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8 mai 2011

Les sites pro-DSK, snipers ou téléguidés ?

La galaxie des DSKanonymes, exploration

Contenu reconnu d'Utilité Publique

st un peu comme pister les Franc-maçons de L'Express : on sait très peu de choses sur eux, ils sont constitués en "réseau" mais préfèrent ne pas donner leur identité ou leur connexion avec les cadres du Parti Socialiste.


Depuis quelques mois, les sites web de soutien à DSK se multiplient. Il y en a pour tous les goûts et les tranches d'âge : il y a le Club DSK pour les militants de terrain, les JSK pour les jeunes, le DSKVraiFaux ou encore la Génération DSK (le créneau animalier Royal Kahnien est encore à prendre).

 

DSKanonymes à la Une

 

DSK n'étant pas encore candidat, ils buzzent pour l'instant en entretenant un certain mystère autour de leur identité. Mais depuis la semaine dernière, le dernier né des DSKanonymes a changé la donne. Les JSK ont lancé un skud contre François Hollande en fustigeant sa proposition d'envoyer des jeunes chômeurs en milieu rural avec des mots particulièrement violents : "Le temps où l’on repeuplait la Sibérie de jeunes en déshérence sans leur demander leur avis est bel et bien terminé". Et pan dans Hollande ! Ce tir était-il incontrôlé, ou l'Etat-major l'a-t-il autorisé ? Enquête.


Vous voulez soutenir DSK pour la primaire socialiste et la présidentielle ? Vous n'avez que l'embarras du choix ! Si vous n'êtes pas encartés PS et que vous voulez faire du porte-à-porte pour l'Obama de Sarcelles, vous pouvez vous inscrire au Club DSK et grossir une base de données destinée à mobiliser vos partisans sur le terrain. Si vous êtes jeune, vous pouvez rejoindre, au choix, les JSK ou Generation-DSK.fr. Si vous êtes jeune et du sud de la France, préférez plutôt la "generationdsk" sans tiret.

Partisans de DSK, bienvenue au club !

Dans l'histoire des DSKanonymes, le club DSK est le premier né. Fondé en juillet 2010 par un ancien du MoDem, ce club est un modèle du DSKanonysme : une identité cachée, puis révélée, et un fondateur démasqué souhaitant en dire le moins possible.

 

Bienvenue au Club DSK

A l’époque, c’est Lepoint.fr qui avait découvert l’identité du fondateur : "L'homme qui se cache derrière le club DSK est Antonio Duarte, un architecte qui avait disputé vainement la présidence du MoDem de Paris à Marielle de Sarnez avant de quitter définitivement le parti de François Bayrou en février dernier. "Il est seul à l'origine du projet", nous raconte un membre du PS (...) Antonio Duarte confirme finalement en personne au Point.fr qu'il est bien derrière le Club DSK, mais ne souhaite pas s'étendre sur le sujet. Il revendique pourtant sur sa page Facebook et sur son compte Twitter être "secrétaire général du Club DSK"... "Mais ce n'est pas ma situation personnelle qui compte", nous assure-t-il".

On n'en saura pas plus, et c'est ça qui marche ! Dans les mois suivants, la presse se fera l'écho de l'ouverture d'antennes locales du Club DSK, notamment à Paris et dans le Val d'Oise avec des titres jouissifs pour un DSKanonyme : "Le mystérieux club DSK crée une antenne à Sarcelles" titre par exemple Le Parisien. Ah le mystère...

Mais qui est vraiment Antonio Duarte ? Un ancien du MoDem donc, passé par l'UDF et qui s'est également présenté aux élections régionales en Ile-de-France sur la liste Alliance écologiste indépendante. Aujourd'hui, le Club DSK revendique 700 adhérents à jour de cotisation et 1000 sympathisants. Joint par @si, Duarte nous a tout de suite énuméré le nombre d'antennes locales en activité, notamment le "93, 95, 94 et dans les mois qui viennent le 92, 34, 13" (pour le numéro complémentaire, faudra repasser). Mais quel est le but de ces antennes et du club ? "On a lancé un appel, on essaye de couvrir le territoire, explique-t-il et on travaille sur une proposition de projet depuis un mois". En réalité, on comprend rapidement que c'est la collecte de données qui est au cœur de l'enjeu : "sur le site internet, vous répondez à un questionnaire, vous renseignez votre engagement militant, le secteur professionnel dans lequel vous travaillez et votre degré d'implication (organisation de réunion, opération de porte-à-porte, rédaction du projet). Le PS s'adresse aux militants PS, le Club DSK a vocation à s'ouvrir aux autres" enchaîne Duarte. Sur quel modèle ? "On s'inspire de Barack Obama qui avait recruté des non-démocrates avec des opérations de porte-à-porte. On a d'ailleurs des adhérents du Club qui ont participé à la campagne d'Obama". Yes, we kahn ! (T-shirts déjà en vente).

Sur le site du Club, on trouve quelques appels, notamment à des "primaires de ratification", c'est-à-dire avec le minimum de candidats pour éviter la division (un seul serait l'idéal), une veille des différents articles écrits sur lui et quelques informations sur la vie du Club (avec les annonces de création des fameuses antennes). L'ensemble est assez formel.

Aujourd'hui, le Club DSK revendique 1700 sympathisants (une goutte d'eau par rapport aux adhérents PS dont le chiffre oscille entre 120 000 et 180 000 selon l'humeur des éléphants), mais difficile d'évaluer son réel impact. Pour un proche collaborateur d'un lieutenant de DSK qui nous a parlé en OFF (appelons-le DSKOFF 1, puisque le OFF est la principale caractéristique des témoins de cette enquête), le Club DSK serait surtout "une construction journalistique". En clair, un buzz sans intérêt.

Toujours est-il qu'avec ce club, Antonio Duarte s'est placé au centre des DSKanonymes. Dès qu'un nouveau site apparaît, son nom est avancé parmi les auteurs. Ce fut le cas par exemple lors du lancement de DSKVraiFaux.fr, site destiné à lutter contre les idées reçues sur DSK et rétablir la vérité sur un certain nombre de sujets sensibles. Sur chacun de ses sujets (comme sur le nucléaire par exemple) , le site rappelle des déclarations de DSK, ou des rapports qu'il a commandés quand il était ministre.

Ce site, qui reprend la même stratégie que Obama (l'équivalent US s'appelle www.fightthesmears.com) n'a pas d'auteur identifié. Duarte assure n'en être pas à l'origine.

Selon nos informations (exclusives), l'idée du site DSKVraiFaux aurait néanmoins été évoquée par Duarte et quelques jeunes sympathisants de DSK, qui l'ont finalement reprise à leur compte quelque temps plus tard.

 

Le Vrai faux DSK a un site

où l'on découvre les jeunes snipers de dsk

Autre paternité attribuée à Antonio Duarte : les JSK, ces jeunes qui veulent soutenir DSK. On passe ici aux choses sérieuses. C'est sur le site de ces snipers, qu'a été mise en ligne la tribune assassine sur les propositions de François Hollande en faveur de la jeunesse. On peut aussi y lire... les articles de réaction à cette tribune. Car dès la publication de ce texte, la presse s'est évidemment intéressée à eux. Europe1.fr et LeJDD.fr ont par exemple tenté de savoir qui se cachait derrière les JSK. Selon Europe1.fr, c'est "l'assistant parlementaire du député socialiste Pierre Moscovici [qui] a contribué, avec notamment l'assistant parlementaire du sénateur François Patriat, à lancer un site Internet de soutien à Dominique Strauss-Kahn" qui "doit permettre de mobiliser les jeunes strauss-kahniens". Mais l'assistant parlementaire de Moscovici a démenti. Pour LeJDD.fr, les JSK sont plutôt une émanation du Club DSK de Duarte, lequel aurait confirmé... avant de démentir !

Nom de code : JSK.

L'histoire de ce site est plus simple. L'un des fondateurs du site s'appelle Jonathan Denis. Ce jeune employé de banque, qui connaît bien Antonio Duarte pour avoir figuré sur la même liste que lui lors des régionales 2010 en Ile-de-France, nous raconte que "l'idée des JSK remonte aux dernières universités du PS à La Rochelle". "J'en ai parlé à Antonio Duarte, explique-t-il. Il était intéressé mais avait peur de multiplier les initiatives avec le risque qu'on soit inaudible. A La Rochelle, Antonio m'a fait rencontrer des gens, j'ai vu des jeunes socialistes, des radicaux de gauche, etc. On a monté un petit groupe de cinq personnes et les discussions se sont enchaînées. Début 2011, on a commencé à s'organiser. Aujourd'hui, 25 personnes (dont une dizaine sur Paris) sont prêtes à prendre des responsabilités au sein des JSK". Le JDD n'était donc pas très loin, mais Denis tient à préciser qu'on ne peut pas considérer les JSK comme une émanation du Club DSK. Question de principe chez les DSKanonymes : tout le monde serait indépendant.

 

Quant à l'erreur d'Europe1.fr, qui a attribué les JSK à des assistants parlementaires, elle serait facilement explicable selon DSKOFF 2 (un proche d'un lieutenant de DSK souhaitant rester anonyme lui aussi) : le journaliste d'Europe 1 aurait confondu les jeunes DSK des JSK avec un autre groupe de jeunes, Generation-DSK.fr, au sein duquel évolue une assistante parlementaire stagiaire de Pierre Moscovici ! C'est fou, non ? Ca marche comme ça chez les DSKanonymes : plus on cherche, plus on trouve de nouveaux sites.

Alors qui se cache derrière Generation-DSK.fr (à ne pas confondre avec generationdsk.fr, initiative d'élus du sud) ? Sur leur site, vous pouvez découvrir un militantisme "cool" où un débat est appelé une "GDSK Party", et où on joue au foot pour défendre "toutes les couleurs" (suite à l'affaire des quotas de la FFF).

Contactée par @si, l'une de ses membres, DSKOFF 3, nous explique que le groupe est géré par "une organisation collégiale d'une dizaine de personnes" habitant Paris. Principalement des jeunes issus du MJS (mais pas seulement car ce serait trop simple). Parmi le staff, il y aurait deux étudiants de Science Po, une membre du conseil national du MJS, une enseignante, une interne en médecine... Comment se sont-ils connus ? Guillaume Macher, membres de Generation-DSK.fr et l'un des rares a accepté d'être cité, nous raconte que ce sont "des relations amicales" à l'origine du groupe. Ils n'auraient aucun lien avec les éléphants du parti : "Au PS, ils ne nous connaissent pas, je ne pense pas" nous explique-t-il avant de reconnaître quelques minutes plus tard... que le petit groupe de 10 connaît bien l'assistant à la mairie de Jean-Marie Le Guen, qui suit leurs actions.

 

Nom de code : Generation-dsk (j'ai bien dit, tiret)

 



Où l'on apprend que certains snipers ne le sont pas tant que ça

Mais tous ces DSKanonymes sont-ils vraiment si détachés des cadres du PS ? Après une heure d'interrogatoire serré, Jonathan Denis, fondateur des JSK, finit par avouer un contact étroit avec deux cadres du PS : "On a un lien direct avec Christophe Borgel et Jean-Marie Le Guen. On les tient au courant de ce qu'on fait avant de le faire. Ils ont vu le communiqué contre Hollande avant sa mise en ligne" admet-il. Contacté par @si, Le Guen dément: "C'est tout à fait inexact" "Les JSK, c'est le groupe jeune DSK d'Antonio Duarte. Ils font des choses autonomes. Je reçois les communiqués d'Antonio Duarte, j'ai eu une fois une conversation avec lui il y a quelques semaines, mais c'est tout". Quant à Christophe Borgel, secrétaire national chargé de la vie des fédérations et des élections (et proche du strauss-kahnien, Jean-Christophe Cambadélis), il n'a pas donné suite à notre demande d'entretien.

Pour Jonathan Denis, les choses sont pourtant claires : "Si demain Borgel me dit que nous abusons, il n'y aura pas de communiqué. S'il nous avait dit vous déconnez [à propos de l'attaque contre Hollande], on aurait arrêté". Et Denis de préciser que "Borgel est également en lien avec le Club DSK. C'est un avis consultatif. On engage un nom qui est DSK, on engage une marque qui est le PS. La moindre des choses, c'est d'en référer" à des responsables du PS.

Si les deux fondateurs du Club DSK et les JSK acceptent de donner leur identité, l'anonymat reste la règle dans la galaxie des DSKanonymes. Et l'assimilation d'un site à un lieutenant officiel de DSK est un sacrilège. Pour quelles raisons ? "Si ça avance masqué, c'est parce qu'il y a surtout des gens qui espèrent se placer. L'anonymat permet un double langage", explique Jonathan Denis des JSK. Antonio Duarte du Club DSK avance une autre raison : "Il y a une génération internet où l'anonymat sur les blogs, l'usage de pseudo est une pratique courante. C'est une génération habituée à un certain anonymat. Ca peut poser aussi des problèmes dans leurs milieux professionnels". Les fonctionnaires ont par exemple un devoir de réserve. Enfin, il y a des querelles de chapelle : "Ce n'est pas simple de prendre parti dans une section PS où les partisans de DSK sont minoritaires", explique Antonio Duarte. Ambiance...

Tentons une synthèse : Antonio Duarte (Club DSK) connaît Jonathan Denis (JSK) et aurait conseillé les créateurs anonymes du site DSKVraiFaux. Quant à Generation-DSK.fr, aucune connexion n'a véritablement été établie. Mais cette mobilisation désordonnée pourrait s’avérer contre-productive. La virulence de l'attaque des JSK contre Hollande montre que la campagne des primaires pourrait déraper au sein des DSKanonymes.

Ségolène Royal, pionnière de la web-mobilisation à travers Désirs d'avenir et la Ségosphère depuis 2007, a déjà pris les devants pour éviter de telle dérive. Elle a rappelé à l'ordre ses militants jeudi 5 mai après que certains blogs pro-Royal aient embrayé sur l'affaire de la Porsche utilisée par DSK la semaine dernière à Paris (et qui appartiendrait...à son conseiller en communication en chef). Pour Royal, "les blogs doivent être utilisés pour les débats et certainement pas pour égratigner les autres candidats aux primaires". Pas question de buzzer contre son camp !

Par Sébastien Rochat le 06/05/2011 dans... ARRÊT SUR IMAGES
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Commentaires
J
il y faut plus de talent... ;-D
Répondre
Y
parodiste <br /> :P
Répondre
J
ça n'est pas mal ;-)
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T
www.teeshirtyeswekahn.com<br /> <br /> On méritait pas le détour?
Répondre
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