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24 octobre 2009

Jean Sarkozy: ITINERAIRE D'UN ENFANT GATE

Pourquoi Jean Sarkozy a renoncé à briguer la présidence de l’EPAD

Extrait:
(......)  Dans toutes les enquêtes commandées par l'Elysée, la candidature de Jean Sarkozy est un sujet majeur de mécontentement parmi les électeurs UMP. Patrick Buisson, qui fût l'artisan de la stratégie de siphonnage de l'électorat d'extrême droite, en 2007, note par ailleurs une inquiétante remontée du Front national. La polémique lancée par Marine Le Pen sur Frédéric Mitterrand a exaspéré. L'élection annoncée de Jean Sarkozy est prise comme un retour des faveurs et des prébendes.

Ces enquêtes ne font cependant que confirmer ce que les parlementaires font remonter de leurs circonscriptions depuis dix jours. Le 13 octobre, lors de la réunion du groupe UMP, à l'Assemblée, Jean-François Copé a coupé court au mécontentement des députés. Mais le même jour, le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet a préféré laisser les sénateurs s'exprimer, tant le "malaise" était manifeste. Un mot est revenu: "Indéfendable". Longuet, qui a accompagné Nicolas Sarkozy à Gandrange, jeudi 15 octobre, puis à Saint-Dizier, mardi 20, lui en a glissé quelques mots en tête à tête.

Au sortir de la réunion, ce mercredi, le choix de Jean Sarkozy n'est pourtant pas complètement arrêté. Nicolas Sarkozy, surtout, par orgueil politique autant que par affection paternelle, se refuse à obliger son fils à se retirer. "Je soutiendrai ta décision quelle qu'elle soit", lui a-t-il dit. Parmi les conseillers de Jean Sarkozy, personne ne sait très bien sur quel pied danser. Une interview au Monde est calée pour jeudi 22 octobre.

(...)

Jeudi, un éditorial du New York Times explique encore: "Le jeune Sarkozy n'est tout simplement pas le candidat approprié pour le poste." Jeudi 22octobre au matin, après une dernière conversation avec son père, Jean Sarkozy décide de renoncer. En réunion de cabinet, à l'Elysée, le sujet n'est même pas abordé par un Claude Guéant devenu laconique. Quelques minutes avant le rendez-vous prévu avec Le Monde, le jeune conseiller général annule son entretien, pour des "raisons personnelles" mais promet une entrevue après 19 heures… qui sera définitivement annulée en fin d'après-midi.

Très rares sont les proches du jeune conseiller général mis dans la confidence. Pas même Isabelle Balkany ou Thierry Solère ne sont informés. Ils ne l'apprendront qu'en fin d'après-midi.

Vers 19h15, Jean Sarkozy arrive avec son épouse Jessica, enceinte de six mois et son conseiller Christophe Lambert dans les studios de France 2. Il a téléphoné quelques instants auparavant à son parrain Brice Hortefeux, invité le soir même de l'émission A vous de juger, pour le prévenir. A 20heures, il se lance: "Je serai candidat au poste d'administrateur de l'EPAD, mais si je suis élu je ne briguerai pas la présidence." Il explique avoir entendu "beaucoup d'excès, de caricatures, d'outrances" avant de reconnaitre: "Et puis, il y a aussi du vrai." Le ton, le timbre font irrésistiblement penser à son père. Sur le fond, il cherche cependant à protéger le chef de l'Etat, assurant: "Est-ce que j'en ai parlé au président? Non. Est-ce que j'en ai parlé à mon père? Oui." A l'Elysée, où l'on a suivi la prestation, chacun respire. Les amis, les alliés qui téléphonent Nicolas Sarkozy l'entendent dire: "Jean a pris la bonne décision." "Pour son père, voir son fils ainsi attaqué était devenu insupportable", confie un intime du chef de l'Etat. Surtout, le président avait fini par comprendre que l'image de son fils, comme la sienne, serait durablement abimée.

Dès jeudi soir, la droite s'est affirmée soulagée. "Il était important de ménager l'avenir de Jean, explique Xavier Bertrand. "Il s'est libéré d'une pression monstrueuse, assure désormais Isabelle Balkany. "Il a pris date pour la suite, dit-elle. Jean Sarkozy n'a pas dit qu'il ne serait pas candidat en 2011 à la présidence du conseil général."

Raphaëlle Bacqué, Béatrice Jérôme, Arnaud Leparmentier et Patrick Roger

Source: Le Monde

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