"Nous avons acheté 10% des vaccins du monde"
NOUVELOBS.COM | 04.01.2010 | 16:26
Le professeur et député UMP Bernard Debré joint sa voix aux critiques qui fusent contre la campagne de vaccination contre la grippe H1N1 menée par le gouvernement. PS et NC réclament une commission d'enquête tandis que le lobby des laboratoires est montré du doigt.
Bernard Debré (AP)
La virulente polémique sur la campagne de vaccination
contre l'épidémie de grippe A (H1N1) est montée d'un cran, lundi 4
janvier. Alors que gouvernement et laboratoires pharmaceutiques sont
montrés du doigt, le PS et le Nouveau Centre ont demandé une commission
d'enquête parlementaire sur la campagne de vaccination.
Parmi les voix accusatrices, le professeur de médecine et député UMP
Bernard Debré a dénoncé le manque de prudence de la France qui a
"acheté 10% des vaccins du monde".
A l'UMP, on défend la gestion de l'épidémie : "Imaginez un seul
instant, si le gouvernement n'avait pas pris de telles précautions et
que la pandémie avait été ce que l'on craignait à l'époque", a répliqué
le porte-parole adjoint de l'UMP. Bernard Kouchner s'est, lui, dit
"scandalisé par le scandale".
"10% des vaccins du monde"
"Nous avons le tiers du Tamiflu mondial, qu'on est en train de fourguer
aux pharmacies ; nous avons 10% des vaccins du monde", a lancé Bernard Debré, sur RTL.
"Le coût est plus que le déficit de tous les hôpitaux français, trois fois le plan cancer, il fallait peut-être un peu plus de prudence", a-t-il ajouté.
"Il y a eu en juillet une pression des laboratoires
absolument fantastique", a souligné le député. "Je comprends qu'on ait
pu céder à la tentation des laboratoires", a-t-il ajouté, dénonçant
également le "principe absurde, poussé à l'extrême, de précaution".
Bernard Debré, qui s'est lui-même fait vacciner, a par ailleurs exclu
"un deuxième pic aussi virulent que le premier". "Ce n'est pas possible
étant donné qu'il y a des barrières, les gens vaccinés, les gens qui
ont été en contact (avec le virus pandémique, NDLR)", a-t-il estimé.
En juillet dernier, le professeur affirmait déjà que la mobilisation
contre la pandémie "ne servait qu'à nous faire peur", parlant alors de "grippette".
Sur France Info cette fois, il a estimé que la France dispose de
quelques 50 à 70 millions de vaccins en trop. Un stock difficile à
écouler au prix coûtant, comme annoncé, à cause des dates de
péremption, a-t-il souligné, évaluant le coût total de la campagne
contre la grippe A à 2 milliards d'euros. Au final, "c'est nous qui
allons payer", a-t-il conclu.(...)