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31 août 2009

« C'est fou comme les idées de Ségolène Royal se répandent comme une traînée de poudre ! »,

La rénovation enfin sur les rails

 

                        [ 31/08/09 ] dans LES ECHOS

Fustigée il y a quelques semaines encore pour son immobilisme, Martine Aubry a confirmé la tenue de primaires ouvertes et annoncé son intention de mettre fin au cumul des mandats. Reste à passer aux actes.

Malmenée depuis le calamiteux congrès de Reims, sur la défensive depuis la débâcle des élections européennes, Martine Aubry a repris la main à La Rochelle. Très combative durant les trois jours de l'université d'été, la première secrétaire a promis de rénover son parti « de A à Z - ou plutôt de C comme cumul des mandats à P comme primaires ». Première étape : une « consultation militante » le 1 octobre. Il sera demandé aux adhérents leur accord sur le principe de primaires ouvertes pour désigner le candidat à l'élection présidentielle de 2012. Martine Aubry veut également interroger les militants sur le non-cumul des mandats. L'assistance, conquise par ces deux idées, l'a acclamée. Une convention nationale extraordinaire des statuts devrait adopter ces changements avant l'été 2010.

La première secrétaire n'a pas esquivé, non plus, la question des alliances. Sans exclure un rapprochement avec le Modem - alors qu'elle faisait partie de ceux qui ne voulaient pas en entendre parler à Reims -, Martine Aubry a demandé à François Bayrou de « clarifier sa position ». Interpellant directement le leader du Modem, elle lui a demandé s'il était prêt à rejoindre les socialistes « pour un projet économique, social et écologique »et s'il voulait« soutenir des listes de gauche pour les régionales ».

« Très satisfaits »

Sur le reculoir la semaine dernière encore, Martine Aubry est allée plus loin que ne l'espéraient la plupart des ténors du parti. L'eurodéputé Vincent Peillon et le sénateur François Rebsamen, qui avaient devancé La Rochelle il y a dix jours avec une « réunion œ oecuménique » de personnalités allant du PCF au Modem, se sont dits « très satisfaits qu'elle s'inscrive dans le mouvement » qu'ils avaient impulsé. Menacé d'exclusion en juillet par Martine Aubry en raison de ses attaques contre la direction du PS, le bouillonnant député-maire d'Evry, Manuel Valls, s'est également félicité que son parti reprenne des couleurs. Les « royalistes » aussi étaient dans l'ensemble satisfaits. « C'est fou comme les idées de Ségolène Royal se répandent comme une traînée de poudre ! », s'est réjoui Jean-Louis Bianco, rappelant que les primaires, le non-cumul et l'ouverture vers le Modem ont été prônés depuis longtemps par la présidente du Poitou-Charentes. Seul regret pour celui-ci , « le ton avec lequel elle                   s'est adressée au Modem » : « Quand on veut négocier avec quelqu'un, on ne pose pas des conditions qui sont impossibles à remplir ! »                

Enfin, même l'ancien premier secrétaire François Hollande, dont l'inimitié avec Martine Aubry est notoire, s'est montré peu critique : tout au plus presse-t-il la direction de fixer les règles le plus rapidement possible afin que « les uns et les autres ne puissent pas brandir leurs idées indéfiniment » en pleine campagne des régionales.

« Mille jours pour réussir »

« Il nous reste moins de mille jours pour réussir », a rappelé Martine Aubry. Mais le chemin sera long et les écueils nombreux. Si la ­règle du non-cumul ne posera pas de problème dans l'immédiat (elle n'envisage de l'appliquer qu'à l'occasion des législatives de 2012), il n'en va pas de même en ce qui concerne les primaires. Certes, le principe en sera sans aucun doute validé par les militants, mais il restera à définir les modalités et le calendrier après les régionales. Certains, comme Ségolène Royal ou François Hollande, souhaitent que les principes (voire le calendrier et le choix du candidat) soient arrêtés le plus rapidement possible. D'autres, comme Laurent Fabius, veulent attendre. L'ancien Premier ministre préférerait que les primaires ouvertes soient organisées « autour du deuxième semestre 2011 ». A l'ouverture de l'université d'été, Martine Aubry avait précisé que les primaires se tiendraient « sûrement au premier semestre 2011 », comme le souhaite Arnaud Montebourg.

Autre sujet de discorde à venir : la stratégie d'alliance. Entre Vincent Peillon, qui espère une alliance du PCF au Modem, et le porte-parole du parti, Benoît Hamon, qui ne veut pas en entendre parler, la voie est étroite.

Le dernier point de clivage concerne le futur projet économique du PS. Benoît Hamon, qui pèse dans la direction, est très éloigné de la ligne représentée par les fabiusiens, les « hollandiens », les strauss-kahniens et les amis de Ségolène Royal, eux aussi dans la direction. Et Gérard Collomb, le maire de Lyon, qui aime jouer les trouble-fêtes, de s'interroger : « Comment effectuer une synthèse dans ces conditions ? » .

R. C, Les Echos
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