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30 juin 2009

Israël : Un Examen moral par Avraham B. Yehoshua

mardi 13 janvier 2009

Israël : Un examen moral

Avraham B. Yehoshua

Calmann-Lévy

ISBN 2-7021-3607-9

L’auteur, écrivain né à Jérusalem en 1936, s’interroge sur trois questions majeures dont la brûlante actualité rend l’appréhension nécessaire, bien au-delà de cercles « initiés » :

 

Y a-t-il une racine commune à la haine des Juifs ?
Quel est le droit des Juifs sur la terre d’Israël ?
Quel est l’avenir de la révolution sioniste ?

Le titre de l’ouvrage, qui rassemble ces questions sous forme de trois contributions en apparence différentes, ne laisse pas de doute : l’examen moral est sans concession. Il offre ces questions au débat « avec l’espoir qu’un historien les saisisse pour les faire rayonner et permettre une plus grande compréhension de l’Histoire. »

-La première, sous le titre « Pour une explication structurelle de l’antisémitisme" est parue en 2005. Et là, il fallait oser l’écrire :

« Aussi lorsque je cherche à dégager cette racine profonde de l’antisémitisme, il me semble prendre le relais de cette conception juive traditionnelle, laquelle voit dans la haine du peuple juif un facteur permanent enraciné dans le comportement humain sans en connaître la cause ni chercher à l’associer à une conjoncture religieuse, nationale, sociale ou économique propre à telle ou telle époque. Cette conception laisse entendre qu’il est exclu d’en finir avec cette haine, laquelle persistera jusqu’à la fin des temps. En ce sens, si tragique que cela soit, l’antisémitisme est devenu un ingrédient significatif et naturel dans la constitution de l’identité juive, à tel point que la disparition de l’antisémitisme, ou même le philosémitisme, apparaît pour un grand nombre de Juifs, comme des phénomènes suspects et superficiels. »

Il fait appel à Freud (Totem et tabou) pour débroussailler l’affaire. Mais même lui ne put se positionner à ce sujet sans aide extérieure , lui qui parlait, contre toute logique « d’une structure psychique commune aux Juifs » comme s’il était concevable que des millions de personnes qui ne vivent pas sur le même territoire, ne parlent pas la même langue, et s’ignorent mutuellement, laïcs, religieux, nationaux et assimilés, possèdent une personnalité psychique commune...

L’autocritique, partie « intégrante et légitime du débat idéologique » en usage parmi les penseurs sionistes a connu, on ne s’en étonnera pas une considérable atténuation après la Shoah…

-La seconde « Entre mon droit et le tien » date de 1977.

Elle pose « la question du droit historique du peuple juif sur Eretz Israël : question-clé dans toute discussion qui porte sur l’avenir de la Cisjordanie. » Le plan en est clair :
1) Je veux montrer que le concept de droit historique est dénué de toute valeur objective et de toute légitimité morale lorsqu’il s’agit du retour du peuple juif sur sa terre.

2)Mais je veux aussi essayer de prouver que le peuple juif avait un droit moral à se saisir, même de force, d’une partie d’Eretz Israël comme, d’ailleurs, de toute autre terre au nom d’un droit que légitime une situation de détresse.

Avec cette cynique mais salutaire projection historique : « Si nous avions décidé de revenir à Sion un siècle plus tôt pour y fonder un Etat juif au milieu du XIXème siècle, et si, venus en masse, nous avions liquidé physiquement ou expulsé les habitants du pays, comme l’ont fait tant de peuples dans les pays qu’ils ont conquis, nul débat sur notre droit à la Palestine n’aurait eu lieu. »

Et c’est implacable, il suffit d’ouvrir n’importe quel bouquin d’histoire…. Question de décalage dans le temps. Mais il aura fallu attendre la Shoah… Suivez mon regard vers l’Europe.

A la question du « droit à survivre », il procure trois réponses d’inégales valeurs : la réponse religieuse, la réponse historique, la réponse morale. Et termine par cette interrogation : Comment peut-on oser affirmer que notre conscience est déterminante et prétendre parallèlement que celle des Palestiniens ne compte pas ?

Le troisième texte est celui d’une conférence prononcée en mai 2003 à l’initiative du département français de l’Université de Tel-Aviv.

Tout au long de l’Histoire, nous nous sommes greffés sur d’autres peuples et nous avons réclamé, à juste titre, de pouvoir jouir de tous les droits découlant de cette adhésion. Si les nations s’étaient comportées de la même manière que nous, en associant une appartenance religieuse à une appartenance nationale spécifique, nous n’aurions eu aucun moyen d’exiger un statut civique et national parmi eux, et tous les Juifs auraient dû soit quitter la diaspora et revenir en Israël, soit y demeurer à titre d’éternels étrangers. En un mot, dans nos relations avec les nations du monde, nous violons un principe de réciprocité. C’est là une évidente faute morale..

Et d’ouvrir des perspectives vers un processus d’assouplissement du lien légal entre la religion et la nation juive….

L'auteur: Avraham B. Yehoshua

La source: réseau des bahuts

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