Madame Royal règle ses comptes

Par Delphine Dyèvre, publié le 26/02/2010  sur LEXPRESS

REUTERS

Dans une biographie réactualisée et intitulée Madame Royal, l'ex candidate PS à la présidentielle, épingle le Parti socialiste, Nicolas Sarkozy et Martine Aubry. Elle soutient: "Je ne me plierai pas à des modèles qui ne sont pas les miens".

Elle qui souhaitait rester concentrée sur la campagne des régionales, et uniquement sur cela, n'a pu s'empêcher d'évoquer le PS, dans un livre écrit par Daniel Bernard, journaliste au sein de Marianne, qui ressort cette semaine. Dans cet ouvrage publié aux éditions Jacob-Duvernet, l'auteur relate une entrevue datée du 2 février 2010 avec Ségolène Royal.

Selon elle, le "hors-système est devenu le système". Observant qu'il "vaut mieux avoir le soutien d'un parti" même si ce dernier "peut aussi vous détruire". Avant de souligner: "Je suis libre. C'est ma force, je ne me plierai pas à des modèles qui ne sont pas les miens".

"Il suffit d'un rien pour regagner une crédibilité"

Celle qui combat un "front anti-Ségolène" au sein même de son parti dit ne pas se fier aux indices de popularité. Elle s'explique: "Jacques Chirac a beau être très populaire aujourd'hui, je ne suis pas certaine qu'il serait élu dans une petite commune rurale!". Et d'ajouter: "il suffit d'un rien pour regagner une crédibilité. Une phrase, une posture juste dans un événement et ça peut aller très, très vite".

Elle revient sur les propos de Lionel Jospin à son égard qui l'ont particulièrement blessé: "En pleine campagne (présidentielle de 2007, ndlr), un ancien Premier ministre a dit que je n'avais ni les qualités humaines, ni les qualités politiques pour assumer la fonction présidentielle. Ces propos de Jospin étaient bien pires que toutes les déclarations de Georges Frêche, mais il a provoqué moins d'émotion! Pendant ce temps d'ailleurs le premier secrétaire en fonction (François Hollande, ndlr) il était où?".

Aubry en prend pour son grade

Dans cet entretien, elle tacle allègrement la première secrétaire du PS: "Vous saviez que Martine Aubry est membre du Siècle (un club qui organise un dîner mensuel rassemblant des personnalités du monde des affaires, de la politique et des médias, ndlr)"."J'ai même lu", ajoute-t-elle, "qu'elle siégeait au conseil d'administration. Selon Marianne 2, Martine Aubry a démenti ces propos. Affirmant qu'elle "ne va plus au Siècle depuis plus de dix ans et qu'elle n'est pas membre du Conseil d'administration".

La présidente du Poitou souligne également que Martine Aubry "consulte aussi le même conseiller que Nicolas Sarkozy, Alain Minc!". L'ex-dirigeant du quotidien Le Monde avait déclaré sur RMC: "Martine Aubry est une grande amie de plus de 40 ans et je trouve que c'est une personnalité formidable par son authenticité. Elle ferait un assez bon adversaire pour Nicolas Sarkozy". 

C'est pas la première fois que Ségolène Royal s'attaque aussi frontalement à Martine Aubry. Dans un livre au vitriol Hold-up, arnaques et trahisons, d'Antonin André et Karim Rissouli, elle mettait en doute la sincérité des scrutins internes au sein du PS.

Enfin, Ségolène Royal épingle également le chef de l'Etat: "Il est au coeur d'un réseau communautariste formé par les grands bourgeois liés par l'argent et le mode de vie, dans une évidente consanguinité".

Madame Royal, 203 pages, 19,90 euros, Editions Jacob-Duvernet