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14 mars 2010

Jean Ferrat s'en est allé

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Le chanteur engagé est mort ce samedi en Ardèche, à l'âge de 79 ans.

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Par LIBÉRATION.FR

Le chanteur français Jean Ferrat, en septembre
1988, dans l'Ardèche.

              Le chanteur français Jean Ferrat, en septembre 1988, dans l'Ardèche.        (AFP)

 

Le chanteur engagé Jean Ferrat, qui résidait depuis des années en Ardèche, ce qui lui avait inspiré sa célèbre «La montagne» en 1964, est décédé samedi à l'âge de 79 ans.

«Il est décédé à l’hôpital d’Aubenas», où il avait été hospitalisé quelques jours auparavant, a précisé à l’AFP le sous-préfet de Tournon-sur-Rhône (Ardèche).

Né le 26 décembre 1930 à Vaucresson (Hauts-de-Seine), Jean Ferrat, né Jean Tenenbaum, perd son père à 11 ans, lorsque ce juif émigré de Russie est déporté à Auschwitz. L’enfant est sauvé grâce à des militants communistes, ce qu’il n’oubliera jamais.

A la Libération, il quitte le lycée pour aider sa famille, et devient aide-chimiste jusqu’en 1954, date à laquelle il passe ses premières auditions dans des cabarets parisiens.

Après avoir écrit la musique des «Yeux d’Elsa» (1956) pour André Claveau, il chante régulièrement à «La Colombe», puis fait sa première grande scène à l’Alhambra en 1961 où il triomphe avec «Ma môme», et «Deux enfants au soleil».

Ma môme

Aussi prolifique que discret, notamment à la télévision, il a composé et interprété quelque 200 chansons, mêlant textes engagés, hommages à Louis Aragon et déclaration d’amour à l’Ardèche, sa région d’adoption.

Rapidement, Jean Ferrat choisit d’interpréter des textes plus engagés, comme «Nuit et Brouillard» (1963), non diffusée par les radios, puis «Potemkine» (1965), interdite d’antenne.

Nuit et Brouillard (1963)

Potemkine (1965)

Compagnon de route du PCF sans jamais en avoir été membre, il a rapidement pris ses distances avec Moscou. Dans «Camarade», il dénonce l’invasion russe de Prague en 1968 et, dans «Bilan», il fustige la déclaration de Georges Marchais sur le «bilan globalement positif» des pays de l’Est.

Camarade

 

En 2007, Jean Ferrat s’était prononcé en faveur d’une candidature de l’altermondialiste José Bové comme représentant d’une gauche antilibérale pour l’élection présidentielle.

Son dernier engagement politique était dans le cadre de la campagne des élections régionales le soutien de la liste du Front de Gauche en Ardèche.

A la scène, qu’il quitte après un passage au Palais des sports en 1972, il préfère son Ardèche d’adoption, qui lui inspire «La Montagne», l’un de ses plus grands succès.

La montagne (1964)

En 1974 et 1995, Jean Ferrat consacre avec succès deux albums à Louis Aragon dont il met les textes en musique («Que serais-je sans toi?», «Heureux celui qui meurt d’aimer»).

Que serais-je sans toi

Réticent à passer à la télévision, le chanteur sort d’un long silence en 2003, pour l’émission «Vivement Dimanche» de Michel Drucker. Il y défend ses deux passions, la chanson et la politique, s’insurgeant notamment contre la grande industrie du disque qu’il estime dangereuse pour la liberté de création.

Jean Ferrat, qui a été marié à la chanteuse Christine Sèvre, décédée en 1981, avait reçu le prix de l’académie Charles Cros (1963) et le grand prix de la chanson de la SACEM (1994).

«Jean Ferrat Best Of», une compilation en trois CD rassemblant 57 de ses chansons avait été un des succès de l’automne. Un mois après sa sortie, cette compil était déjà certifiée disque de platine, avec plus de 100.000 exemplaires vendus! Et classée parmi les 10 compilations les plus vendues en 2009 juste derrière Michael Jackson, Vanessa Paradis, Salut les Copains, Gregory Lemarchal et les NRJ Music Awards.

A lire aussi: «C'était un monstre sacré comme Ferré, Brel et Brassens».

 

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