Ils ont tort de la prendre pour une potiche!!!
Il faut lire le numéro de Marianne paru ce samedi 4 décembre. C'est bien sûr le numéro événement, celui du premier éditorial de Jacques Julliard.
Mais,
"Entre vous et nous", l'éditorial signé, Maurice Szafran nous parle
particulièrement au moment où la lancinante petite musique du mépris
tente de se faire entendre.
Mépris oui. Et pourtant... qu'ils ont tort de la prendre pour une potiche!
Alors achetez Marianne, partagez-le, faite-le lire. Pour que chacun prenne la voie de la responsabilité.
°°°
De Maurice Szafran, sur MARIANNE n° 711 du 4 Décembre 2010
La gourde, une nouvelle
fois, a frappé. L'idiote a estimé utile de se faire à nouveau
remarquer. Retour en fanfare de
Ségolène Royal, cette caricature d'institutrice sévère qui enrage
tant la gauche convenable ; la gauche qui attend le pouvoir comme
s'il s'agissait d'un dû! Les ronds-de-cuir du socialisme n'en sont
d'ailleurs toujours pas revenus : elle a osé. Quoi ? Briser le «
pacte secret » (oui, ils parlent de « pacte secret» étrange
notion pour des démocrates de gauche...) des tout-puissants -
Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn - qui, pour mieux défendre
leurs intérêts politiques et personnels, ont théorisé - au nom de
quoi, mon Dieu, de quelle logique, de quelle stratégie, de quelles
références historiques ? - qu'il était interdit pour les
prétendants de premier rang d'annoncer une candidature à la
candidature présidentielle. Ségolène Royal a osé. Quoi ? Briser le pacte secret des tout-puissants,
Aubry et DSK. Désobéir, ce serait
trahir. Désobéir, ce serait briser l'unité retrouvée des
socialistes à laquelle, notons-le, pas un Français ne croit puisque
le PS. au-delà des ambitions légitimes, n'a toujours rien élaboré
de crédible, de réformateur, de novateur qui puisse ouvrir des
perspectives. Alors se taire et attendre, prier matin et soir pour
que le président de la République poursuive sa descente aux enfers.
Voilà à quoi en sont réduits les socialistes, et nous,
subséquemment. Le jour venu, nous fait-on savoir, Martine et
Dominique qui «s'apprécient tant» (c'est ainsi que minaudent
leurs entourages) se mettront d'accord sur lequel d'entre eux sera le
mieux à même de conquérir l'Elysée. Et dire qu'ils tentent de
nous faire croire l'un et l'autre qu'ils font de la confrontation des
idées une priorité... Dans un contexte
pareillement clos, il n'était pas prévu que Ségolène Royal fasse
exploser cet arrangement. Sa sortie, après celle d'Arnaud
Montebourg, fait resurgir une série d'interrogations qui taraudent,
quoi qu'en disent Aubry et DSK, tant de Français, et nous en sommes. L'élection du président
de la République au suffrage universel exige l'apparition non
seulement d'un candidat, mais d'un chef. On peut regretter cette
excessive personnalisation ; on peut même l'estimer
antirépublicaine. En l'occurrence, il s'agit de battre Nicolas
Sarkozy, de rassembler pour cela une large majorité. Qui sera en
mesure d'assumer ce rôle ? Qui, au PS ? Qui, en dehors du PS ou avec
le PS ? Nous avons le droit de le savoir, et vite. La démarche de
Ségolène Royal a au moins le mérite d'accélérer le processus. L'alternative, et
non pas seulement l'alternance, exige elle aussi la clarté. Nous
expliquions la semaine dernière que cette alternative passait par un
vaste rassemblement des républicains, par l'élaboration de projets
ambitieux, par la synthèse et le surpassement de sensibilités
différentes, d'antagonismes et d'à priori idéologiques. Pour y
parvenir, il faut contraindre le PS à choisir son chef de file.
Sinon, Nicolas Sarkozy retrouvera à coup sûr la vitalité. Nous voulons croire
que Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn sauront faire preuve d'un
sens minimum de la responsabilité. PS : Jean-Pierre
Elkabbach, sur Europe 1 jeudi dernier, évoque Ségolène Royal : que
de mépris ! Christine Lagarde, le même jour, se moque d'Eric
Cantona et de son appel aux citoyens pour qu'ils retirent leur argent
des banques : que de mépris ! Pour qui se prennent-ils, ces deux-là
?