Royal: "Il faut apporter des réponses à l'angoisse" de la mondialisation
publié le 28/03/2011 à 18:12
Ségolène Royal participe à un banquet républicain, le 10 mars 2011 à Montendre
afp.com/Patrick Bernard
POITIERS - La présidente PS de Poitou-Charentes Ségolène Royal a tiré lundi des cantonales la leçon qu'il "faut apporter des réponses à l'angoisse des gens", notamment face à "la mondialisation", et a dénoncé les profits et bonus des banques et des grandes entreprises.
Revenant, avant une réunion du conseil régional, sur la forte abstention qui a marqué ce scrutin, Mme Royal a estimé que "pour ce dernier vote avant 2012 on aurait dû assister à une sanction beaucoup plus forte du gouvernement".
Elle a déclaré que "sa principale préoccupation est de répondre à l'attente de ces citoyens qui n'ont plus envie de venir voter, parce qu'ils estiment que la politique n'est pas suffisamment efficace, qu'ils se sentent abandonnés, marginalisés, ou en situation de déclassement social, de précarisation".
"Quand on voit d'un côté la flambée des prix et de l'autre les entreprises du CAC 40 ou les banques qui augmentent leurs profits on se dit qu'il y a un vrai déficit de gouvernance et du coup les partis de gouvernement en paient les conséquences", a-t-elle dit, ajoutant "qu'il nous appartient d'apporter des réponses à l'angoisse des gens qui pensent qu'avec la mondialisation on ne maîtrise plus rien".
Notant que les Français "ont le sentiment d'une grande injustice dans la répartition des ressources", elle s'est prononcée pour "des règles d'interdiction des bonus dans toutes les entreprises qui ont été renflouées par l'Etat", et pour "rappeler les banques à leur responsabilité de soutien aux petites et moyennes entreprises".
Interrogée sur les problèmes de concurrence que poserait l'interdiction des bonus dans les banques françaises, elle a considéré "qu'avec des arguments comme ça on ne bouge pas": "un pays est compétitif s'il a une politique industrielle, et la France n'en a pas, et si les banques sont au service du développement économique des PME, ce qu'elle ne font pas aujourd'hui", a lancé Mme Royal, les accusant de "ne plus s'occuper que de spéculation financière, comme avant".
Par AFP