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30 août 2010

L'unité à la Rochelle

A La Rochelle, Royal joue l'unité : « Je te salue, Martine »

Elles se talonnent à l'université d'été du PS, mais ce soir, la première fait le 20 heures de France 2, la seconde, celui de TF1.

Harlem Désir, Bertrand Delanoë, Martine Aubry, Ségolène Royal et Jean-Louis Bianco le 27 août 2010 à La Rochelle (Audrey Cerdan)

(De La Rochelle) Qui a dit que le PS n'était pas un parti avec un minimum de stabilité ces dernières années ? Les universités d'été se succèdent sans se ressembler, le premier secrétariat a changé de mains, la victoire aux régionales a fait oublier la défaite des européennes… Mais une bataille larvée se joue encore et toujours, hors et dans les travées rochelaises.

Il y a deux ans, Rue89 titrait sur « le combat des dames », en référence évidemment à la lutte que se livraient pour la direction du parti Ségolène Royal et Martine Aubry. La seconde a depuis battu la première dans les conditions que l'on sait, mais elles n'ont toujours pas rangé les armes, tout juste ont-elles moucheté leur fleuret.

Après les épisodes des mains aussi tendues que tordues au lendemain de ladite élection interne, l'apparente réconciliation a pris la forme d'une patente indifférence. Le soutien de Ségolène Royal à un parti qui n'a pas voulu d'elle a été arraché aux forceps à la fin de la campagne des européennes. Avant que la présidente sortante du Poitou-Charentes ne revienne logiquement sur le devant de la scène aux régionales qu'elle disputait.

« Je ne serai pas candidate contre Martine Aubry »

Le triomphe national de Martine Aubry et celui, local, de Ségolène Royal a cependant fait baisser les tensions et atténué les rancœurs. Elles se revoient avec moins d'animosité. Une heure durant, le 31 mars au QG parisien de Royal, boulevard Raspail ; puis encore un mois plus tard… Dans le livre « Petits meurtres entre camarades » (Robert Laffont) qui vient de paraître, le lieutenant de la première secrétaire, François Lamy, confirme :

« Elles se voient régulièrement, elles s'appellent… Martine stabilise la relation. […] La primaire est un piège pour Ségolène. Si elle est battue, elle ne pourra se permettre d'y aller en dehors… »

Concurrentes pour les primaires de 2011 ? Mais non, puisque l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007 l'affirme ! « Je ne serai pas candidate contre Martine Aubry si elle décide de l'être », répète-t-elle à l'envi. Ça a le mérité d'être clair, pas forcément d'être cru.

Preuve en est avant même leur arrivée à La Rochelle cette année. Martine Aubry a été plus que discrète sur le débat sécuritaire cet été ? Ségolène Royal a mis fin à la torpeur socialiste et dégainé lundi dans Le Parisien en conseillant à la direction du parti de reprendre son « ordre juste » de 2007. Car elle, au moins, a des propositions à faire sur la question. Première banderille.

« Je gagne les primaires face à tous les candidats »

Il a fallu moins d'une semaine pour que la compétition ne reprenne. Toujours dans le même ouvrage signé du journaliste de Libération, David Revault d'Allonnes, deux déclarations ressortent. Toutes deux se rapportent à une éventuelle candidature aux primaires :

  • Martine Aubry : « Je prendrai ma décision avant le début de l'année 2011. »
  • Ségolène Royal : « Je pense que je gagne les primaires face à tous les autres candidats. »

Les deux femmes s'agacent de la sortie d'un tel livre jeudi, à la veille de l'ouverture de l'université d'été. Mais ne reculent pas. Un pas est un pas, et c'est toujours une partie du chemin qu'elles n'auront plus à parcourir. Le même jour, elles appuient même leur propos :

  • Ségolène Royal, sérieuse sur RTL : « Je pense que je ne suis pas mauvaise dans une campagne électorale. »
  • Martine Aubry, ironique sur LePoint.fr : « Le scoop, c'est que j'annoncerai ma décision avant la présidentielle. »

Aubry au balcon, Royal à table

Suffisant pour occuper le terrain médiatique ce week-end. Mais les deux femmes se marquent de près. Et n'entendent pas laisser l'une prendre de l'avance sur l'autre. Quitte à ce que cela se voit.

Jeudi, en début de soirée, Martine Aubry a rompu son silence estival depuis un petit balcon de la fédération socialiste de Charente-Maritime devant militants et journalistes déjà présents. Avant que, quelques minutes plus tard, Ségolène Royal ne convie les mêmes journalistes à dîner. Heureusement que l'université d'été n'a pas encore officiellement commencé.

Voilà pour jeudi. Mais elles ne comptent pas non plus délaisser vendredi. Elles vont même s'affronter plus fort encore, elles qui avaient pourtant semblé équitablement se partager cette université d'été : à Ségolène Royal le premier jour avec le discours d'ouverture ; à Martine Aubry le troisième avec le discours de clôture.

C'était sans compter l'attrait des JT. Ce vendredi soir, Martine Aubry sera interrogée durant le 20 heures de TF1… et Ségolène Royal celui de France 2 ! Les épées sont baissées, mais les deux camarades n'ont pas fini de s'épier.

« L'espérance permet de faire France »

A l'espace L'Encan, où se déroule l'université d'été, l'« unité » est en revanche de mise, dès la séance d'ouverture. Le terme est martelé et parfaitement mis en scène. Martine Aubry attend patiemment à l'étage l'arrivée de Ségolène Royal pour la rejoindre et entrer dans la salle principale avec sa meilleure rivale.

Assises côte à côte, elles échangent petits mots et sourires jusqu'à la montée à la tribune de la présidente de Poitou-Charentes, pour un discours entamé par un « je te salue chaleureusement, Martine » et terminé par un « unis nous sommes, unis nous demeurerons ». De quoi donner peut-être corps à sa sibylline expression « l'espérance permet de faire France »…

Mais on n'est jamais trop prudent. Si photographes et cameramens n'avaient pas eu assez d'images de cette « unité » retrouvée, Ségolène Royal prend la peine, en descendant de l'estrade, de faire un détour vers le siège de la première secrétaire pour repartir de concert. « On va boire un coup pour arroser ça », lance un militant. Dans un éclat de rire.

Dessin de Baudry

Photo : Harlem Désir, Bertrand Delanoë, Martine Aubry, Ségolène Royal et Jean-Louis Bianco le 27 août 2010 à La Rochelle (Audrey Cerdan/Rue89).

► Mis à jour le 27/08/2010 à 16h44, après le discours d'ouverture de Ségolène Royal.

                   

 

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Rue 89

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Commentaires
V
pourquoi ségolène ne serait pas candidate aux primaires, puisque Aubry n'a aucune chance d'y être !!!
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