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21 juillet 2011

Notre énorme dette vis-à-vis de la Grèce

Point de vue LE MONDE  21.07.11 | 13h27   •  Mis à jour le 21.07.11 | 14h08

par François de Rose, ambassadeur de France


 

C'est entendu, la Grèce, par la faute de dirigeants incompétents ou malhonnêtes et d'une administration et d'une classe dirigeante corrompues, s'est mise dans une situation de vulnérabilité qui affaiblit la construction européenne. Il est donc normal qu'on lui demande d'apurer sa dette. Très bien.

 

Cela dit, ne conviendrait-il pas de réfléchir aussi à la dette due à la Grèce ?

Il y a vingt-cinq siècles, les Grecs avec L'Odyssée et L'Iliade ont donné deux livres sans lesquels toute bibliothèque est incomplète. Platon et Aristote nous ont donné les bases d'une philosophie qui n'a cessé d'inspirer la nôtre, Archimède et Pythagore les bases de certaines branches de nos mathématiques, Hippocrate les fondements de la déontologie médicale, Périclès et Solon les fondements de la démocratie, dont nous croyons à tort ou à raison qu'elle peut faire régner la paix dans le monde.

Quant à la mythologie hellénique, elle a inspiré d'innombrables chefs-d'oeuvre aux artistes de notre Renaissance. Et, enfin, nombreux sont aujourd'hui les chercheurs en sciences et techniques nouvelles qui puisent dans la langue grecque les noms à donner à leurs nouvelles disciplines. Il y a vingt-cinq siècles que les Grecs nous ont donné toutes ces leçons. N'y a-t-il pas là un capital acquis que nous aurions mauvaise grâce à oublier ?

Alors, pourquoi ne pas donner à la Grèce un crédit capable de compenser les (misérables...) 200 ou 300 milliards d'euros qu'elle a dilapidés ? On nous dira qu'il y aurait là un précédent dangereux. D'accord. Encore que l'on ne voit pas quel pays serait en mesure de présenter un capital comparable dont nous lui serions redevables.

Ce sont là propos et divagations paradoxales d'un vieillard qui vient de franchir le vingt-cinquième centenaire qui le sépare de Périclès. Il n'en demeure pas moins qu'il y a quelque chose de choquant dans un tel bilan à négliger la dette d'un seul des ayants droit, de celui enfin qui nous a donné le mot grec "atome" qui renferme, pour le meilleur ou pour le pire, soit la solution à nos problèmes d'énergie, soit une menace pour notre civilisation ou peut-être notre espèce.

Article paru dans l'édition du 22.07.11

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Commentaires
V
moi qui ait fait mes "humanités" je te soutien, tu as raison !
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