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31 janvier 2010

DSK en campagne puis à l’Elysée, Aubry au parti puis à Matignon?

                                DSK-Aubry: Il a l'étoffe, elle a les valeurs                            

Notre sondage Ifop-JDD le montre. Deux ans avant la présidentielle, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn sont les seuls à pouvoir représenter le PS en 2012 (mon commentaire: ah bon? elle est bien bonne celle là! ). Radicalement différents, donc condamnés à s'affronter? Ou à se compléter.                                                            

Une vraie femme de gauche et un homme d’Etat, ainsi perçus et choisis par les Français, désormais seuls dans leur camp face à Nicolas Sarkozy. On s’en doutait déjà, il n’y a plus d’ambiguïté. Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn ont éclipsé leurs rivaux socialistes sans même avoir vraiment agi en ce sens. DSK est à Washington, patron du FMI, social-démocrate traitant des affaires du monde; Aubry est à Lille et à Paris, portant le fardeau et la chance d’être la voix des socialistes contre la droite au pouvoir. Il est d’autant plus fort qu’il est loin; elle est d’autant plus forte qu’elle est proche, au charbon, avec les siens, dans l’immédiateté des Français. Tous les autres – Royal, Hollande, Delanoë –, l’armada des quadras sont exclus du tableau.            

C’est une situation de fait. La gauche a deux options. C’est simple et compliqué à la fois. Ni Aubry ni DSK ne sont candidats, et s’interdisent même de suggérer leurs ambitions autrement que par allusions: une télévision pour DSK lors d’un passage à Paris, une revendication par Aubry de la figure de Mitterrand. Aubry ne veut que servir son parti. Strauss-Kahn est au FMI seulement. Au fond, ils ne savent encore rien de ce qu’ils feront. Ou voudront faire. Ou pourront. Aubry la battante est capable d’atermoiements.               

Strauss-Kahn le rationnel doit sentir les situations. Nul ne sait si ces deux-là, le moment venu, se vivront en rivaux. Aubry est désormais le seul obstacle vivant au retour d’un sauveur qui s’appellerait DSK. DSK est une ombre portée sur la première des socialistes. De là à se battre, s’ils ont le choix?

Deux gauches, celle de l’identité et celle de la gestion                                                                               

C’est la deuxième question. Ils sont proches, désormais, après une histoire compliquée. Le 15 août 2008, ils forgeaient une entente qui a porté Aubry au pouvoir au PS, soutenue par les amis de Strauss-Kahn. Mieux valait la maire de Lille que Royal ou Delanoë, et à charge de revanche présidentielle? Evidemment non. Ces accords-là ne valent pas l’éternité. Ils peuvent mal finir, ou augurer d’une issue rationnelle. Le mieux placé bénéficiant du retrait de l’autre. Ou – les strauss-kahniens le rêvent à voix mi-basse – un ticket gagnant, DSK en campagne puis à l’Elysée, Aubry au parti puis à Matignon?

La gauche, alors, cumulerait les atouts de ses deux champions, dont les profils sont antagoniques: Strauss-Kahn écrase Aubry quand il s’agit de dimension présidentielle ou de compétence économique; elle le ridiculise si l’on évoque les valeurs de la gauche, la proximité ou l’honnêteté. C’est une dichotomie classique. Il y a toujours eu deux gauches, celle de l’identité et celle de la gestion, et l’histoire de cette famille est celle de l’impossible synthèse. Le pragmatisme contre la fidélité, la réalité contre l’idéal. Aubry et Strauss-Kahn, aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, réincarnent cet antagonisme. Belle ironie: DSK, l’exilé pragmatique et désiré, mais dont on ignore s’il désire, est un plus fidèle héritier de Jacques Delors que sa propre fille, patronne du parti et jouant une carte à gauche toute! La dame des 35 heures reprend le flambeau de Mitterrand, fierté du socialisme triomphant – mais aussi de Guy Mollet, qui parlait à gauche sans agir ainsi. DSK, lui, reprend les rôles de Mendès ou Rocard, qui parlèrent vrai, mais n’agirent pas; ou celui d’une gauche qui ne se différenciait plus de l’adversaire.

Martine Aubry va engranger le succès des régionales                                   

C’est logique. Voulu en partie. Et artificiel. Aubry n’est pas seulement identitaire. Enarque, techno, ministre, elle a aussi travaillé avec les patrons dans sa fondation contre l’exclusion, se réclamant de Blair en 1997, et – récemment– affichant un marqueur social-réaliste dans le débat sur la retraite. Strauss-Kahn, inversement, croit à l’idéologie plus qu’à la technique, qui n’est qu’un outil, et ses amis regrettent que son pragmatisme passe pour l’acceptation du monde. Mais on ne choisit pas son image, on la subit, ou on la change.          

A ce jeu, Martine Aubry, est mieux lotie que son rival. Elle va engranger le succès probable des régionales. Elle peut, si elle sort de ses confusions ou de ses hésitations (la retraite à 62 ans, non 60!) gagner la compétence présidentielle qui lui fait défaut. De Washington,

Strauss-Kahn aura du mal à devenir plus proche des Français moyens. Aubry a son destin en main, pour l’accomplir ou le rater. Strauss-Kahn dépend encore de celle qu’il a aidée. Sauf s’il accélère son rythme, et provoque l’avenir, comme le souhaitent ses amis, inquiets d’attendre Strauss-Kahn comme on attend Godot.                                                          

Claude Askolovitch

Mon commentaire:

Où sont les socialistes, là dedans? Et la gauche? Oubliés! C'est bien ce qu'il me semblait. Une identitaire et un communautariste, bel attelage... Prêts à servir les banquiers, les grands patrons.. peut-être.. Vous dites?... "sans doute"? Vous avez sûrement raison.

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Commentaires
E
Toujours aussi flagorneur, ce représentant du microcosme médiatique ! <br /> Mais l'analyse me semble bonne. <br /> Reste à voir si l'un et l'autre passeront sur leur haine réciproque : c'est pas gagné.<br /> Reste à connaître leur sincérité...
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