Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 950
Newsletter
21 août 2011

La semaine à haut risque du PS

La rentrée des candidats à la primaire socialiste est semée d’embûches. Revue de détail à une semaine de l’université d’été de La Rochelle.

Matthieu Croissandeau et Rosalie Lucas | Publié le 21.08.2011, 07h00

Les candidats à la primaire socialistes sortent de l’ombre et de leur silence relatif pendant l’été. Conférences de presse, journaux télévisés, bureau national consacré à la crise... la semaine de rentrée sera intense.
Les candidats à la primaire socialistes sortent de l’ombre et de leur silence relatif pendant l’été. Conférences de presse, journaux télévisés, bureau national consacré à la crise... la semaine de rentrée sera intense. | (lp/olivier corsan.)

Une semaine avant leur université d’été de La Rochelle (Charentes-Maritimes), les socialistes sont déjà tous sur le pont. Tancés par la majorité sur la « règle d’or », attendus sur leurs propositions, les candidats à la primaire vont devoir s’expliquer et se démarquer les uns des autres, sans trop taper non plus sur le voisin.Un chemin étroit semé d’embûches.


Le piège de « la règle d’or »

Peut-on prôner une gestion rigoureuse des deniers de l’Etat et refuser de voter la fameuse règle d’or qui prévoit d’inscrire dans la constitution le principe d’un retour à l’équilibre des comptes publics? C’est la question piège que pose la majorité aux socialistes. La ficelle est un peu grosse mais elle fonctionne.
Voter la mesure « serait faire preuve de responsabilité et d’un sens de l’intérêt national qui serait à l’honneur [des dirigeants socialistes] » a insisté hier dans une tribune le Premier ministre , auquel a demandé cet été de piloter personnellement cette opération — avec un objectif : mettre le PS au pied du mur.
Jusqu’à présent, les socialistes lui ont adressé une fin de non-recevoir. Mais ils vont devoir faire preuve de pédagogie pour faire comprendre leur refus. D’autant que Fillon a d’ores et déjà prévu de lancer des invitations à des personnalités politiques de tous bords comme , Dominique de Villepin ou encore Jean-Pierre Chevènement, mais aussi à des socialistes dont les noms ne sont pas encore choisis, pour en discuter à Matignon dès la première semaine de septembre.

Le projet, rien que le projet?

Les socialistes croyaient bien faire en dévoilant leur projet pour 2012 dès le printemps. Mais la crise des dettes publiques qui a frappé les Etats et fait dévisser les places boursières cet été a changé la donne. Les candidats à la primaire se retrouvent contraints de s’adapter sans trahir. Un exercice délicat. Manuel Valls est le premier à avoir pris des libertés avec le petit livre rose, en déclarant début juillet, ne croire ni aux « 300000 emplois jeunes », ni à « un retour de la retraite à 60 ans » pourtant promis par le PS. Aujourd’hui, c’est au tour de François Hollande de considérer que si le projet n’est pas « caduc », il faudra bien « revoir l’ordre des priorités » — en repoussant par exemple la mise en place de l’allocation autonomie promise aux 18-25 ans.

La guerre des micros

Ségolène Royal a dit regretter d’être quasiment seule à s’exprimer cet été. Elle va pouvoir se consoler. Télévision, presse écrite, radio… les candidats seront partout cette semaine (voir infographie ci-dessus). « La vraie campagne commence maintenant », confirme le député François Lamy, premier lieutenant d’Aubry. Mais à multiplier les interventions en même temps, ils prennent aussi le risque de rendre leur discours… inaudible, à un moment où ils sont pourtant attendus sur leurs propositions, et notamment sur la crise. Autre problème à régler : lundi et mercredi, le PS devrait discuter de la forme que prendront les débats de la primaire à la télévision. Des réunions qui promettent d’être tendues : Royal souhaite que tous confrontent leurs idées dans une même émission, Aubry préfère que chaque candidat débatte seul face à des journalistes. « Si tous parlent au même moment, glisse un proche de cette dernière, ça risque d’être la cacophonie et les téléspectateurs ne comprendront plus rien. »

Les balles perdues de La Rochelle

« Ça va bien se passer », jure chaque camp à propos de l’université d’été de La Rochelle vendredi prochain. Voire. A la veille des grands scrutins internes, les socialistes ont pour habitude de s’écharper. Dans le vieux port résonnent encore les petites phrases assassines lâchées en août 2006, à quatre mois de la primaire qui avait opposé Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius. Les coups tordus et les trahisons de la saison 2008, avant le congrès de Reims fratricide, ont aussi laissé des souvenirs. Tous les candidats seront présents, y compris Jean-Michel Baylet du Parti radical de gauche. Mais ils ne débattront pas.Chacun aura droit à son atelier : la crise pour Aubry, la précarité pour Royal, la croissance pour Hollande, le travail pour Valls et le monde en crise pour Montebourg. Ils ne devraient donc pas beaucoup se croiser. Pour sauver les apparences, une photo de famille est prévue. Elle aura lieu après le discours du premier secrétaire par intérim, Harlem Désir… le dernier jour.

 

 

Le Parisien

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité