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4 juillet 2011

Le Mélenchon nouveau est arrivé !

Jean-Luc Mélenchon tenait mercredi à Paris son premier meeting de campagne. Candidat à l’élection présidentielle, il est apparu détendu et solennel, loin de son image volcanique et des altercations avec les journalistes.

Il est un peu passé à la trappe noyé par l’actualité du jour, la libération d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Pourtant au moment où les médias consacraient des éditions spéciales pour les deux journalistes de France 3, Jean-Luc Mélenchon a officiellement lancé sa campagne pour l’élection présidentielle de 2012.

Il tenait à Paris son premier meeting en plein air devant un parterre de 4000 personnes. 10 mois avant le premier tour, le volcanique coprésident du Parti de Gauche n’avait rien laissé au hasard. Le lieu tout d’abord, la place des Martyrs de Stalingrad, métro Jaurès. Certes Jaurès a déjà utilisé par un certain Nicolas Sarkozy en 2007 dans ses discours de candidat mais pour un candidat de gauche, c’est beaucoup plus crédible. En plus, cet endroit symbolique rappelle les places « prises » par les manifestants dans les pays arabes ces derniers mois mais aussi par les Indignés en Espagne et en Grèce.

Et puis Mélenchon a pris soin de rassembler la famille du Front de Gauche, cette alliance passée depuis deux ans entre plusieurs formations à la gauche du Parti Socialiste, dont le Parti Communiste et le Parti de Gauche. Après la partie concert se sont succédés sur l’estrade Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti Communiste Français, Martine Billard, la coprésidente du parti de Gauche mais aussi des membres d’autres formations de gauche anti-libérale. Pour Jean-Luc Mélenchon, «nous ne sommes pas réunis pour célébrer un candidat mais notre force collective ». Mais lors de ce grand rassemblement, l’ancien socialiste est apparu plus calme qu’à l’accoutumée, un changement de caractère qui se confirme depuis quelques semaines.

Une campagne présidentielle, ça vous change un homme…

A 59 ans, Jean-Luc Mélenchon ne veut pas apparaître comme un trublion malpoli dont le sang ne fait qu’un tour. Il a endossé les habits de candidat et les petites phrases assassines à l’encontre des journalistes sont remisées au placard alors qu’elles ont contribué à lui tailler une réputation qui l’a rendu célèbre comme dans ce clash inoubliable en début d’année avec Nicolas Demorand sur Europe1

 

 

C’est d’ailleurs TF1 que l’ancien ministre de Lionel Jospin a choisi pour s’exprimer le 19 juin dernier, le jour où le Parti Communiste a décidé de ne pas présenter de candidat et de se rallier dérrière Jean-Luc Mélenchon (à 59%). Il a même passé la pommade à Claire Chazal: « Vous montrez très bien la souffrance des Grecs, TF1 fait parfaitement son boulot ». Si si c’est bien Mélenchon qui a dit ça! Lors du discours de mercredi, ton posé et solennel, Jean-Luc Mélenchon est apparu en costume noir et cravate rouge sombre alors que le rassemblement se veut populaire et décontracté. Il a appris à conjuguer à la première personne du pluriel; il ne dit plus « je » mais « nous ». Même dans les formules, l’ancien partisan du NON au référendum européen de 2005 a changé. A croire qu’il a lu tout Aragon, il devient poète et a vanté mercredi à la fin de son discours « la France belle et rebelle ». Le slogan « le bruit et la fureur » n’a donc plus la côte. Désormais, Jean-Luc Mélenchon parle plus comme le général de Gaulle (certains de ses supporters parlent même d’un ton « mitterrandien ») que comme le tribun de la gauche radicale, ancien membre de l’Organisation Communiste Internationaliste dans sa jeunesse. Un candidat comme les autres? Mais si la forme a changé, le fond, lui, reste intact. Jean-Luc Mélenchon a toujours en réserve des petites phrases. Dans la catégorie espoir, on peut relever « la saison des tempêtes est revenue dans l’histoire », « le premier devoir d’une conscience libre c’est de résister » et « l’heure des caractères a sonné ». Dans la catégorie on va faire payer les banquiers et les capitalistes citons « tout ce désordre est le fait d’un capitalisme fou ! » ou encore « les belles personnes qui [ont] dépecé [leur] pays ». Enfin, les accents populistes ne tardent pas à revenir: « le peuple sait mieux que d’autres ce qui est bon pour lui »… Ouf on a retrouvé Mélenchon! .

 

Résistance ! Mélenchon et la France belle et... par Graoutine Ses thèmes de campagne sont surtout économiques: « récupérer » les « 195 milliards passés des poches du travail à celles du capital », titulariser les « 800.000 précaires » de la fonction publique, interdire « dans les entreprises, petites ou grandes, qu’il y ait plus de 5% à 10% de contrats précaires » et un salaire maximum avec une échelle de 1 à 20. Jean-Luc Mélenchon milite pour une VIè République qui en finisse avec l’alternance PS-UMP et la « monarchie présidentielle ». Sur le plan international, il défend les retraits de la France des guerres d’Afghanistan et de Lybie et la sortie de l’OTAN. Crédité de 7% d’intentions de vote, Jean-Luc Mélenchon profite donc de l’effondrement du Nouveau Parti Anticapitaliste et des primaires d’Europe Ecologie les Verts et du Parti Socialiste pour être le premier sur la ligne de départ à gauche pour 2012. Le changement de posture du candidat du Front de Gauche dans les médias n’est donc pas très surprenant même si venant de lui c’est un peu trop gros pour passer inaperçu…

 

 

 

Christophe  Dard. sur    STREET GENERATION

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