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7 juillet 2011

Les 4 zones d'ombre de l'affaire Hollande-Banon

 

 

L'affaire tombe mal pour le candidat "normal" à la présidentielle.

En marge de l'affaire DSK-Tristane Banon, François Hollande est accusé par la jeune femme d'avoir été au courant de l'agression sexuelle, dont elle affirme avoir été victime par Dominique Strauss-Kahn en 2003.

Tristane Banon, à Paris, le 28 avril 2008.

Tristane Banon, à Paris, le 28 avril 2008 (MAXPPP).

 

La journaliste écrivaine âgée de 32 ans, doit déposer une plainte contre DSK ce mardi pour "tentative de viol". Ce dernier a riposté en faisant savoir qu'il va à son tour porter plainte contre elle pour "dénonciation calomnieuse".

Par ailleurs, Tristane Banon affirme que François Hollande, qui était à l'époque des faits réels ou supposés premier sécrétaire du PS, "connaissait l'histoire" dans une interview à L'Express.fr diffusée lundi 4 juillet. Le principal intéressé dément.

Dans cette histoire, les contradictions ne manquent pas. Voici quatre questions et autant de zones d'ombre.


1. Hollande savait-il ?

Quand on relève les réponses de l'ex numéro 1 du PS sur le sujet, on se rend compte qu'elles varient un peu...

- François Hollande a vivement démenti les accusations de Tristane Banon, mardi lors d'un déplacement aux Antilles. Il a quand même laissé entendre qu'il avait eu vent de cette affaire puisqu'il a affirmé n'avoir pas eu "connaissance dans le détail" des faits présumés.

 

(Source : I>Télé / Capture : Fred Lille)


- Mais dans un article publié le même jour par Le Parisien, il se montre plus catégorique : "Je ne connais pas Tristane Banon et je n'ai couvert personne."

- Dans la même veine, il assurait le 23 mai sur France Inter n'avoir pas "aucune connaissance de ces faits rééls ou supposés."

 

(Source : France Inter)


- Le 20 mai, en déplacement à Dijon, après avoir affirmé qu'il n'avait jamais eu "connaissance des faits de la gravité qui ont été à un moment évoqués", François Hollande avait reconnu avoir entendu parler de "rumeurs". "Les rumeurs, elles existaient mais je n'ai jamais conçu que mon rôle était de faire la police au sein du PS." Et selon Rue 89, il avait aussi demandé : "Si j'avais utilisé cette rumeur qu'aurait-on dit de moi ?"

- Tristane Banon ne partage pas la version de François Hollande. Elle l'accuse de "mensonge" dans son interview à L'Express.fr. "L'entendre nier a été un élément déterminant dans ma décision de porter plainte", affirme-t-elle.


2. Hollande a-t-il appelé Banon en 2003 ?

- Dans l'interview à L'Express.fr, Tristane Banon affirme que François Hollande l'a "appelée une fois, en 2003, après les faits".

- Le 20 mai, l'avocat de la jeune femme, David Koubbi a aussi affirmé à Rue 89 que l'ex-numéro 1 du PS avait appelé Tristane Banon "dans les jours ou les semaines" qui ont suivi les faits présumés, au premier trimestre 2003.

- La mère de Tristane Banon a confirmé cette version à Mediapart, déclarant dans un article publié le 19 mai : "Il a été formidable, d'une gentillesse… Il a téléphoné personnellement à Tristane, il a été superbe."

- Interrogé par Mediapart, le bras droit du député de Corrèze, Stéphane Le Foll, avait également confirmé qu'un appel avait eu lieu : "François avait appelé Tristane Banon, il n'a pas cherché à imposer quoi que ce soit, il l'a écoutée et a essayé de la rassurer. C'était lui en direct qui gérait."

- Lundi, Stéphane Le Foll a de nouveau pris cette distance, assurant au Parisien "n'avoir jamais eu à traiter cette affaire". " De toute façon, personne ne pouvait aller porter plainte à la place de Tristane Banon! " lâche-t-il au quotidien, agacé.

- Mais François Hollande n'a jamais fait état de ce ou de ces supposé(s) coup(s) de fil. Avait-il appelé Tristane Banon comme l'a affirmé son bras-droit ? "C'était il y a dix ans, je n'en ai pas le souvenir et ne peux pas confirmer cette information", a-t-il assuré sur France Inter, le 23 mai (voir la vidéo plus haut).

Stéphane Le Foll et Francois Hollande, à Paris, 23/06/2008.

Stéphane Le Foll et Francois Hollande, à Paris, 23/06/2008 (MAXPPP).


3. Hollande a-t-il dissuadé Banon de porter plainte ?

- Dans l'interview à L'Express.fr, Tristane Banon affirme que lorsque François Hollande l'aurait appelée en 2003 "après les faits, il était "très inquiet" et lui aurait "dit qu'il avait parlé de tout ça avec (s)a mère", Anne Mansouret. Cette dernière est conseillère régionale PS de Haute-Normandie.

Selon le récit de Tristane Banon, François Hollande "espérait" qu'elle "suive le conseil" qu'il avait donné à sa mère, "à savoir de porter plainte".

- Le 20 mai, l'avocat de la jeune femme, David Koubbi a aussi affirmé à Rue 89 que l'ex-numéro 1 du PS a beaucoup insisté auprès de la mère de Tristane Banon pour que sa fille porte plainte. Cela lors de "plusieurs conversations téléphoniques".

Selon l'avocat, François Hollande aurait parlé directement à Tristane Banon par téléphone, en lui faisant part du conseil qu'il aurait donné à sa mère [porter plainte, ndlr], en lui disant qu'il espérait qu'elle suive ce conseil.

- Mais lundi, l'avocat de la plaignante s'est lui-même contredit, en affirmant : "François Hollande était au courant, il avait déconseillé à la mère de ma cliente de déposer plainte."

- Anne Mansouret reconnait qu'elle avait dissuadé sa fille de porter plainte à l'époque, affirmant mardi sur Europe 1 que sa fille était "trop jeune" pour être crédible.

- Tout cela est faux, selon François Hollande. Il a affirmé de son côté, mardi, qu'il n'avait pas dissuadé Tristane Banon de porter plainte à l'époque : "Moi, je ne conseille ni ne déconseille à personne de porter plainte quand il se passe un événement de nature de violence personnelle. Si j'ai pu être au courant là d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil, ou une interdiction. Ce n'était pas au premier secrétaire de l'époque de savoir ce qu'il y a lieu de faire lorsqu'il se passe un incident supposé ou réel", a-t-il déclaré, lors d'un déplacement en Martinique.

4. Hollande et Banon se sont-ils vus en 2008 ?

- Par ailleurs, Tristane Banon affirme aussi à L'Express.fr que François Hollande serait venu la voir à la foire de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), en 2008, au moment de l'affaire Piroska Nagy, en lui "disant qu'il pensait beaucoup" à elle.

- Son avocat a également affirmé à Rue 89 qu'ils se seraient vus "en novembre 2008" lors de cette événement. Selon David Koubbi, Hollande serait venu la voir à son stand et lui aurait dit : "Je pense beaucoup à vous ces temps-ci."

- Des affirmations jamais confirmées par François Hollande.

Si François Hollande avait été au courant, aurait-il dû réagir ? Le Parisien a posé la question à un juriste. Selon ce dernier, "il aurait parfaitement pu signaler les faits au procureur. Mais à condition d'avoir une certitude… "

Difficile de savoir quelle sera la suite judiciaire de cette affaire, vu qu'il il n'est ni établi que François Hollande était au courant, et ni que les accusations de Tristane Banon soient fondées.

Sources : L'Express.fr, France Inter, L'Express.fr, Rue89, Mediapart, Europe 1.fr, Le Parisien.fr, I>Télé

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