Par Utica (le JDD
)
Les
défis n’attendent pas l’humanité, mais nous y sommes, et même, en plein
dedans. Malheureusement, Copenhague, pas plus que Kyoto, ne changeront
vraiment le cours des événements désastreux qui se profilent.
L’extinction de milliers d’espèces a déjà eu lieu et ce phénomène va
encore s’accélérer, au fur et à mesure du réchauffement climatique. Si
les mesures seront insuffisantes, c’est bien parce que les pouvoirs
actuels, n’ont de démocratique que le nom. Ce sont des pouvoirs de
lobbys, le plus souvent financiers, qui manipulent le formatage de
l’opinion publique, et donc les votes, par leur contrôle des médias. Je
pense que c’est la règle dans nombre de pays, même si ce n’est pas
aussi voyant qu’en France, grâce au désormais célèbre dîner du
Fouquet’s pour fêter la présidentielle avec les super-riches de Sarkozy
qui tiennent les médias.
On a le pouvoir d’un clan de super-riches qui défendent leurs
intérêts, derrière une façade médiatique trompeuse. La continuité de la
loi du plus fort qui régit le pouvoir depuis la nuit des temps. Un
pouvoir de nature guerrière. Une conquête. Puis, on édicte des lois
pour bétonner ce pouvoir. Lois, qui se font respecter par la crainte de
sanctions dommageables à l’encontre de ceux qui tentent de s’y opposer.
Un Etat peut être considéré comme un fatras de lois qui se font
respecter par la crainte et la contrainte. Pour le plus grand bénéfice
d’un lobby dominant, sous l’apparence médiatique d’une
pseudo-universalité. Alors, ce n’est pas très surprenant qu’à des
conférences comme Copenhague, où l’enjeu à long terme est aussi
universel que la survie de tous, on décide qu’il soit urgent d’attendre
pour préserver des intérêts particuliers de type immédiat.
Beaucoup de gens se sont désintéressés de la politique, sachant
bien que, ni leur avis, ni leur vote ne sera vraiment respecté. De
plus, s’ils ont déjà été confrontés à la nature de ces pouvoirs qui ne
savent se faire respecter que par la crainte et la contrainte, il y a
toutes les chances qu’ils en aient été profondément blessés, aussi bien
dans leur dignité, que dans leur différence. Alors, ils ne suivront pas
les mots d’ordre de pareil pouvoir, lorsqu’il nous tiendra des discours
de solidarité et d’union des forces pour parer à un danger. Il n’y aura
plus qu’un rejet et une démotivation à s’engager pour la communauté.
Aucune taxe carbone ne m’empêchera de me réchauffer en brûlant un pneu
dans ma cheminée. Je paierai moins de taxe carbone. Le profit à court
terme, comme à Wall Street.
Si on veut résoudre des problèmes aussi graves que le
réchauffement actuel qui va conduire à une extinction massive des
formes de vies, dont probablement l’humanité, il faut parvenir à
mobiliser toutes les consciences. Parvenir à ce que chacun(e) fasse au
mieux pour parer à ce danger. Aucun pouvoir fliquant ne pourra mettre
de garde-chiourme derrière chaque être. Ce n’est pas possible. Seul, un
pouvoir participatif, un pouvoir horizontal, du type de celui voulu par
Ségolène Royal, peut y réussir. Un pouvoir qui relie, un pouvoir qui
catalyse une volonté de réussir ensemble. Les mères connaissent bien
cette magie constructive, mutuellement affectueuse. Pour cela, il faut
être non pas dans une logique de premier flic de France, mais au
contraire dans une volonté d’apaisement. Toute volonté se tend quand on
cherche à la vaincre, à la briser, mais la douceur la persuade.