Affaire Woerth: pourquoi l'UMP mitraille Ségolène Royal

      Les critiques fusent depuis qu'elle a dénoncé "un système Sarkozy corrompu". Xavier Bertrand aurait calé l'offensive de A à Z, en fixant des élements de langage, hier soir. Sur Le Post, le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, dément.

                        

Ségolène Royal, à Paris, le 30/11/2009.

                    

Ségolène Royal a "pété un câble", c'est une "menteuse", "cela rappelle les propos haineux de Marine Le Pen"... Depuis que Ségolène Royal a dénoncé mardi soir sur TF1  "un système Sarkozy corrompu", les contre-attaques de l'UMP fusent de toutes parts.

1. Objectif de l'UMP: "Créer une polémique autour de Royal"

Les porte-parole du parti majoritaire, Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé, la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano, le chef de file des députés UMP Jean-François Copé, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin... Ils sont tous montés au créneau pour dénoncer les propos de l'ex-candidate du PS à la présidentielle. Et la liste n'est pas exhaustive.

Mais pourquoi, soudainement, une telle vague de réactions de l'UMP contre Ségolène Royal, alors qu'elle avait tenu les mêmes propos jeudi dernier, sur France2?

"La charge ultra-violente de Ségolène Royal permet à la droite de retrouver un bel ensemble pour disqualifier sa meilleure ennemie" et "de créer une polémique autour d'elle", explique le chef du service politique d'Europe 1, Fabien Namias.

2. Des éléments de langage fixés par Xavier Bertrand?

Le journaliste laisse entendre que de nouveaux éléments de langage auraient été distribués aux snipers de l'UMP pour que la com' soit complètement cadrée (Sur ce sujet, lire l'article: Retraites: Sarkozy ressort des "éléments de langage").

"Xavier Bertrand, le patron de l'UMP, en déplacement en Israël a tout règlé à distance, mardi soir, en envoyant des argumentaires" aux communicants de l'UMP, indique le journaliste d'Europe 1.

Contacté par Le Post, le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, affirme "ne pas avoir reçu d'éléments de langage" de la part de Xavier Bertrand. "Nous avons réagi vigoureusement et spontanément face aux outrances et aux contre-vérités de Ségolène Royal", assure-t-il.

3. Cette polémique: du gagnant-gagnant pour Royal et l'UMP?

Dans cette polémique, que ce soit Ségolène Royal ou la majorité, chacun semble y trouver son compte.

- En marquant les esprits avec sa sortie, Ségolène Royal se retrouve en première ligne face à la droite. Cela lui permet de se poser -momentanément- comme l'opposante numéro un face à Nicolas Sarkozy, dans le duel à distance qui l'oppose aux deux autres présidentiables jugés plus crédibles qu'elle au PS: Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn. La présidente de Poitou-Charentes, qui piétine dans les sondages derrière le duo, trouve là un bon moyen de montrer qu'elle est toujours dans la course pour l'Elysée.

- De son côté, en multipliant ses attaques contre l'ex-candidate, l'UMP occupe le terrain médiatique, ce mercredi matin. Ce qui permet au parti majoritaire d'étouffer un peu l'affaire Woerth-Bettencourt. C'est d'ailleurs ce que dénonce la posteuse Mel36, pro-Royal, selon laquelle l'UMP a vivement critiqué la socialiste pour détourner l'opinion de l'affaire Woerth.                        

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   (Sources: Le Post,             NouvelObs.com,             Europe 1)

   
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Par Alex Lemarié de La rédaction du Post