Ségolène Royal veut elle aussi faire mentir les sondages
Par François-Xavier Bourmaud Dans LE FIGARO
Ségolène Royal a déposé formellement sa candidature à la primaire du PS, mercredi au siège du parti. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
L'ex-candidate de 2007 voit dans le score surprise d'Eva Joly un bon présage pour elle.
Un bon présage. Ségolène Royal ne l'a pas formulé en ces termes, mais quand même… «Ce n'est pas un déplaisir, vous vous en doutez! C'est une bonne péripétie», a-t-elle glissé mercredi à propos du score surprise d'Eva Joly lors de la primaire d'Europe Écologie-Les Verts. L'ex-candidate de 2007 s'est réjouie non pas tant du succès de l'ancienne juge d'instruction que de l'aspect inattendu du résultat du vote des écologistes. «Personne ne peut voler au peuple son pouvoir de voter. Les gens sont libres de voter comme ils veulent et personne n'a d'ordre à leur donner, que ce soient les sondages, les commentateurs, les systèmes, les appareils. La liberté de vote est le trésor de la démocratie. Si une fois de plus cela est démontré, cela incitera chacun à faire preuve de retenue», a commenté Ségolène Royal. Traduction: ce n'est pas parce qu'elle arrive très loin derrière François Hollande et Martine Aubry dans les sondages que cela l'empêchera de remporter la primaire socialiste.
C'est d'ailleurs à ce sujet que Ségolène Royal a consacré mercredi la plus large partie de sa conférence de presse hebdomadaire. Après l'entrée en course de Martine Aubry, «le contexte de préparation de la primaire s'accélère», a-t-elle noté. Elle participera ce matin au conseil politique du PS pour y demander «une bonne organisation du processus de la primaire». Ségolène Royal veut que le parti engage une campagne de mobilisation «pour donner envie aux citoyens de se déplacer pour aller voter». «J'attends de la direction que les choses soient bien claires, bien réglées. Si les journalistes posent des questions sur la primaire, c'est bien que les choses ne sont pas tout à fait claires», a-t-elle relevé avant de lancer une mise en garde: «Si la primaire est ratée, ce sera un boulevard pour la droite.»
Déclarée depuis novembre dernier, Ségolène Royal a formellement déposé sa candidature mercredi au siège du PS. Entre les différentes formules exigées par le parti pour pouvoir concourir, elle a choisi de s'appuyer sur les élus locaux. Elle dispose de cent signatures de conseillers régionaux ou généraux issus de quatre régions et huit départements. «Ceux qui veulent rejoindre cette liste sont les bienvenus», a-t-elle ajouté en précisant s'en être tenue à cent signatures tout juste «parce que nous ne sommes pas dans un congrès».
Sur la liste de Ségolène Royal, figure notamment le strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen, élu à Paris. «Sans préjuger de mon engagement en faveur de l'un ou l'autre de nos candidats à la primaire, j'ai accepté, à sa demande, d'apporter mon parrainage à Ségolène Royal», a-t-il expliqué en soulignant «la sympathie et le respect que (lui) impose sa démarche». Ce n'est pas un ralliement donc et Ségolène Royal ne l'a d'ailleurs pas perçu comme tel. «J'attends surtout le ralliement des Français», a-t-elle dit.
C'est à leur rencontre qu'elle va partir cet été, poursuivant sa campagne de terrain. Entre les festivals de sa région et les déplacements dans les quartiers populaires, Ségolène Royal prépare «une présence solide et tranquille sur tout le territoire national» . Pour tenter de suivre l'exemple d'Eva Joly et créer la surprise au bout du compte, comme elle l'avait fait en 2008 au congrès de Reims en arrivant en tête lors du vote des motions.
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