’on entasse dans un même immeuble. Alors quand dans une brocante, je constate une spécialisation, je réagis. Cette brocante doit attirer des gens d’Evry et des alentours et ne doit pas être organisée que pour des gens en difficulté.

Vouloir « mettre des Blancs » rappelle la politique de quotas ?

Je suis très dubitatif sur les quotas. Dans toutes mes réflexions, mes ouvrages, je me bats contre la ségrégation sociale, territoriale et ethnique et contre toutes les formes de communautarisme. La mixité sociale passe par l’habitat.
On a retrouvé cette mixité depuis la rénovation d’Evry 2 qui n’attirait plus au-delà d’Evry.

Mais votre phrase peut faire penser à des thèses extrémistes…
Le politiquement correct tue le langage politique. On ne peut pas accepter une manifestation commerciale sans diversité. Chacun le sait et le comprend. Si certains veulent me mettre une étiquette, c’est de leur responsabilité. Même si c’est infamant et insupportable.

Des voix s’élèvent au PS pour condamner vos propos…
Comme par hasard… au moment même où j’annonce ma candidature aux primaires pour la présidentielle. L’ambition politique autorise tous les coups politiques. Mais le débat interne au PS tombe bien bas. Je ne rentrerai pas dans cette manipulation.

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