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7 mars 2010

Tant qu’il y aura les femmes !

07 mars 2010 - 21:29

A l’occasion de  la 100ième édition de la Journée Internationale de la Femme,  l’équipe de Désirs d’avenir salue toutes les femmes du monde, toutes les  combattantes de la vie.

Celles qui se battent pied à pied  pour élever dignement leurs enfants, celles qui luttent contre la précarité pour survivre, celles qui résistent partout où leurs droits sont bafoués, celles qui prospèrent aussi aux prix d’efforts considérables ,  celles qui affrontent le monde des affaires, de la politique,  des médias, un monde encore trop souvent masculin, celles qui transmettent, patiemment, aux générations futures,  celles qui se réparent après avoir subi l’irréparable, celles qui cherchent à reprendre appui, celles qui reconstruisent, et reconstruisent encore, celles  qui aspirent à la paix sociale, civile, économique, celles qui créent dans l’ombre ou  la lumière, celles qui trouvent la joie et l’espoir dans l’obscurité la plus profonde, celles qui rient, chantent, méditent, celles qui restent debout, regardent devant et continuent à marcher… celles qui protègent la vie.  Dans un monde où les droits des femmes restent bien  souvent à conquérir, à nous d’agir au quotidien, dans nos quartiers, nos villes, nos entreprises pour parvenir à cette égalité parfaite homme-femme, qui seule peut forger un destin commun pacifié.

«L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sure de la civilisation et elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain» Stendhal

La chanson de Bams, paroles et musique

Florence Aubenas, les Femmes Invisibles et le Travail

Lire le « Quai de Ouistreham », le livre de Florence Aubenas, c’est avant tout aller au-delà du formidable engagement de la journaliste, engagement commenté par tous ses confrères, à juste titre, ébahis. C’est aller au-delà de la forme prise parce ce témoignage d’une journaliste en immersion.

Lire le « Quai de Ouistreham » de Florence Aubenas, c’est d’abord et avant tout entendre et voir celles qui, au fil des années, sont devenues des femmes invisibles alors que partout elles assurent la propreté des locaux de nos bureaux, de nos usines, de nos lieux de vies collectives. Marilou, Amanda, Victoria, Mme Tourlaville, Mimi, Mauricette, Françoise, Mélissa, Marguerite... Florence Aubenas nous livre à chaque fois au détour d’une phrase des portraits d’une grande générosité décrivant une misère, une humiliation et une exploitation jamais abordées dans le débat public.

L’exploitation de celles qui peuvent dire: « On travaille tout le temps sans avoir vraiment de travail, on gagne de l’argent sans vraiment gagner notre vie. » obligées d’accepter des horaires impossibles, des tâches payées 3h15 et qui durent 6h.  La misère de celles qui en sont réduites malgré leur travail à dire: « Pour aujourd'hui, en tout cas, ça va, t'en fais pas. J'ai emprunté trois euros à Sandrine. Pour demain, je verrai. Bisous, Maman. » L’humiliation de celles et ceux obligées d’accepter tout parce que: « Plus on nous fait travailler plus on se sent de la merde. Plus on se sent de la merde plus on se laisse écraser. »

Lire le « Quai de Ouistreham » de Florence Aubenas, c’est constater à regrets que les hommes ont rarement le beau rôle. Dans la vie que Florence Aubenas a vécue, les hommes réservent aux femmes le nettoyage des « sanis », les toilettes, jouent aux inspecteurs des travaux finis et se laissent aller traiter leurs employées de « crétines ».

Lire le « Quai de Ouistreham » de Florence Aubenas, c’est appréhender concrètement le farouche attachement des français au travail. Un attachement qui amène bien des femmes et des hommes à tenter de surmonter d’énormes complications, des temps de transport très long et une logistique démente pour 2 heures de ménage à 5 heures du matin. Un attachement au travail qui est aussi le nôtre et celui de Ségolène Royal qui avait mis la valeur travail au cœur de sa campagne des primaires de 2006 et qui place l’accès au travail au cœur dans ses décisions en région (permis gratuits pour les élèves obtenant le CAP, voiture électrique à 5000 € ciblant les trajets professionnels courts, …)

Lire le « Quai de Ouistreham » de Florence Aubenas, c’est aussi tordre le coup à de nombreuses de contre-vérités complaisamment propagées par des hommes politiques peu scrupuleux dont l’objectif reste d’abord de diviser, de monter les français les uns contre les autres. Au nombre de ces contre-vérités, l’idée qui voudrait qu’il suffit de vouloir travailler pour trouver un emploi quel qu’il soit. C’est l’une des principales « surprises » de Florence Aubenas à l’issue de ce grand reportage : « D’abord, le fait, bien que je ne me faisais aucun souci pour trouver du travail, puisque j’étais prête, pour mon livre, à faire les boulots les plus merdiques, de n’avoir pas trouvé d’emploi. Et le fait de voir des gens prêts à tout pour travailler, y compris à gagner moins que le smic, et ne pas trouver de travail, ça m’a sidérée. » Pourtant ils sont nombreux ceux qui font mine d’ignorer cet état de fait pour finir par créer lois et règlements transformant le chômeur en délinquant social et le Pôle Emploi en machine à radier, à gérer des flux , une machine qui n’assure plus sa mission d’aide sociale. C’est ainsi que l’on aboutit à une situation où plus d’un million de français arrivent en fin de droits dans l’indifférence du gouvernement et dans la suspicion. C’est ainsi qu’année après année le nombre de ceux d’entre nous qui recourent aux restos du cœur ne cessent d’augmenter jusqu’à exploser dernièrement.

Ce que Florence Aubenas nous offre très généreusement par son engagement saisissons-le. Utilisons ce moyen d’ouvrir le débat, de le poursuivre sur le terrain politique, sur celui des propositions et comme des luttes. A nous de faire que les intérimaires, les CDD, les « précaires » de cette invisibilité où elles et ils sont cantonnés pour entrer dans le débat social et politique de notre pays. Bref, à nous de tirer les leçons politiques de ce magistral engagement de journaliste.

Lire aussi la fiche lecture du livre de Florence Aubenas dans notre rubrique « Idées »

Rubrique "Lire, voir, écouter" découvrez le livre de Fabienne Brugère "Le sexe de la sollicitude"

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Commentaires
J
Mais elle doit se gagner...
Répondre
R
Vive aussi la parité
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