Royal veut inscrire dans la Constitution l'égalité entre l'impôt sur le capital et le travail
Le Point.fr - Publié le 20/04/2011 à 20:44L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007 continue de faire entendre sa différence, loin du microcosme.
© Pierre Verdy / AFP
À la Bellevilloise, une salle branchée du 20e arrondissement de Paris, près de 500 personnes, bravant la chaleur et l'exiguïté, sont venues écouter Ségolène Royal. L'ex-challenger de Nicolas Sarkozy en 2007 continue à faire entendre sa petite musique avant la primaire socialiste. Après avoir prôné, mardi soir, le blocage des prix sur 50 produits de première nécessité, c'est sur la fiscalité que la présidente de la région Poitou-Charentes propose une initiative "choc", marquant sa différence avec le socle commun du PS.
C'est notamment sur la méthode qu'elle s'est exprimée. Pour garantir l'acceptation de la réforme fiscale, elle appelle de ses voeux des états généraux de la réforme fiscale, avant toute discussion du projet au Parlement. Elle veut aussi inscrire dans la Constitution l'égalité des prélèvements sur le travail et le capital et garantir les recettes de la Sécurité sociale, que l'État pourrait s'accaparer après la fusion de la CSG avec l'impôt sur le revenu, comme le souhaite le PS.
Plus classiquement, Ségolène Royal ne veut pas augmenter le poids global de la fiscalité. Elle veut alléger la fiscalité du travail pour alourdir celle qui pèse sur "la rente".
Comme un symbole, l'ancienne candidate débattait avec Thomas Piketty, auteur d'un livre très remarqué, Pour une révolution fiscale (avec Camille Landais et Emmanuel Saez, éditions Seuil), qui propose un taux de prélèvement de 60 % pour les Français les plus riches.