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4 juin 2011

Pourquoi Martine Aubry ne peut pas encadrer François Hollande

Pour quatre raisons (dont l'état des toilettes), la première secrétaire du Parti socialiste fera tout pour disqualifier son prédécesseur.

GIF : Hollande, Fabius, Royal et Aubry (Stéphane Mahé/Reuters), animés par Leonardo da Cerdan/Rue89.

Ses soutiens ne savent plus quelle métaphore belliqueuse inventer. « Bulldozer », « char d'assaut », « chef de guerre »… Ils jurent que « le jour où elle déclarera sa candidature, Aubry deviendra un général d'armée, complètement engagé dans la bataille » et « capable de rendre coup pour coup ».

Ils ajoutent, comme pour mieux s'en persuader :

« Elle ne peut pas se permettre d'échouer. Elle se ridiculiserait, ce serait la fin de sa carrière. Contrairement à Hollande ou Royal, qui n'ont pas grand-chose à perdre. »

A la veille du Congrès de Reims, elle était obsédée par l'idée d'empêcher « Ségolène » de prendre le parti. Désormais, débarrassée de DSK, c'est la possibilité que François Hollande représente le PS à l'élection présidentielle de 2012 qui culmine sur l'échelle de l'insupportable.

Tout en dissertant sur l'unité retrouvée des socialistes, elle fera tout pour empêcher son prédécesseur à la tête du parti d'arriver à ses fins. Pour au moins quatre raisons.

 

1Papa Delors et la querelle d'héritage

Idéologiquement, Hollande et Aubry sont assez proches. Tous deux tendance deuxième gauche, tous deux Européens convaincus. Tous deux des enfants de Jacques Delors – elle au sens propre, lui au sens politique, héraut des clubs Témoin et directeur de campagne en puissance.

Mais quand, en décembre 1994, celui qui est encore président de la Commission européenne renonce à concourir pour l'Elysée, Hollande se comporte un peu vite comme le légataire de Delors aux yeux d'Aubry. C'est de cet épisode que les exégètes de leur haine datent les premières frictions.

La querelle d'héritage perdure : le 27 avril 2011, Hollande a choisi de lancer sa campagne à Clichy-la-Garenne, commune dont Delors fut maire.

2 L'affaire de la circonscription

Martine Aubry est convaincue que François Hollande a tenté de torpiller sa carrière. L'histoire remonte à 2006. En vue des législatives prévues l'année suivante, la maire de Lille fait connaître au premier secrétaire Hollande son souhait de s'implanter dans la deuxième circonscription du Nord (Lille-Est), plutôt que dans la cinquième, qui ne comprend aucun quartier lillois, et où elle a subi une défaite en 2002.

Cela tombe bien : Bernard Derosier, député de la deuxième circonscription depuis 1978, laisse entendre depuis des mois qu'il pourrait raccrocher. « Martine » comprend que « François » s'engage à l'aider.

Sauf que quand Derosier se laisse finalement tenter par un huitième mandat, « ni Bruno Le Roux [alors secrétaire national aux élections, ndlr] ni François Hollande n'ont exercé la moindre pression pour qu'il cède la place à Martine Aubry », raconte Gilles Pargneaux, le premier secrétaire de la fédération socialiste du Nord. « Je n'ai eu aucun contact avec Solférino », confirme Derosier.

Par son silence, Aubry estime qu'Hollande l'a condamnée à une certaine marginalisation. Repli sur le beffroi.

3 Les toilettes de Solférino

« Elle considère que le PS n'a pas été tenu comme il aurait dû l'être pendant qu'Hollande était premier secrétaire [1997-2008] », résume un de ses amis. Son mépris pour « M. Petites blagues » a franchi un palier quand « il a laissé Fabius faire campagne pour le “non” [au référendum sur le Traité constitutionnel européen] alors que les militants socialistes avaient choisi le “oui” au terme d'une consultation organisée au sein du parti ».

Pour elle, l'homme des synthèses consensuelles est surtout celui qui a laissé prospérer des divisions internes.

Quand elle lui succède, elle fustige l'état dans lequel se trouve le parti et le degré de délabrement de Solférino. Plus un seul dossier dans les placards et des toilettes bouchées, qu'elle prétend avoir dû réparer elle-même.

4 Un CV de « nul »

« Hollande n'a jamais été ministre. » Aux yeux de l'ex-numéro deux du gouvernement Jospin, qui fut aussi directrice adjointe de Pechiney, ce simple constat devrait suffire à clore toute discussion : « Flanby » (copyright Montebourg) et elle ne jouent pas dans la même catégorie.

Elle considère qu'il n'a « jamais travaillé », ne supporte pas sa « mollesse » et son « immobilisme ».

Et n'est pas loin de penser que sa place n'est pas tant dans les palais nationaux qu'au Caveau de la République.

GIF : Hollande, Fabius, Royal et Aubry (Stéphane Mahé/Reuters), animés par Leonardo da Cerdan/Rue89.

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Commentaires
J
Au jour d'aujourd'hui Viviane, tous les retournements sont possibles, les choses changent si vite pour un rien qu'on ne peut même plus se fier à son intuition, qui elle-même est déstabilisée constamment par de nouvelles données.<br /> <br /> A part ça Joyce, tu veux pas enlever ce truc qui clignote et qui fait mal aux yeux :-)))
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V
je prends tous les paris, j'avais déjà annoncé que DSK n'irai pas non plus, on sait aujourd'hui pourquoi, le poste au FMI était une aubaine, bien mieux payé que président de la France ! donc il ne serait pas venu et vu la veste des primaires de 2006, bref, Aubry n'ira pas sous prétexte qu'il faut organiser les primaires comme il faut et personne ne lui pardonnerai un scrutin frauduleux comme celui de Reims !
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