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28 novembre 2010

Rozès: «Le pays veut savoir si le PS a une certaine idée de la France»

 

Propos recueillis par Gérald Andrieu - Marianne | Samedi 27 Novembre 2010
Nicolas Sarkozy est plus impopulaire que jamais et pourtant il peut rempiler pour un second mandat. « Pourquoi il peut être réélu », c’est le propos du numéro de Marianne de cette semaine. Ce paradoxe, le politologue Stéphane Rozès le souligne aussi et l’explique par le fait que le Parti socialiste soit, pour l’heure, passé à côté des deux principaux sujets de la prochaine présidentielle.

 



(dessin: Louison)

(dessin: Louison)

 

 

 

 

«Que mesurent les instituts de sondages ? La réalité. La réalité si l’élection présidentielle devait avoir lieu dimanche prochain. Et qui opposent ces sondages ? D’un côté, un Président de la République responsable du cours des choses. De l’autre, des personnalités de gauche qui incarnent des promesses. Dominique Strauss-Kahn, à la tête du FMI, est dans la promesse et offre un certain “romantisme”. Il est un peu La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau. Nous avons déjà connu pareille situation par le passé avec des sondeurs mesurant les intentions de vote entre Delors et Balladur ou entre Delors et Chirac. Notons que Jacques Delors, lui, n’est jamais allé jusqu’à éprouver la solidité de son romantisme… Voilà pourquoi les sondages sont favorables à la gauche.

Sur le fond, il y a deux sujets qui vont faire la future présidentielle. Le premier : est-il possible de réformer le pays de façon juste ? Lors du mouvement social sur les retraites, le Parti socialiste s’est contenté d’accompagner le mécontentement des Français et n’a pas été clair sur la question des 60 ans, sur ce qu’il fera une fois au pouvoir. C’est une première raison qui explique pourquoi, même si le pays ne veut pas que Nicolas Sarkozy se représente, ce dernier peut l’emporter. D’autant plus, s’il y a une forte abstention.


Le deuxième sujet est lié au fait qu’une présidentielle est avant tout une incarnation, la possibilité de parler à un imaginaire qui s’appelle la France. Lors de la prochaine présidentielle, les Français vont évidemment se souvenir de ce qu’a dit Nicolas Sarkozy pendant son mandat, de ce qu’il a fait, de ce qu’il n’a pas fait, de ce qu’il a fait vraiment ? Les Français n’auront pas oublié. Mais qui lui fait face ? Pour les Français, personne. C’est pire même depuis qu’Aubry a confirmé l’accord avec Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal. Les Français peuvent voir derrière cet accord la peur des socialistes d’affronter Nicolas Sarkozy.


Le chef de l’Etat, en revanche, semble avoir compris le message que lui a envoyé sa majorité. Il a entamé un travail sur lui. Preuve en est : des poids lourds de la majorité l’ont rejoint pour le “discipliner”. Laissé à lui-même, Sarkozy s’affaiblissait. Aujourd’hui, le sarkozysme se retrouve équilibré entre son “bougisme” et les fondamentaux de sa majorité.


Les socialistes, eux, ne vont pas pouvoir rester dans cette situation très longtemps, sans candidat. Car que reste-t-il aujourd’hui : l’inaudibilité du PS, sa logique qui repose sur la recherche du plus petit dénominateur commun — le plus petit de tous étant l’antisarkozysme primaire. Aujourd’hui, le pays veut savoir si le Parti socialiste a une certaine idée de la France et comment il peut articuler l’idée de réforme et de justice. »




Le numéro 710 de Marianne « Pourquoi il peut être réélu »   sera en vente à partir du samedi 27 novembre, jusqu’au 03 décembre inclus au prix de 2,50 euros. Vous pouvez également acheter la version numérique sur le site Relay  (Mac et PC) et celui du Kiosque.fr   (PC, Mac et Linux) dès le vendredi 26 novembre.

MARIANNE

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