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22 janvier 2011

Ségolène Royal à BULLY LES MINES

RENCONTRE AVEC LES MILITANTS DA DE BULLY LES MINES
IMAG0066
envoyé par Ghazette. - L'info video en direct.


°°°°°°°°°°°°°

LE DISCOURS DE SEGOLENE ROYAL, vidéo


Ségolène Royal : le discours de Bully-les-Mines

envoyé par segolene-royal. - Regardez les dernières vidéos d'actu.





VERBATIM

Transcription du discours de Ségolène Royal réalisée par MEAGSR/F.M.   

 

    Mesdames et Messieurs, Chers amis,   

 

    Merci de m’avoir invitée à vous rejoindre aujourd’hui, à Bully-les-Mines. Merci à toi, François, maire de cette commune et     fidèle soutien, de m’avoir conviée avec ton conseil municipal à partager ce moment avec vous, de ton accueil si chaleureux, qui me permet de joindre mes vœux aux tiens, à toute la population de    Bully. Oh ce n’est pas la première fois que je viens dans le Pas-de-Calais. Je me souviens de l’hospitalité d’Albert Facon, d’Odette Duriez, de Léon Fatous à Arras, de Jean-Pierre Kucheida, à     Liévin, de Dominique Dupilet, de Catherine Génisson, et de bien d’autres, dont je salue la présence pour la plupart. Et à vous aussi, toute la population à travers cette salle, salut à vous et     bonne année, habitants et habitantes de Bully-les-Mines (Applaudissements)   

 

    Je dois vous dire que l’on sent tout de suite le cœur d’une ville en s’y promenant comme nous le faisons depuis ce matin, au     milieu des gens que l’on rencontre, ceux que l’on écoute, ceux auxquels on parle, et je viens ici pour partager avec vous un moment à la fois solennel et chaleureux. Mais je profite de chaque    occasion qui m’est offerte pour regarder et connaître mieux notre pays composé de multitudes d’histoires locales particulières, qui toutes ensemble font l’histoire de la France.   

    Je vois d’ailleurs dans cette salle une population de travail, d’engagements, de solidarités, tout ce qui a marqué d’une     empreinte très forte cette région minière où l’on a appris à faire face aux difficultés avec courage et à en triompher pour bâtir la société la plus accueillante possible. Eh bien cette leçon que   vous nous donnez vaut pour les temps présents. Ici de tout temps, la vie a été dure, et c’est pour cela qu’on a appris à s’entraider. Ce n’est pas un hasard     qu’ici, dans cette région minière, se soit imposée l’idée fondamentale d’une fraternité humaine, qui doit     unir tous les membres d’une même famille, qu’elle soit locale ou nationale. Ce n’est pas un hasard non plus si c’est ici, dans cette région ouvrière, que s’enracine l’histoire du socialisme.   

 

    Et en vous regardant tous, aujourd’hui, en vous écoutant, en partageant depuis ce matin ces moments avec vous, j’ai encore     mieux compris ce que je cherche à dire pour vous, et pourquoi ce qui m’importe c’est de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas ou à ceux qui ne l’ont plus.   

 

    Laissez moi vous dire ce que j’ai vu ici et entendu, comme dans d’autres coins de France, et qui est à la     fois un bonheur, une merveille, mais aussi la perception de situations qui ne sont pas acceptables et que l’action politique doit changer. Le bonheur, la merveille, ce sont les trésors d’humanité que nous avons rencontrés ce matin au cœur des hommes et des femmes, qui sont là d’ailleurs sans doute ce soir,     et qui s’engagent au service des autres. Quel bonheur de rencontrer ce matin, à l’association Le Cheval Bleu, le docteur Jacques Louvrier et toute son équipe qui    font un travail remarquable pour les personnes en situation de solitude extrême ou de fragilité mentale ! La densité humaine de leur action restera pour moi une empreinte inoubliable par    l’attention portée à la prévention par exemple des violences familiales, l’intervention à domicile chez celles et ceux dont on n’entend plus parler, ce mécanisme si particulier qu’il empêche     maintenant les mains courantes et que l’on intervient avant, dès le premier geste de violence dans la famille pour que celui-ci ne s’aggrave pas et ne devienne irrémédiable.

    Et puis la solitude, et la solidarité, l’un ne va pas sans l’autre puisque c’est la seconde qui lutte contre la première,     nous l’avons vue aussi par exemple avec Monique, qui préside l’association qui aide les mamans avec leur bébé et leurs jeunes enfants. (Applaudissements) 

    Et puis nous sommes passés des plus jeunes aux anciens avec la visite du foyer. Je n’oublierai pas les mots     de Charles, ancien mineur, qui continue pourtant à donner aux autres, par le bénévolat associatif, les poèmes de Jean, si poignants de tendresse et de tristesse,     comme il l’écrit en racontant ses souvenirs de mineur. Leurs histoires à elles seules disent l’histoire d’ici bien sûr, du bassin minier, mais elles disent aussi l’espérance d’une société     différente, que nous pouvons construire, en mettant la dignité de la personne au cœur de toutes les décisions, et le peuple dans sa dignité au centre de l’action politique. (Applaudissements)   

    Oui, des trésors d’humanité, il y en a chez les Français, et chez ces hommes et ces femmes qui se dévouent. Mais leur action     révèle en même temps des situations inacceptables. C’est en leur donnant la parole, aux sans-voix, que je la donne, et que je n’aurai de   cesse de la donner, car je n’accepte pas qu’aujourd’hui des millions de Français subissent des situations de plus en plus dures. Alors     donnons leur la parole, à ces hommes et ces femmes qui se battent dans le réseau associatif, ici, à Bully-les-Mines.   

    C’est Josette qui ce matin nous disait, au nom du Secours ouvrier social, que les    Restaurants du Cœur reçoivent de plus en plus de personnes seules en retraite, qui ont travaillé toute leur vie, disait-elle, et qui n’y arrivent plus, après avoir payé les     charges. Elles ne peuvent plus, disait-elle, ni manger, ni s’habiller. On a travaillé toute une vie et on n’a même plus les moyens de se payer une place de cinéma.   

    C’est Yvonne, du Secours catholique, qui ce matin nous disait qu’elle voyait de plus en     plus de jeunes ménages en situation de surendettement. On en parle depuis des années du    surendettement, et des tarifications bancaires, et rien n’est fait. Les frais bancaires. Les pénalités de retard : elle    nous citait le cas de Veolia, eh bien pourquoi pas la citer, Veolia, qui prend 12 euros, même pour 3 semaines de retard, et puis au bout du compte les gens n’ont plus rien pour vivre,    disait-elle. C’est Yvonne qui disait cela.   

    Et puis il y a Denis, de l’association Solidarité en bloc, association aussi qui voit   augmenter les parcours des personnes surendettées et les impayés de loyer avant les expulsions, à cause du système des cartes à la consommation.   

    Et le Centre communal d’action sociale, qui soulignait qu’il y a de plus en plus de familles qui malgré un     salaire, ont de plus en plus de mal à vivre.   

    Malgré un salaire, c’est-à-dire que la valeur travail n’est-elle pas bafouée,   n’est-elle pas piétinée quand malgré un salaire et malgré une retraite, on n’arrive plus à manger, et on n’arrive plus à s’habiller ? Eh bien ça dans la France d’aujourd’hui ce n’est pas     acceptable, et c’est le cœur du combat politique que nous allons conduire,

    Oui, ce qui n’est pas acceptable, c’est cette marginalisation des ouvriers et des classes populaires, non seulement privés de     leur travail, privés d’un juste salaire, mais privés aussi d’un droit de parole et privés du pouvoir démocratique ! Aujourd’hui, jamais la légitimité du peuple français, des ouvriers des    usines, des ouvriers de la terre que sont les petits agriculteurs, des ouvrières du tertiaire, des petits retraités et du monde ouvrier et employé, mais aussi des classes moyennes qui se sentent   déclassées, des petits chefs d’entreprise qui sont au bout du rouleau parce qu’il ne trouvent pas de crédit bancaire, oui, jamais le peuple n’a été autant ignoré, méprisé, abandonné. (Applaudissements)   

    Et c’est pourquoi, en attendant les changements plus que jamais nécessaires, je suis   touchée de voir ici, illustré par vos traditions et votre action quotidienne, les deux valeurs sur lesquelles nous devons refonder notre     République : la solidarité, et la résistance. (Applaudissements)   

    Quel plus bel exemple d’ailleurs de solidarité et de résistance, cher François, que l’action de la commune que tu     diriges, avec le soin apporté à la proximité et au dialogue dans les conseils de quartier, les priorités municipales autour du logement, de la petite enfance, des adolescents, de la     culture, de la solidarité entre générations et du beau chantier de la rénovation urbaine des cités minières.   

 

    Alors je le dis à toutes les communes, les départements et les régions à    travers tout le pays, tenons bons sur ces actions de proximité, car avec un Etat défaillant, si nous n’étions pas là, nous, élus de gauche, dans toutes ces     collectivités locales pour maintenir ce tissu social, ces réseaux de solidarité, ces actions de proximité, mais la France serait encore dans un état beaucoup plus dramatique.     Alors tenons bon sur cette solidarité, sur ces actions de terrain, en attendant le changement de 2012, car chez nous, dans notre histoire de France, il y a un lien étroit entre     l’espérance individuelle et l’espérance collective ! (« Bravo ! », applaudissements, acclamations)   

 

    Ce que je vous propose, et c’est vous, qui me donnez, qui me redonnez même, le goût de ces mots-là aujourd’hui :     je vous propose qu’en 2012 nous redonnions au peuple français le pouvoir qui est le sien. (« Bravo ! », applaudissements)   

 

    C’est une question de dignité, de respect, la dignité ce n’est pas seulement le contraire du mépris, avec lequel le pouvoir     traite aujourd’hui les Français. Ce n’est pas seulement le contraire de la brutalité, dont toutes leurs décisions porte la marque. La dignité, c’est cette valeur propre à toute personne    humaine qui fait qu’elle est considérée comme une fin et non comme un moyen, comme une personne et non comme un objet. (Acclamations,     applaudissements)   

    Et c’est d’ailleurs quand ils doutent de la France que les Français s’effrayent du monde et se méfient les uns des     autres. C’est quand ils n’ont plus confiance en elle qu’ils perdent confiance en eux-mêmes. C’est quand ils voient tant d’injustices qu’ils se replient sur eux-mêmes. Et cela     nous ne l’acceptons pas car la France mérite mieux que d’être soumise aux marchés financiers, aux agences de notation et aux complicités entre le pouvoir qui nous dirige et le pouvoir de     l’argent. (« Bravo ! », applaudissements)   

    Et je suis venue vous dire, dans ce bassin minier où l’on sait ce que signifie travailler dur, souffrir, et lutter, je suis     venue vous dire avec les mots que vous me donnez, que le peuple français n’est pas condamné à subir, et qu’en 2012 nous redonnerons au peuple français le     pouvoir de décider. (« Bravo ! », applaudissements)   

    Je suis sûre que les français peuvent espérer écrire eux-mêmes leur histoire, que nous pouvons reconquérir la maîtrise de nos     choix, en ouvrant un nouveau chemin, une voie nouvelle qui soit une alternative réelle au système prédateur et cupide dont     nous constatons tous les jours les dégâts et les gâchis, si cupide, ce système, qu’il a inventé le médicament qui     tue ! Voilà ce que nous ne pouvons pas accepter ! (« Bravo ! », applaudissements)   


    Je suis venue vous dire que les socialistes sont décidés à y consacrer, avec les Français, toute leur énergie, toute     leur détermination, toute leur expérience, pour ouvrir ce nouveau chemin. Oui, il faut inventer des réponses à la désindustrialisation et aux délocalisations. Oui, des solutions existent     pour que les salaires et les retraites permettent de vivre correctement tout en tenant compte des contraintes de compétitivité des entreprises. Oui, des solutions existent pour que l’Etat et les    services publics assument pleinement leurs missions, à commencer par l’Education nationale, fragilisée, appauvrie, alors que pour une large part l’avenir du pays et des jeunes générations en    dépendent.   

 

    Je n’ignore pas la rudesse de ce combat. Nous savons la puissance des intérêts financiers qui ont depuis 3 ans     engrangé tant de cadeaux, qui se croient tout permis, et entendent bien demain se permettre plus encore.   

 

    Mais Bully-les-Mines nous donne aussi l’exemple du courage de ce     combat. Du courage, ici, à Bully et dans tout le bassin minier du Pas-de-Calais, on n’en a pas manqué. Du courage, il en fallait pour descendre au fond, braver les coups de     grisou, sans, pendant longtemps, les moindres mesures de sécurité. Il en fallait du courage pour retourner à la mine après ces catastrophes meurtrières qui scandent votre histoire, dont     l’une des plus anciennes, même si ça n’est pas la plus meurtrière, celle de Bully-les-Mines, en 1869, où périrent des enfants de 9, 10, 11 ans, des adolescents, garçons et filles, car la loi    interdisant d’envoyer les enfants au fond n’était pas respecté

   

    On sait ce que notre pays doit au travail et au combat des mineurs. On  vous doit notre industrialisation, notre puissance économique, et on vous doit nos premiers droits     sociaux : les premières caisses de retraite, la journée de 8 heures, le principe de quelques jours de congés payés annuels. Rien, d’ailleurs, ne fut jamais octroyé par le     paternalisme patronal, tout dut être arraché par les salariés. Les mineurs d’ici ont été les artisans de nos progrès sociaux. (Applaudissements)   

    Nous avons à leur égard une dette dont la France doit aujourd’hui garder la mémoire. Et si je dis cela     aujourd’hui, c’est parce que mieux qu’ailleurs, on peut comprendre que si aujourd’hui le combat change de forme, le combat des ouvriers, le combat des salariés, le combat des     employés, il change de forme, mais il ne change pas de sens par rapport à celui que vous avez mené. Il ne change pas de sens, parce qu’il s’agit toujours du respect de la valeur travail, qui elle-même suppose toujours le respect de celles et deux qui     l’accomplissent, et ce respect exige une plus juste répartition des profits et des richesses, c’est le combat central de la gauche et des     républicains. (« Bravo ! », applaudissements, « Bravo ! »)   

  Je retiens une autre leçon de l’histoire du pays minier, et qui résonne très fortement dans l’actualité politique.     Ici, les travailleurs étrangers furent dès le XVIIIème siècle les pionniers de l’exploitation minière, puis aux côtés des travailleurs français,     les bâtisseurs de notre puissance charbonnière. Sans eux, nos succès industriels n’auraient pas été possibles. Ils ont aussi contribué à nos conquêtes sociales. Le monde entier     est descendu dans nos mines. On dit que 29 nationalités de tous les continents se sont côtoyées au fond de la mine, des Polonais, acheminés par trains entiers avant la Seconde Guerre Mondiale,     aux Italiens, venus après dans le cadre d’un accord qui échangeait, si l’on peut dire, 250 000 travailleurs contre 150 kilos de charbon par jour et par homme travaillant à la mine, des Kabyles     d’Algérie aux Espagnols et aux Portugais, des Hongrois, Tchèques, Yougoslaves, Roumains, Turcs, et bien d’autres, venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe. Nous avions besoin de tous, pour produire    toujours plus de charbon.   

    Des recruteurs leur faisaient miroiter des conditions de vie et de travail nettement plus attractives que celles qu’ils ont     trouvées sur place. Certains, originaires du Moyen Atlas, ont raconté qu’on les sélectionnait comme du bétail, pour leurs muscles : tampon vert sur la poitrine, bon pour le service,     tampon rouge dans le dos, pas d’embauche. La préférence allait à ceux qui ne parlaient pas français, dans l’espoir qu’ils soient plus dociles. Ils recrutaient des bras, pas des hommes.     Mais chaque vague d’immigration a connu aussi l’épreuve de la discrimination. À chaque période de     récession, de dégradation de l’emploi, des discours haineux ont dénoncé la concurrence des immigrés et réclamé leur expulsion au nom de la préférence nationale : eh bien la leçon que j’en    tire vaut aussi pour aujourd’hui ! (« Bravo ! », applaudissements)   

    Elle vaut aussi pour aujourd’hui parce qu’il est évident que le travail partagé intègre et soude une communauté nationale, et     que le chômage désintègre, et tend à dresser les uns contre les autres ceux auxquels on retire la dignité. Or sur fond de crise, dont les vrais responsables sont hors de portée, renaît la    tentation de faire des immigrés les boucs émissaires des difficultés vécues, alors que les vrais responsables sont ailleurs, ce sont ceux qui ont déjà tout, qui tirent les ficelles du    capitalisme financier, et qui veulent encore plus.   


    Les puissances de l’argent voulaient que ces travailleurs souterrains, les mineurs, qui     faisaient la richesse nationale, soient des travailleurs invisibles, rejetés, marginalisés : eh bien de même aujourd’hui. Les usines ferment, et les ouvriers de France les   plus productifs, les plus qualifiés, sont jetés à la rue parce que les banques, livrées à elles-mêmes, se sont mises à jouer avec l’argent du travail. Vous voyez ce que je disais tout à     l’heure : le combat change de forme, mais il ne change pas de sens, et les LU, les Molex, les New Fabris, et tous les autres, tous les ouvriers en lutte, savent que tout cela c’est une     injustice sans nom. (« Bravo ! », applaudissements)

    Et face à ce constat, il y a deux attitudes possibles : subir, ou résister. Il faut résister ! Et résister pour lutter. Et lutter pour changer les règles du jeu. Et je fais le vœu que l’année 2011 soit une année de résistance pour protéger tout ce qui peut l’être, et    dynamiser tout ce qui veut produire et créer.   


    Et de ce point de vue, je salue avec vous l’esprit de résistance de millions de Français dans le combat pour les     retraites, car tout en sachant … (Applaudissements) tout en sachant que la droite allait casser le système de retraite, cet acquis du     Conseil national de la Résistance, le peuple français est quand même venu à 8 reprises descendre dans la rue et perdre des journées de salaire pour dire son refus et pour prendre date.   

    Faisons la même chose pour la santé, l’éducation, les services publics, en organisant   partout des réseaux de solidarité et d’entraide comme ici à Bully, en désobéissant quand c’est nécessaire, comme le font certains enseignants, afin de pouvoir en 2012 reconstruire tout ce qui     nous a été pris et tout ce qui aura été détruit.   

    Alors bien évidemment, je ne suis pas là pour égrener un programme, mais tout ce que j’ai entendu ce matin,     et à travers tous les coins de France où je vais, me conduit à vous dire que l’espoir de jours meilleurs est là.   

    Oui, nous redonnerons la retraite à ceux qui ont travaillé dur, ce n’est que justice.

    Oui, nous ferons un pacte de confiance avec les jeunes pour que chaque jeune ait une bonne raison de se     lever le matin, parce que la société lui tendra la main au lieu de lui fermer les portes, pour qu’il trouve un emploi, une formation, un apprentissage, (Applaudissements, acclamations, cris et sifflets enthousiastes) une alternance, un service civique, quoi, quelque chose pour qu’il se lève et qu’il     espère.   

    Oui, nous interdirons les licenciements boursiers (Applaudissements, acclamations, cris et sifflets enthousiastes), et je vois déjà certains sourcils qui se lèvent, puisque les ouvriers de LU viennent de    l’obtenir par une décision du Tribunal de grade instance, alors si un tribunal le dit, c’est bien que ce doit être possible, eh bien nous le ferons.   

    Oui, nous ferons rembourser les aides publiques par les entreprises qui délocalisent alors qu’elles font du     profit. (Applaudissements, « Bravo ! »)   

    Oui, bien sûr, nous ferons la Sécurité sociale professionnelle pour que les mutations économiques ne     sacrifient pas toujours les mêmes et que les ouvriers puissent garder leur salaire et leur contrat de travail pendant leur formation professionnelle et pendant la mutation économique, sociale et     écologique de l’entreprise.

    Oui, nous créerons une Banque publique d’investissement pour les petites et moyennes entreprises, (Applaudissements, acclamations, « Bravo ! »), ces petites et moyennes entreprises qui sont le véritable tissu productif de la nation, et qui     doivent pouvoir investir et créer des emplois.   

    Oui, nous redonnerons à l’éducation ses moyens, pour que l’égalité des chances ne soit pas un vain     mot.   

    Oui, nous mettrons fin aux tarifications bancaires abusives, comme j’en ai parlé tout à l’heure.   

    Oui, nous ferons une plus juste répartition des richesses, seule condition du redressement du pays et du     retour de la confiance, et nous donnerons à l’Etat, en partenariat avec les régions, les départements et les villes, l’obligation d’intervenir pour faire respecter les droits et les     devoirs de chacun, et les nouvelles règles du jeu que nous allons définir ensemble ! (Pendant 45 secondes : « Bravo ! »,     applaudissements, acclamations, cris et sifflets enthousiastes, puis en rythme : « Ségolène, (présidente) ! » répété)   

    Tout cela nous le ferons avec les Français, et non pas contre eux, comme c’est le cas aujourd’hui. Nous reviendrons aux fondamentaux de la démocratie : le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple. (Applaudissements, acclamations)   

    Et c’est d’ailleurs cela que le peuple tunisien a compris, rendons lui ici un hommage tout particulier.     (Applaudissements, acclamations, cris et sifflets enthousiastes, un klaxon)   

    Alors, Mesdames et Messieurs, chers amis, ici à Bully-les-Mines, dans ce bassin minier où l’on disait jadis : « Mineur, le sort de la France est entre tes mains. » ; je voudrais dire avec vous, grâce à vous, à tous les Français, ouvriers, employés,     petits retraités, agriculteurs, chefs de petites entreprises, tous ceux qui sont oubliés, tous ceux qui sont confrontés à la vie chère, aux bas salaires, aux fins de mois difficiles, à    l’impossibilité d’entreprendre, ce qui est de plus en plus le cas, car je pense aussi, je l’ai dit tout à l’heure, aux classes moyennes, aux artisans, aux commerçants, mis de côté, dans leur   pays, je veux leur dire la même chose, à tous ces Français : le sort de la France est entre vos     mains.   

 

    Et au moment où je vous parle, comment ne pas se souvenir de ce que François Mitterrand a dit la dernière     fois qu’il est venu à Liévin dans le Pas-de-Calais ? Il disait ceci : « La victoire, vous la    rencontrerez si vous la forcez. C’est une question de volonté, de continuité et de clarté d’esprit dans la fidélité aux engagements. La chance, c’est vous qui la forgerez de vos    mains. ». Et il ajoutait : « Il faut le savoir, rien ne vous sera épargné, mais     cette victoire sera d’abord celle de tous ceux qui sans vous seraient abandonnés à toutes les fureurs des intérêts privés, abandonnés à toutes les colères de ceux qui ont eu     peur. ».   

 

    Eh bien, je vous le dit ce soir à Bully, ayons tout simplement en nous l’envie heureuse et déterminée, comme en cet     instant chaleureux, d’avancer ensemble, c’est notre force. Car tous ceux qui sont sans voix aujourd’hui ont besoin de nous. Par notre courage,   donnons leur confiance pour qu’ils sachent que bientôt ils n’auront plus à subir, ils n’auront plus à se taire.   

    Merci à vous, habitants de Bully-les-Mines, merci de m’avoir donné aujourd’hui par vos mots, par vos regards, par vos     actions, par nos échanges, l’énergie de reprendre avec vous ce chemin et ce combat.   

 

    À vous qui m’accueillez ici, bonne année à tous et à chacun ! (Applaudissements, acclamations enthousiastes)   

 

 

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Ségolène Royal : au coeur du peuple !

  Ici, « j’ai encore mieux compris ce que je cherche à dire » … le courage de ce combat ! 

Ségolène Royal s’est adressée au peuple de France lors de son déplacement dans le Pas-de-Calais jeudi, à Bully-les-Mines. Après     une journée de rencontres et d’échanges, la présidente de région a voulu relever toute la force de cette région minière. Cette histoire d’une région ouvrière de « travail dur » mais aussi de     solidarités, ces « trésors d’humanités » et de combats. Ce dur combat de l’espérance pour conquérir les droits sociaux par ces ouvriers d’ici et d’ailleurs car « rien ne fut jamais octroyé, tout     dû être arraché ! ». 

  Droit dans les yeux,     Ségolène Royal a rappelé, à ceux qui pourraient être tentés de se tourner vers d’autres voix, vers des « discours haineux »,  que     ces ouvriers d’ici venaient souvent d’ailleurs. Sans « ces travailleurs étrangers … nos succès industriels n’auraient pas été possibles. Ils ont aussi contribué à nos conquêtes sociales »     .« Le monde entier est descendu dans nos mines ! » pour la richesse de la France affirme-t-elle, « des Polonais … aux Italiens, des Kabyles d’Algérie aux Espagnols et aux     Portugais, des Hongrois, Tchèques, Yougoslaves, Roumains, Turcs… » et bien d’autres encore. 

 Droits dans les yeux, Ségolène Royal a rappelé à ceux qui ont cru aux slogans d’une campagne, aux paroles d’un tribun     aujourd‘hui bien affaibli, que la valeur travail ce n’est pas de vivre dans la misère. Il est « inacceptable » lancera avec force la candidate que des hommes et des femmes avec un     salaire ou une retraite n’aient pas suffisamment pour vivre dignement. Comment accepter ce « système prédateur » "aussi cupide qu’il a inventé le médicament qui tue ?" . 

Ségolène Royal veut redonner l’espérance au peuple de France. « OUI » martèlera la candidate, une autre politique est     possible et d’égrener tout ce que la socialiste promet de changer. « OUI » des solutions existent. Ce sera son combat, elle en a décidé et elle ira jusqu’au bout. Rien ne lui fait peur.     Elle sait la rudesse de la bataille qui s‘engage « contre les forces de l‘argent » qui ne lui épargneront rien. Mais elle est décidée à la mener pour la justice, de mener ce combat qui « n’a pas     changer de sens » depuis celui des mineurs. Ils peuvent trembler en face car cette force elle sait la partager aujourd’hui avec le peuple. 

 « Résistez ! » lancera-t-elle aujourd’hui « pour protéger tout ce qui peut l’être » et demain je vous rendrai « tout ce qui a     été pris et tout ce qui a été détruit ». 

Dans ce combat à la résistance et l’espérance, ce n’était plus tout à fait la voix de Ségolène Royal, car les mots     auraient pu être ceux de Jaurès et de toutes celles et ceux qui ont refusé la résignation, qui ont combattu pour le progrès social, pour plus de justice, pour plus d’Humanité. 

 

 « C’est un joli nom Camarade. C’est un joli nom tu sais … »

 

 

    Philippe Allard  

 

 

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Echos de presse ... 


Royal se présente en candidate du «peuple» 

 

La présidente de la région Poitou-Charentes répond aux questions des journalistes lors de sa visite ce jeudi à Bully-les-Mines, près de Lens. (Crédits photo: Denis Charlet/AFP)

La présidente de la région Poitou-Charentes répond aux questions des journalistes lors de sa visite ce jeudi à Bully-les-Mines, près de Lens. (Crédits photo: Denis Charlet/AFP)

Dans le bassin minier, la présidente de Poitou-Charentes a lancé sa campagne en prenant ses rivaux de vitesse.

Coller au peuple. Celui que le PS, selon elle, a perdu ou oublié. Ségolène Royal a choisi son axe de campagne pour les primaires du PS et pour la présidentielle de 2012: «Je viens rendre le pouvoir au peuple», lance-t-elle. Ce jeudi, à Bully-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, elle a prononcé son premier grand discours depuis l'annonce de sa candidature. À l'occasion des vœux du maire de la commune, François Lemaire, dans le bassin minier du nord de la France, la présidente de Poitou-Charentes s'est adressée aux catégories populaires. «Ici, les gens ont appris à faire face aux difficultés», a-t-elle observé. «Cette leçon vaut pour le temps présent.» Son mot d'ordre de «résistance» est net: «Ne lâchez pas prise, ne subissez plus.» Au contraire, elle attaque le «mépris» et la «brutalité» du pouvoir actuel.

Tandis que ses rivaux ne se sont pas encore déclarés (Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn) ou disent se «préparer» (François Hollande), Ségolène Royal a décidé de parler plus fort que les autres. À en croire les sondages, elle semble la moins bien placée pour détrôner Nicolas Sarkozy. Mais l'ex-candidate de 2007 croit en ses chances. Dans la grande salle du complexe sportif Pierre Mauroy, près de 800 militants l'ont applaudie. Les airs joués par l'harmonie municipale ont apporté un peu de légèreté à la soirée.

Pour Ségolène Royal, l'heure est grave et solennelle. Dans son discours, elle enchaîne les témoignages de situations «inacceptables». La candidate de 2007 veut se placer «au milieu des Français»: «Au milieu de ceux qui se sentent abandonnés, marginalisés, de ceux qui souffrent du déclassement, du chômage, de ceux qui ont envie que les choses changent.» Ceux qui sont aussi séduits par les discours de l'extrême droite. Hénin-Beaumont, la ville où la nouvelle présidente du FN Marine Le Pen s'est implantée, se trouve à quelques kilomètres de là seulement. «On sent une vraie colère qui monte», observe-t-elle, face «au scandale de l'injuste répartition des richesses». Face aux «idées simplistes» du Front national, Ségolène Royal veut opposer ses «solutions». Elle a par exemple insisté sur l'encadrement des licenciements boursiers. En 2012, elle veut «reconstruire tout ce qui a été détruit».

Surtout, elle a adopté un ton. Sans s'embarrasser de mesure, elle dénonce un système «cupide», «prédateur», «tout cet argent qui dégorge des banques et de la classe dominante». Elle s'en prend au pouvoir «totalement confisqué aux mains de quelques-uns». Elle promet de rendre aux catégories populaires «ce qu'on leur a pris, l'éducation, la santé, le droit à la retraite. On doit leur rendre tout cela et changer les règles du jeu». À nouveau, elle s'en prend par exemple aux banques, désignées comme le symbole des dérives du système.

Pour ses partisans, elle est la seule à pouvoir redonner du crédit à la gauche. «Elle est en résonance avec les catégories populaires, assure le député maire de Laval Guillaume Garot, elle parle simple, elle parle clair, elle est capable d'être comprise.»

Pour se différencier des autres, Ségolène Royal veut s'imprégner du terrain. Arrivée la veille à Bully, la candidate en a profité pour visiter un marché et une association de personnes handicapées (sans la presse)

Nicolas Barotte sur LE FIGARO

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