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23 juillet 2011

Ségolène Royal , la crise et l' Europe... Ses discours

Discours sur l'Europe d'Helsinki, Finlande, le 8 février 2011
Extraits...
Ces spéculateurs-vautours, nos pays les ont nourris et engraissés.
Cela ne date pas d’hier, mais de longtemps.
Premièrement, la source de notre endettement abyssal réside dans les baisses d’impôts massives dont ont profité les plus riches, ceux-là même qui demandent à leur banque ou à leur gestionnaire de fortune d’obtenir les rendements les plus élevés pour leurs placements financiers. Le hold up s’est fait au nom d’une vertu appelée compétitivité, mantra dissimulant dumping fiscal, moins-disant social, alignement par le bas.
Bouclier fiscal, fiscalité avantageuse sur le patrimoine, les filiales, les sièges sociaux ou les revenus de l’épargne, abattements, niches, déductions et crédits d’impôts en tout genre : le budget de nos Etats a été grevé par ceux, grandes entreprises et particuliers fortunés, qui ont été les bénéficiaires de toutes les largesses et de tous les cadeaux. Ceux qui ont fait leur beurre sur la compétition de tous contre tous au sein de l’Union. Les profiteurs d’une guerre économique qu’ils ont orchestrée.
Deuxièmement, la dette publique vient des banques et des fonds spéculatifs que les citoyens ont renfloués par leurs impôts via les Etats, au bord du gouffre, et qui se retournent contre les Etats en leur reprochant leur endettement. Aucune reconnaissance du ventre. Juste le dérèglement irrationnel de leur voracité.
Hausse des primes de risques, chantage au « triple A » de la part d’agences de notation vendues aux banques, spéculation à la baisse… L’irrationalité confine à la folie du système lorsque les spéculateurs qui s’alarment de l’endettement et exigent la rigueur sanctionnent les Etats qui obéissent à leurs oukases et voient leurs perspectives de croissance dramatiquement diminuées.
Il y a un vieux proverbe dans lequel un serpent susurre : « si tu bouges, je te mords, si tu ne bouges pas je te mords aussi ». « Si tu ne mets pas en place une politique de rigueur, je te mords, et si tu appliques la rigueur, je te mords aussi » ! Voilà où nous en sommes et c’est pourquoi l’Europe sociale doit se faire par un pouvoir politique qui décide au nom des peuples et pas contre eux.
(...)
Je n’oublie pas les discussions infinies qui ont été nécessaires pour accoucher du nouveau fonds de gestion des crises, dont il est à craindre qu’il ne résoudra pas grand-chose. Je n’oublie pas le refus obstiné de certains Etats membres de créer un système d’euro-obligation, qui aurait permis à tous les pays d’emprunter à des taux plus faibles.
(...)
1) Retrouvons une vision
Ne commettons pas l’erreur de penser qu’elles sont plus fortes aujourd’hui qu’hier. La seule différence, c’est que nos responsables politiques avaient sans doute par le passé cette conviction profonde, cette vision, cette volonté qui leur donnait la force d’avancer et de surmonter les obstacles. L’Europe n’était pas un sujet comme un autre, détourné à des fins de politique intérieure – pensez à l’épisode infâmant des Roms.
C’est avec cet esprit des pionniers que nous devons renouer.
2) Les Etats-Unis d’Europe à construire
Et c’est pourquoi, je le redis ici comme je l’ai dit à Athènes, à Paris et chaque fois que je parle d’Europe, notre nouvelle frontière, c’est la création d’Etats-Unis d’Europe.
En disant cela, je refuse d’entrer dans un débat institutionnel stérile, oscillant entre confédération et fédération. L’Europe est toute entière dans une tension créatrice entre l’intégration supranationale et la logique des Etats. L’une ne s’oppose pas à l’autre.
Les Etats-Unis d’Europe, c’est une fédération d’Etats Nations, comme le disais parfaitement Jacques Delors.
Les Etats-Unis d’Europe, c’est d’abord un objectif politique, traduit dans des politiques concrètes, au premier rang desquelles un pacte de sécurité et d’innovation économique puissant parce que volontaire, social et écologique.
La monnaie unique appelle une convergence nécessaire des taux d’inflation, des déficits et de l’endettement. Il n’est pas question de renoncer à un pacte de stabilité commun. C’est un souci de justice, pour éviter que certains pays ne mènent des politiques insoutenables et n’en fassent payer le prix aux autres. L’exigence allemande est de ce point de vue parfaitement légitime. Je la soutiens.
Mais il est temps d’aller au-delà.
Mission impossible ? Nullement.
3) Une politique économique et sociale pour l’Union européenne est possible
L’œuvre de titan accomplie avec la création d’une monnaie européenne, pourquoi serait-il impossible de l’accomplir pour refonder la politique économique et sociale de l’Union ?
Taxation des mouvements de capitaux spéculatifs ; renouvellement du mandat de la Banque centrale européenne, qui prenne acte de sa crédibilité désormais bien installée pour élargir son périmètre d’intervention ; agence de notation européenne pour la notation des Etats ; nouvelles règles de supervision des banques et des fonds spéculatifs…
Pourquoi ce que nous avons pu accomplir par le passé, ne pourrions-nous pas l’accomplir demain ?
Ce que j’entends mettre au service de l’Europe, ce ne sont pas des mots. C’est l’énergie chaque jour renouvelée d’une conviction.
C’est une ardeur inlassable pour convaincre, car notre avenir est là. Notre espérance aussi, par delà les doutes, les suspicions, les déceptions. Notre génération doit cela aux nouvelles générations, nous qui avons reçu de la génération de l'après guerre : la paix, la prospérité, l’Europe avec son modèle social.
Alors ouvrons la voie et avançons avec courage en faisant l'Europe avec les peuples et non pas contre eux.
                                            _______________________________________
A consulter également (Vidéos)
Toulouse, 29 octobre 2008, discours lors d'un meeting dans le cadre du congrès du PS
Montlouis-sur-Loire, 24 octobre 2008, discours lors d'un meeting dans le cadre du congrès du PS
Parempuyre, 15 octobre 2008, discours lors d'un meeting dans le cadre du congrès du PS

Par christophe - Publié dans : profencampagne - Communauté : Soutiens à Ségolène Royal

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