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19 novembre 2009

T'as vu? Y'a Vincent Peillon sur le canapé

Quand les politiques s'essaient à la téléréalité

Jérôme Bouin (lefigaro.fr)
19/11/2009
 

Le premier invité de «Politique à domicile» est le député européen Vincent Peillon invité chez Claire, Hervé et leur ami Loïc, dans le 19e arrondissement de Paris. Crédits photo : Aftermedia
Le premier invité de «Politique à domicile» est le député européen Vincent Peillon invité chez Claire, Hervé et leur ami Loïc, dans le 19e arrondissement de Paris. Crédits photo : Aftermedia

Après La Chaine Parlementaire, Dailymotion lance aujourd'hui sur Internet une émission mettant en scène un responsable politique invité à partager le repas d'une famille française. Premier invité : Vincent Peillon.

C'était un peu l'Arlésienne. La téléréalité appliquée à la vie politique. En 2003, TF1 annonçait la naissance de «36 heures», projet - abandonné depuis - consistant à immerger un responsable politique dans un foyer français. Objectif : lui faire reprendre pied avec la réalité, comme l'expliquait à l'époque Etienne Mougeotte, vice-président de TF1*. Depuis la rentrée, deux émissions ont enfin vu le jour. La Chaîne Parlementaire-Assemblée Nationale (LCP-AN) a dégainé la première avec «J'aimerais vous y voir ...». Dans ce programme, un élu est invité à partager durant deux jours le quotidien d'un de ses administrés. Trois émissions ont été diffusées à ce jour. On y a vu Nicolas Dupont-Aignan en instituteur ou Yves Cochet en restaurateur. Le Vert François de Rugy, l'UMP Valérie Boyer ou le socialiste Pierre Moscovici auraient donné leur accord pour une future émission, expliquait récemment Libération.

Jeudi, c'est sur Internet qu'un autre concept de téléréalité politique débarque. Un concept plus proche que son prédécesseur de la référence incontournable de la téléréalité en France, Loft Story. Son nom : «Politique à domicile». Le principe ? Un politique va dîner dans une famille, s'associant même à la préparation du repas. Au cours de la soirée, filmée par les caméras, on discute de l'actualité du moment sans qu'aucun journaliste n'interfère. D'une durée de quarante minutes environ, l'émission présentée par Stéphane Thébaut (qui présente aussi Question Maison sur France 5) est diffusée exclusivement sur Dailymotion, la plateforme de vidéos sur Internet. Le premier invité est le député européen Vincent Peillon invité chez Claire, Hervé et leur ami Loïc, dans le 19e arrondissement de Paris. L'émission a été tournée le 7 novembre soit plusieurs jours avant le divorce entre Peillon et l'ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal. Au menu des discussions : l'éducation, l'Europe, le PS, Nicolas Sarkozy. Voir la vidéo :

 


  Ces deux projets ne seront pas sans rappeler les fameux dîners chez les Français de Valéry Giscard d'Estaing.
(...)

Le Figaro


T'as vu? Y'a Vincent Peillon sur le canapé

Le député européen socialiste s'est prêté au jeu de Politique à domicile, la nouvelle émission de politique-réalité de Dailymotion. Un brunch comme à la maison.

 

Le19 novembre 2009- par  Camille Polloni

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D'habitude, c'est tranquille un brunch le weekend. On se goinfre de petits pains suédois et de trucs en tartare, c'est l'occasion de discuter un peu du match de foot de la veille ou de faire passer la cuite. Des fois, on invite belle-maman parce qu'elle se sent seule depuis qu'elle a divorcé, après elle est contente elle part voir des expos au palais de Tokyo pendant qu'on fait la sieste.

Alors si d'un coup on te dit: y'a Vincent Peillon qui va venir poser ses fesses sur le canapé rouge pendant une heure, ça te met un coup de pression. Qu'est-ce qu'on va lui raconter à Vincent Peillon? On le connaît même pas, le salon est en bordel, je t'ai déjà dit de pas inviter n'importe qui le chat ça l'énerve. Si ça se trouve il aime pas le foot en plus, il a l'air un peu coincé. Et puis oublie pas le beurre à mettre sur les petits pains suédois, ça la fout mal devant un député européen. Ah ça sonne, ça doit être lui et les cinq mecs de la télé qui vont pourrir le salon avec leurs godasses, cache la photo de mémé dans la chambre on verra plus tard je vais ouvrir.

« Bonjour » (merde je le vouvoie ou je le tutoie?) « Bonjour madame » (ah, je le vouvoie). « Claire, entrez ». Dis donc il s'embête pas Peillon, on l'invite et même pas il apporterait un bouquet de fleurs ou un salami. Tss. Dans le salon, Hervé (le mari de Claire, lui architecte elle dans le théâtre) et Loïc (le cousin prof de Boulogne-sur-Mer, si si tu sais la ville de Jack Lang en haut de la France). Normalement tout le monde se jetterait sur le pain posé avec amour sur la table basse mais là c'est pas le moment. Le présentateur Stéphane Thébault, à jeun sur les bords du canal de l'Ourcq, a prévenu: « ils ne se connaissent pas, ils ne se sont jamais vus ». Ben oui, ce serait de la triche.

On dirait « Un dîner presque parfait », sauf que Vincent Peillon ne va pas faire la cuisine ni proposer des activités débiles à ses hôtes comme gober des oeufs sans mayonnaise ou goûter des tartines les yeux bandés. Dommage, mais on s'égare sans doute. Ca commence mal, Claire demande pourquoi seuls les « potentiellement présidentiables » du PS ont un espace pour s'exprimer. Dans ta face, espèce d'imprésidentiable.

A ce moment là, Peillon est tout crispé, sa main lui repousse la joue jusqu'au nez. Il doit se rendre compte qu'il a l'air bizarre, parce qu'il change de position et se gratte le menton. « Vous avez tout compris », il répond, « c'est pire que ça: on m'a déjà dit : "je t'invite si tu déclares que tu es candidat." » Peillon en déduit que le sarkozysme a déteint sur le PS, qu'avant au moins il y avait des réunions pour discuter de trucs sérieux alors que maintenant tout ce qui compte c'est « la stratégie média ». D'ailleurs, s'il vient manger chez des gens le dimanche sous le regard des caméras, rien à voir avec une stratégie média.  « Je ne vais pas me transformer, me mettre des plumes dans les fesses, on est ce qu'on est ». Ah ça y est, on se connaît un peu mieux: « j'ai vu Vincent Peillon le weekend dernier, ouais pour le brunch, il aime pas trop les plumes dans les fesses ». Bref.

Ca ne l'enchante pas, Vincent Peillon, d'être là. Mais, explique-t-il, « les gens qui m'entourent m'ont dit: "tu ne peux pas faire que des colloques sur Merleau-Ponty et la taxe Tobin" ». On aurait moins rigolé lecteur, avoue. « Donc ce matin, vous travaillez? », lui demande benoîtement Loïc, le cousin prof à Boulogne. On sent une pointe de déception. Silence gêné du député. « C'est assez rare de rencontrer des gens, et là on a du temps. » Bien rattapé, prends un bretzel.

« On se prend la banane à chaque fois »

Premier sujet: l'Europe. Hervé: « l'Europe c'est une grande nébuleuse, j'ai plein de questions ». Peillon : « J'en ai aussi... ». Ouf, ils rigolent. C'est parti pour le show. « J'ai lu un livre qui m'a beaucoup ému, Le Hêtre et le bouleau, de Camille de Toledo, sur la tristesse européenne » (et sinon, le foot? Non? J'en étais sûr on aurait pas dû l'inviter) Peillon raconte le livre, c'est joli ce qu'il dit il parle bien quand même, Claire opine.

On passe au chapitre « La France de Sarkozy, l'état du PS. » Et d'abord cette « ouverture » qui fait tant de mal à la gauche. « Est-ce que si Sarkozy vous appelle pour rejoindre le gouvernement Fillon vous y allez? » demande Claire. Peillon plisse le nez à le faire sortir de son logement. « Ne vous inquiétez pas il ne me le proposera jamais. Depuis trois ans je dis ce que je pense, c'est-à-dire que Sarkozy est un symptôme de l'abaissement national. C'est une honte pour la France. Il a appelé beaucoup de gens autour de moi, mais moi c'est pas pensable qu'il m'appelle. J'ai mauvaise réputation hein. » Bad boy. Claire enchaîne, telle Laurence Ferrari devant une table basse chargée de victuailles : « J'imagine qu'au PS, vous portez un peu Eric Besson comme une gamelle ». « Enorme. » Et pan pan pan sur Besson, « la figure du traître », « un cas pathologique ».

Question fatale : une différence entre la gauche et la droite ? Bien sûr, répond le socialiste, qui s'anime un peu. « Je veux bien, on est pas terribles, on est des sales mecs. Mais quand je regarde sur 20 ans, il y a quand même une vraie différence. » Par contre aux élections, « on se prend la banane à chaque fois ».

 

Royal, Aubry, Jospin

 

C'est marrant comme le timing fait bien les choses. Empêtré depuis trois jours dans une bagarre sans merci avec Ségolène Royal pour la propriété du courant « l'Espoir à gauche », Vincent Peillon affiche dans cette émission sa bonne volonté socialiste. Diffusé ce matin, le programme a été tourné avant l'épisode dijonnais.

 

Sur Aubry, le député européen ne chache pas ses divergences, mais lui fait allégeance, au nom de l'unité. Il admet qu'avec Royal « on n'a pas réussi à travailler ensemble depuis plusieurs mois », même s'il « continue de penser que ce n'est pas la peine de garder toujours les mêmes et qu'elle […] a touché des catégories sociales que les autres n'avaient pas touchées. » L'état général du PS, que les hôtes du brunch trouvent désolant, ne le réjouit pas non plus. Il se souvient de l'époque Jospin: « Quand il y a le père, il y a la régulation. Quand il n'y a plus le père, ça fait ce bordel que vous voyez. »

S'ensuit une conversation sur les adversaires politiques, l'école, l'inutilité des polémiques et les idéaux. Puis Vincent Peillon s'en va. « On aura peut-être l'occasion de se revoir », tente-t-il. « C'est moi qui vous remercie. Il faut que j'ai l'air naturel c'est ça? » Blague. Ben Vincent, pars pas, t'as rien mangé.

Les inrocks

 

      

         


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Commentaires
M
peillon est vraiment un mec "insignifiant", je ne voudrais pas m'emmer..r toute une soirée avec lui surtout qu'il n'aime pas les femmes...
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