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29 août 2009

Martine Aubry promet aux militants du Parti socialiste "la rénovation totale"

Elue en novembre2008, la première secrétaire du Parti socialiste aura eu besoin de dix mois pour se saisir du flambeau de la rénovation et donner une traduction concrète à ce que certains dirigeants socialistes appellent "un réflexe de survie". Vendredi 28 août, en ouvrant l'université d'été du PS à La Rochelle, Martine Aubry a annoncé la tenue, le 1er octobre, d'un référendum interne. Il portera sur l'organisation de primaires ouvertes afin de désigner le candidat socialiste à l'élection présidentielle, mais aussi sur l'instauration du non-cumul des mandats ou de la parité intégrale dans toutes les instances.

Mal élue, au terme d'un scrutin contesté, Mme Aubry trouve là l'occasion de refonder sa légitimité à la tête du PS. A ceux qui évoquaient "une erreur de casting" et assuraient que "Martine n'aime pas ce qu'elle fait", elle apporte aussi un démenti. "On la veut, cette rénovation ? Alors on va y aller !", a-t-elle lancé aux participants en leur promettant la "rénovation totale, de C comme cumul des mandats à P comme primaires".

Mme Aubry a salué la "chance extraordinaire" que constituent les primaires ouvertes et annoncé un calendrier qui prévoit d'organiser la grande consultation des sympathisants au premier semestre 2011, ce qui impose de définir sans tarder les règles du jeu. Ce processus de désignation inédit lui ayant été en partie imposé par les efforts – pour une fois convergents – des "jeunes-turcs" : Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Vincent Peillon et Pierre Moscovici, la maire de Lille a tenu à intégrer parmi les têtes de chapitre de la rénovation l'idée, qu'elle porte depuis longtemps et s'impose à elle-même, du non-cumul des mandats.

A priori, il sera question d'introduire non pas le mandat unique, mais d'imposer une incompatibilité entre certaines responsabilités, par exemple deux mandats de direction d'un exécutif (maire et président de conseil général). Dans la "social-démocratie d'élus" qu'est le PS, il s'agirait d'un changement d'importance, insiste Mme Aubry, qui observe que "l'autorisation du cumul a largement contribué à notabiliser le Parti socialiste".

La première secrétaire souhaite aussi généraliser la parité, et pousser les feux en faveur de la promotion des militants d'origine étrangère, autrement dit de "la diversité". Décidée à asseoir son autorité, elle a aussi annoncé que le référendum du 1eroctobre inclura le principe d'une "charte éthique" visant à "faire respecter les règles que les militants auront choisies" afin de mieux encadrer l'expression publique des désaccords. D'aucuns souhaitent que ce dispositif vise également à dissuader certains socialistes de participer aux missions lancées par le gouvernement.

"SIGNAL CLAIR"

Martine Aubry s'est attachée à aborder le débat sur les alliances, relancé par les amis de Vincent Peillon favorables à un regroupement allant des communistes au MoDem. "Si des démocrates souhaitent nous rejoindre, nous sommes ouverts", a-t-elle indiqué, non sans préciser "qu'ils doivent le faire dans la clarté", et que "c'est à François Bayrou de l'apporter, si c'est sa conviction". Ferme, l'adresse au MoDem n'en recèle pas moins une légère évolution. Pour la première fois, en effet, MmeAubry admet qu'une discussion peut s'engager au sommet. Ce qui n'empêche pas des pourparlers avec le MoDem de s'être discrètement engagés dans une demi-douzaine de régions, à propos du premier tour des élections régionales de mars 2010.

Les "quadras" se sont réjouis de voir la première secrétaire se poser en garante de la modernisation du PS. "Je suis très satisfait de cette entrée en matière", a commenté Vincent Peillon, alors que Manuel Valls a relevé avec satisfaction "une direction, un mouvement". "Le signal est clair, il faut prendre le taureau par les cornes", a ajouté Razzy Hammadi, membre de l'aile gauche du PS. Quant à Ségolène Royal, qui avait ouvert vendredi l'université d'été en compagnie de Martine Aubry, elle semblait dubitative. "Les meilleures idées finissent par faire leur chemin, lentement", ironisait vendredi soir l'ancienne candidate devant son association Désirs d'avenir.

Source: Jean-Michel Normand sur Le Monde

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