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12 août 2011

LA GRECE ET LA STRATEGIE DU CHOC: la saignée, la criée, la curée

La Grèce et la stratégie du choc

Ce qui se passe en Grèce est une parfaite illustration de la stratégie du choc, à laquelle Naomi Klein a consacré un ouvrage exemplaire.

L’application de cette stratégie, qui a pour finalité de transférer la quasi-totalité des actifs publics grecs à de grands groupes industriels et financiers privés, passe par trois étapes : la saignée, la criée, la curée.

1. La saignée. La Grèce est en récession et surendettée, c’est-à-dire en pleine anémie. L’Union européenne et le FMI, en collusion avec les banques et les agences de notation, décident donc de lui administrer le fameux remède de la saignée. Traduction : vous n’avez plus d’argent, nous allons vous en prêter un peu, à prix fort, à condition que vous soumettiez votre pays à des mesures de rigueur qui assècheront un peu plus vos maigres revenus : recettes fiscales, cotisations sociales, consommation, etc., accroissant encore davantage vos besoins de financement et vous plaçant devant l’obligation de vendre vos actifs.

2. La criée. Faute de croissance économique suffisante en raison de cette rigueur imposée, la Grèce est acculée à la vente de ses actifs publics pour se procurer quelques liquidités (qui ne résoudront pas son problème de solvabilité à long terme, mais ce n’est pas le souci des prédateurs). Le pays va donc vendre, en position de faiblesse, ses infrastructures de transport, de télécommunication, d’énergie, de loisirs, et peut-être d’éducation et de santé. Les prédateurs se pourlèchent. La proie, sur le point de tomber, ne peut leur échapper.

3. La curée. Il n’y a plus enfin qu’à se baisser pour ramasser la mise. Les pillards – grands groupes multinationaux, banques, acteurs financiers – rachètent au rabais les actifs grecs, font quelques restructurations pour ne garder que les activités les plus financièrement rentables, cassent le reste (en mettant les salariés au chômage), et revendent leurs produits et services aux Grecs au prix fort, afin d’offrir une rentabilité de 15% l’an aux rentiers.

Mais ne rêvons pas. Ces groupes, ces banques, ces acteurs financiers ne vont pas en rester là. Pour eux, la seule façon de faire des surprofits en Europe est d’acculer les pays au dépôt de bilan, de s’approprier au rabais les actifs, de se débarrasser de ce qui ne rapporte pas assez aux actionnaires pirates, et de surexploiter et surfacturer le reste.

Après la Grèce, ils s’arrangeront, à renforts de saignées, pour acculer à la vente les autres maillons faibles de l’Europe, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, et peut-être la France. Nous avons à faire ici à la grande piraterie, à la grande délinquance, à la grande criminalité, bien pire encore que la mafia, puisqu’elle est légale et favorisée par les gouvernements, dont le personnel est largement convié au banquet.

La fête ne fait que commencer.

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l'argent prêté par les banques n'existe pas c'est de l'argent dette, faisons comme les grecs arrêtons de payer les prêts bancaires ! Ils ne pourront pas expulser tout le monde !!
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