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6 mai 2010

le PS a du mal avec la Grèce : devinez pourquoi ?

Par dagrouik           sur LE POST 

   le 06/05/2010 à 12:29,                         

Si vous avez lu l'avant dernier billet de blog de Cambadélices sur la crise Grecque, vous aurez comme moi constaté sa platitude. Aucune remarque sur la dureté du plan d'austérité Grecque et surtout aucune dénonciation complète de ses auteurs: le FMI et l'Union Européenne sont tous les deux à la manoeuvre :  L’intervention du Fonds monétaire international, si elle est salutaire, n’en est pas moins la démonstration d’une carence européenne. Forcement en lisant ça, on comprend: FMI = gentils, UE = vilains.

Evidement le plan d'aide du FMI et de l'UE va se traduire pour les salariés et retraités grecs par une cure d'austérité: certains vont perdre jusqu'à 20% de revenus. S'ils ne comprennent pas, qu'ils consultent le deuxième billet de Cambadélices sur ce plan.

Camba a en effet décidé de faire le service après-vente du plan d'austérité grecque: Il répond à 6 questions qu'on peut se poser sur la chose. Ainsi , si vous vous demandez "Pourquoi tant ?", il vous explique que c'est  par ce que les grecs dépensent trop dans leur système social : La Grèce doit sauvegarder son système de sécurité sociale (dont les coûts sont parmi les plus élevés dans l’UE). On croirait lire François Fillon parlant de la France ! Bien sûr Camba va expliquer qu'il faudrait que la Grèce fasse fonctionner plus correctement son système fiscal "notoirement passoire"... Chose qui n'est pas envisagée par le plan FMI/UE. Pourtant il suffit de lire le Monde pour comprendre qu'il y a un problème: un fonctionnaire grec explique la chose tout simplement : Nous sommes les seuls dont les revenus sont enregistrés par l'administration, nous sommes les seuls à payer les impôts. Et c'est encore nous qu'on pressure !".

Mais Camba ne nous fournit aucune identification de la source des mesures: le FMI et l'UE sont tous les deux à mettre dans le même sac.  On fait tout pour épargner DSK, voilà le contenu fameux pacte de Marrakech: mettre la France sous une bulle magique, où le gentil DSK sauve le monde, protège les grecs etc...

Vous me direz que c'est normal, par ce que Camba est un DSKyste pur et dur, et que je noirci la réalité pour combattre le chevalier blanc du FMI ?  Allons alors voir ce que le porte parole du PS, Benoît Hamon a déclaré lors d'un point presse.

Vous avez bien entendu : On ne donne aucune précision sur la genèse de ce plan. Le PS reste silencieux. Et explique aussi que l'idée d'emprunter à 1% et de leur prêter à 5% est une curieuse idée :

«Nous regrettons que ce plan soit si tardif et surtout qu'il soit conditionné à une cure d'austérité. La réduction des dépenses publiques va amener la Grèce à s'enfoncer dans un sillon de récession extrêmement long qui va entraîner un recul des recettes publiques et va perpétuer une situation tendue du budget grec. Nous préconisons plutôt une véritable politique de relance. Les milliards d'euros débloqués par l'Europe et par le FMI auraient été mieux utilisés à la relance de l'économie. Cela ne nous empêchera pas de voter la solidarité en précisant que c'est une curieuse conception de la solidarité que celle qui consiste à emprunter à 3 % pour prêter à 5 % à la Grèce, en se faisant des marges de bénéfices au passage. La solidarité européenne aurait mérité une meilleure illustration. Nous sommes inquiets sur les conséquences de cette récession économique en Grèce comme sur ces difficultés qui risquent d'être longues

Ca n'a pas empêché le PS de voter le plan de Lagarde et Sarkozy. On a même pu voir Emmanuelli critiquer ce plan sur I>télé (filmé dans les couloirs de l'assemblée) alors qu'il venait de le voter. Bref, on marche sur la tête, l'eau ne mouille plus, le monde fonctionne à l'envers.

En plus d'une politique de relance, d'une réforme fiscale voilà ce qui devrait être fait pour servir de leçons à tous ces salopards qui profitent de la crise, notamment en spéculant à la baisse sur des tas de choses, ou sur le marchés des CDS ces fameux titres basées sur le risque négatif (donc de plantage) d'un tiers.

1/ Punir les profiteurs de tout ce bordel, y compris les banques françaises, allemandes et d'autres nations de l'UE qui ont spéculé ou spéculent sur la dette grecque et vont ensuite verser des bonus à leur clique.

2/ Punir les coupables qui ont transformés les dettes en produits dérivées (jusqu'à interdiction partielle par l'UE, et ensuite) pour camoufler des trous dans les comptes. C'est à dire le ou les gouvernements grecs qui ont procédé de cette façon et quelque soit la couleur politique de ceux-ci.

3/ Faire payer TOUS les grecs en fonction ... de leur revenus, et donc expliquer de vive voix ce qui est planqué dans 3 lignes sur le blog de Cambadélices : Résoudre l'aspect passoire du système fiscal grecque.

Mais tout le le monde le sait : DSK et le FMI sont dans les négociations, ont imposé ces mesures aux Grecs et ont déjà procédé de même ailleurs: Hongrie par exemple, ou Bulgarie.

Et qu'on ne nous dise pas qu'il est dans l'efficacité : Aucun progres depuis le G20 qui avait décidé de tordre (si si je vous jure) le cou des Hedge Funds, on verra ce que donneront ses idées récentes de taxes...

Mais pendant ce temps, on constate aussi des trucs un peu borderline. Tout le petit monde parisien de la Politique sait que DSK a un très proche conseiller et ami qui est cadre dirigeant de la banque Lazard. Banque d'affaires bien sûr, pas un truc pour rmiste qui fait chier au guichet pour avoir 10 euros. Le genre de millieu où on n'oublie jamais les amis, même si vous n'étiez que stagiaire au FMI on vous trouve ensuite un truc dans une banque Européenne.

Et que découvrons nous ? Que la banque Lazard va être chargée de conseiller (sic) la Grèce pour ses restructurations. Donc une banque proche du patron du FMI va expliquer au peuple grec comment il doit vivre... après que le dit FMI lui ai dicté des mesures strictes. En gros 50 ou 100 cadors de la finance vont prendre en main le destin d'une nation. On retire de facto aux nations le droit d'intervenir dans les crises, de décider avec leur peuple des mesures à prendre: c'est la dictature d'un petit nombre, la victoire de la ploutocratie.

Terrifiant dans celle qui a inventé le concept de démocratie.

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