Martine Aubry échoue au brevet de gauche
Kamizole - Blogueur associé | Jeudi 24 Septembre 2009 sur MARIANNE2
(photo : Marc Vasseur)
C’est qu’il est vachement difficile, l’exam que nous faisons passer en ce début d’automne sur la blogosphère.
Vous pensez bien qu’elle n’a pas daigné jouer avec nous. Bien trop
grande dame méprisante pour perdre du temps à pareilles futilités et
avec nos petites personnes. Pas assez classe pour elle. Mais elle
répond indirectement dans un cénacle intellectuel de haute volée : « Le laboratoire des idées » créé par le Parti socialiste.
Rien qu’à lire la présentation des grandes lignes sur Mediapart
PS et intellectuels : l’ébauche assez gauche d’un dialogue : un « hub »
où « atterrissent et re-décollent les idées »… Je suis prise d’une
franche envie de rigoler. Ils s’la pètent grave ! Si c’est ça, être
intello, ça ne doit pas être trop difficile…
Toujours est-il que
selon ce que j’ai lu chez Marc Vasseur, c’est à cette occasion que
Martine Aubry aurait proféré une belle connerie : « Je pense que les classes sociales c’est largement dépassé ». A mon humble avis, elle serait bien avisée de s’abstenir de penser !
Je
ne sais sur quelle planète elle vit, sinon dans son bunker de
Solferino. La Planète pauvre, connaît pas. Et ça a le toupet de se dire
de gauche ! Caviar, oui… Ce ne sont pas les idées qui devraient «
atterrir » mais Martine Aubry : dans la vraie vie d’un nombre croissant
de vrais gens qui en bavent où l’on sait très bien que les classes
sociales sont loin d’être dépassées… Qu’elle vive ne serait-ce qu’une
année avec le Smic, elle comprendrait.
J’ai déjà dit, et
redirais autant qu’il le faudra que la lutte des classes, telle que
pratiquée par le Medef est aussi féroce qu’au XIXe siècle de la
révolution industrielle. Avec des couches moyennes qui tendent
à être de plus en plus prolétarisées. Le monde à l’envers car jusqu’à
il y a 25 ans, l’ascenseur social permettait peu ou prou à chaque
génération de s’élever. Aujourd’hui, il est totalement en panne et fait
tomber tout le monde au second sous-sol.
Et la cerise sur le gâteau qui lui vaut d’être recalée définitivement au «brevet de gauche» avec l’opprobre du jury, cette tirade digne d’un Sarkozy : «
Ensemble, il faut que nous soyons capables de nous poser la question :
de quelle société voulons-nous ? Quand on est au chômage, on veut être
en CDD ; quand on est en CDD, on veut être en CDI. Est-ce que c’est de
cette course effrénée dont on veut vraiment ? ».
Ah !
ouiche, alors ! C’est pas Dieu possible si les salariés veulent la
sécurité de l’emploi… Et puis quoi, encore ? Vous parlez d’une infâme «
course effrénée »… Bien sûr, comparée à celle des spéculateurs
qui nous réduisent à l’état d’ilotes pour accumuler les millions ou les
milliards d’euros, y a pas photo : nous sommes minables de chez minable
! Ne demandons rien, nous serons bien servis.
Rassure-toi, « Titine
» : ce n’est sûrement pas avec toi que je prolongerais la réflexion sur
« la société que nous voulons »… Mais surtout, de grâce ! ne prétends
plus parler au nom des socialistes : nous valons mieux que cette pensée
confite en ultralibéralisme.
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