YES HE DID...A 11 ans, il entre dans l'Histoire aux côtés de Barack Obama !
le 25/03/2010
Mardi à Washington, un petit garçon de 11 ans est entré dans
l'Histoire des Etats-Unis aux côtés de Barack Obama.
Marcelas Owens, élève de CM2 à Seattle, a assisté aux premières loges,
entre le vice-président Joe Biden et le président Obama, à la
promulgation de cette loi historique réformant les assurances médicales
et qui va enfin permettre à 32 millions d'américains sans couverture
santé d'accéder aux soins médicaux. Une promugation qui aura nécessité
20 signatures avec 20 stylos pour une loi de 2562 pages !
Une présence et une popularité qui ont valu à l'enfant la Une des quotidiens américains et des journaux télévisés :
Dans la dernière ligne droite de l'intense bataille politique qui aura duré 13 longs mois, le jeune Marcelas Owens est devenu la "coqueluche" de la gauche américaine. Malgré son jeune âge, Marcelas Owens a milité ardemment pour l'instauration de cette couverture santé universelle. En 2007, sa mère est décédé d'hypertension pulmonaire, une maladie qu'elle n'avait plus les moyens financiers de combattre. Malade, elle avait perdu son travail et avec son assurance maladie.
Remarqué par la
sénatrice Patty Murray alors qu'il militait au sein du réseau
communautaire de Seattle, Marcelas Owens a témoigné à Washington et au 4
coins des USA de la situation et de
l'injustice qui a conduit sa mère à ne pas pouvoir être soignée.
Voici une vidéo de campagne des démocrates (en anglais) :
Placé sous les projecteurs, Marcelas Owens s'est attiré de nombreuses critiques d'éditocrates conservateurs Rush Limbaugh, Michelle Malkin et autres militants de droite qui le disaient manipulé. Mais l'enfant a fait face soulignant qu'il a voulu suivre l'exemple de sa mère qui militait aussi pour qu'existe cette couverture universelle. Il est alors apparu aux journalistes qui l'interviewaient pour ce qu'il est, un enfant intelligent et posé, convaincu de défendre une juste cause.
Marcelas Owens a fait parti d'une stratégie délibérée, initiée par Barack Obama pour gagner cette bataille historique que l'on lui prédisait d'avance perdue.
Effectivement lorsque les
démocrates eurent perdu leur supermajorité au Sénat, la presse
conservatrice ne donnait plus cher de la réforme Obama et annonçait
la défaite de la gauche américaine et du Président.
Mais Obama a alors changé de stratégie.
Plutôt que de courtiser les parlementaires, il s'est
adressé à l'opinion. Il a rappelé David Plouffe, le stratège
politique de sa campagne de 2008. La Maison Blanche a désigné l'ennemi,
les compagnies d'assurance, et pris l'habitude de montrer les victimes,
les Américains dans la détresse, pour redonner à la réforme le sens
"moral" qui avait été perdu de vue derrière la cuisine législative.
Ainsi début mars, Barack Obama a réuni les PDG des compagnies
d'assurance à la Maison Blanche et il leur a lu la lettre qu'il
venait de recevoir de Natona Canfield, 50 ans, atteinte d'une leucémie,
et qui venait de voir sa prime doubler. La malade est devenue comme
Marcelas Owens l'emblème du combat de Barack Obama.
Comme l'explique Corine Lesnes, correspondante du Monde aux USA, pour gagner Barack Obama a remobilisé sa base militante et citoyenne. Il a rallié la gauche américaine à une réforme que beaucoup considéraient comme imparfaite. Pas assez à gauche. Notamment parce que Barack Obama a renoncé à l'option publique, celle d'une assurance d'Etat.
On ose à peine imaginer les réactions qu'aurait suscité en France une telle stratégie : politique compassionnelle, populisme et j'en passe...
Mais voilà, une
loi pour laquelle les progessistes américains se sont battus depuis 100
ans est entrée en vigueur. Un moment historique que de nombreux
militants auront contribué à façonner par leur mobilisation.
Et Marcelas Owens les a magnifiquement représentés.
Bonus, la vidéo du discours d'un président Obama, soulagé, rayonnant et remerciant, lors de la promulgation de la loi dite de "Protection du Patient et des Soins Médicaux Abordables", tous ceux qui ont contribué à la rendre possible (en anglais sous-titré en anglais) :
(Sources:
The Big Blog sur Seattle Pi , LeMonde.fr, Prescriptions Blog - NYT, The White House)