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6 octobre 2009

Sarko-DSK : Deux hommes, un cerveau...

 

Cette semaine, l'hebdomadaire Paris-Match a suivi Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn au G20 de Pittsburgh dans leurs fonctions respectives. Deux portraits d'une rare complaisance qui décrivent en creux des sosies politiques: même goût du pouvoir, fascination pour le mode de vie américain, et selon des conseillers qui ont travaillé avec les deux hommes, une seule et même vision économique du monde.


Sarkozy-DSK: un roman d'amitié et une seule vision du monde...

Sarkozy-DSK: un roman d'amitié et une seule vision du monde...

Cette semaine, Paris Match a choisi d’emmener ses lecteurs à Pittsburgh, ce petit coin pas vraiment de paradis où les grands de ce monde ne l’ont justement pas changé…le monde. Sous couvert de consacrer un dossier aux « nouveaux maîtres du monde », Paris-Match réserve 12 pages à Sarkozy et Strauss-Kahn : « Au milieu des 20 délégations, deux français en bras de chemise : en bleu, le président Nicolas Sarkozy, en blanc et de dos, DSK, le patron du FMI ». Un G2 en somme.

Le dossier sur Sarkozy relève de la lettre d’informations municipales : 8 photos du président sur 6 pages. Avec Medevedev, Lula, Merkel, Obama, Carla, DSK (« ils croient l’un et l’autre en la nécessité d’une régulation de la finance internationale »), son fils Louis, et encore Obama. Une communication à peine orchestrée comme l’Elysée en pond à longueur d’année, de plus en plus grossièrement, mais à laquelle Match se prête sans sourciller.


La demi soeur de Carla engagée à la cellue diplomatique

L’article est signé de David Le Bailly. On y lit que dès 8 heures du matin Sarkozy trépigne d’impatience en attendant l’ascenseur de l’Hotel Carlyle qui doit l’emmener au dernier étage pour faire du sport. L’ascenseur ne vient pas, Sarko décide d’aller courir. Entre deux anecdotes du même calibre, le journaliste rapporte les propos de l’entourage présidentiel : Sarkozy n’est plus le même, la fonction l’a changé. Bla, bla, bla.

L’article prend alors une tournure proprement apologétique. Seize heures : Sarkozy commence son grand œuvre :  sauver le monde. Paris-Match décrit le projet avec minutie. Un entretien avec Netanyahu, préparation de son interview avec Ferrari et Pujadas (Sacré boulot, compte tenu de la confrontation…). Pendant une demi heure, Sarko s’arrête de sauver le monde et va revoir Cécilia pour la première fois depuis leur divorce. Une opération autrement plus périlleuse si l’on en croît Match qui en fait sa manchette et décrit un « moment délicat et critique ». Rien à voir avec le dossier iranien, en effet. Pendant que Sarko s’occupe des excès de la finance mondiale – pendu au téléphone pour s’informer de l’évolution du procès Clearstream-, Carla « surveille l’acheminement de ses chariots de robes, recouvertes de housses Dior et Chanel ». Question de priorité.

Parmi les accompagnateurs du président, Match cite Henri Guino, Christine Lagarde Franck Louvrier, son conseiller en communication et Consuelo Remmert, la demi-sœur de Carla. Spécialiste, selon l’Elysée, des questions de la faim dans le monde, la jeune fille a été prise en stage à la cellule diplomatique au début de l’année 2008 pour « quelques mois ». Le stage s’est donc bien passé.


On tourne une page et le roman du G20 continue de s’écrire. Le héros ne s’appelle plus Sarkozy mais DSK, il n’est pas président de la France, mais directeur du FMI. Comme l’autre, DSK croule aussi sous les rendez-vous avec les chefs d’état. Comme l’autre, il consacre aussi son temps à sauver le monde. Comme l’autre, sa réussite est totale ou presque : « sous l’impulsion de DSK, le machin vaguement onusien et ultralibéral s’est transformé en une institution réactive solidaire et crédible ».

La mythification ne s’arrête pas là, c’est dans l’Histoire que l’ancien ministre de l’économie inscrit sa destinée : « Et DSK, dont les initiales sonnent aux oreilles américaines comme celles d’un illustre président assassiné, ne se sent-il pas précisément pousser des ailes de géant ? Lui qui annonçait avant tout le monde, dès janvier 2008 l’imminence d’une crise mondiale est devenu le pompier volant de la planète finance ». Ben voyons.


Sarkozy-DSK: même combat

 

Comme pour Sarko et Carla, l’hebdo s’autorise un petit détour pour faire le point sur le couple Strauss-Kahn. Les égarements de Monsieur « Qui n’en a pas connu. Est-ce que j’ai l’air d’aller mal ? » demande Anne Sinclair. Et Match de répondre « Non, Madame Strauss Kahn, vous semblez épanouie dans cette vie de  jeune couple ».

A tout prendre, Anne Sinclair préfère les dinner de Washington et les cocktails à Buckingham palace aux « fêtes de la rose de trifouillis-les-oies ». Peut-être devrait-on l'informer de ce que les meetings de campagne en direct de Buckingham Palace risquent de parler moyennement au peuple de gauche.
Car se pose une question. Et 2012 ? Jean-Christophe Cambadélis, le fidèle copain, n’en démord pas : DSK  a toutes les qualités nécessaires pour battre Sarkozy. Et vice-versa...
Car en 12 pages d’une rare complaisance Match décrit, en creux, un couple de pouvoir interchangeable, s’entendant comme larrons en foire, binôme fasciné par le mode de vie américain, animés par le même goût de la mise en scène médiatique et surtout véritables sosies politiques.

On imagine mal à quel point. Des frères siamois si l’on en croît  les deux journalistes Antonin André et Karim Rissouli, auteurs du livre Holp-uPS. Ils rapportent une anecdote éclairante à propos de Stéphane Richard, brillant playboy, riche à millions qui doit devenir patron de France Telecom au 1er janvier 2010. Passé par le cabinet de DSK, lorsque celui-ci était ministre de l’industrie, l’intéressé a été débauché par le camp Sarkozy – qui lui a dit en 2007, lui remettant la légion d’honneur : «Tu as bien réussi, tu es riche, peut-être qu'un jour j'y arriverai comme toi…» -. Resté proche des deux hommes, il explique que sur le plan économique il n’y a entre Sarkozy et DSK pas le début d’une feuille de papier à cigarette…

Source : http://www.marianne2.fr/Sarko-DSK-Deux-hommes,-un-cerveau_a182302.html




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