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23 septembre 2011

Vent de panique à l'UMP et à l'Elysée

 
| Par Ellen Salvi

L'affaire Takieddine déclenche une tempête. De New York, où se trouve Nicolas Sarkozy, à Paris, où des écoutes téléphoniques accablent Brice Hortefeux, suivez les principaux développements de ce vendredi et retrouvez en page 2 les réactions de la journée de jeudi aux mises en examen des deux proches de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire.

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18h10. Brice Hortefeux publie un communiqué dans lequel il dément «catégoriquement» avoir eu des informations sur la procédure judiciaire en cours. L'ancien ministre de l'intérieur demande à «être entendu par la justice» et menace «de porter plainte contre toute allégation mensongère et diffamatoire».

16h. «Comment se fait-il que Monsieur Hortefeux savait que la femme de ce monsieur avait parlé ? Où est le secret de l'instruction? Où est l'indépendance de la justice ?», s'interroge Martine Aubry en déplacement au Mans. Voyant là «une immense affaire, peut-être une des plus graves de la 5e République (qui) montre la pertinence de ce qu'(elle a) proposé en matière de justice», la candidate à la primaire socialiste estime que «s'il s'agit vraiment (...) d'une affaire de pots de vin qui n'ont pas été payés, il faut aller jusqu'au bout».

15h30. François Hollande, en déplacement à Angoulême, dénonce les «interférences» du pouvoir sur la justice: «Je ne peux (...) admettre ni interférences, interventions, coups de téléphone, violations du secret de l'instruction - s'il y a eu violation (...). Ce que je demande au pouvoir c'est de se mettre le plus loin possible de la justice.» (Ecouter son intervention sur France Info.)

15h. Le ministre des transports, Thierry Mariani, et le président des jeunes populaires de l'UMP, Benjamin Lancar, réagissent sur Twitter:

 

 

 

14h45. Le Monde.fr publie les extraits d'une conversation téléphonique entre la fille de Thierry Gaubert, Nastasia, et un ami: «Copé est trop dans la merde. Hortefeux est trop dans la merde, dit-elle. Si Sarko il passe pas en 2012 euh..., vraiment, ils sont tous dans la merde.»

13h. Brice Hortefeux dément «totalement» dans Le Monde «avoir eu des informations dans la procédure judiciaire en cours»: «Thierry Gaubert est un ami, je suis régulièrement en contact avec lui, indique l'ancien ministre de l'intérieur. J'ai eu des rumeurs d'origine journalistiques indirectes disant que sa femme l'attaquait durement. Des informations totalement publiées par Le Nouvel Observateur. Je l'appelle pour s'avoir s'il le sait et s'il confirme. La meilleure preuve que je n'avais pas accès à quoi que ce soit est que j'ai rappelé Thierry Gaubert lundi soir par hasard. Il était en garde à vue et je n'en étais pas informé. La conversation a duré trois phrases. Je lui ai dit "Allo c'est Brice, comment ça va ?". Il m'a répondu : "Je suis en garde à vue".»

Mais pour Le Nouvel Observateur, la défense de Brice Hortefeux ne tient pas. «Le nom d'Hélène Gaubert, on ne le voit pas apparaître chez nous, à la relecture, avant le 20 septembre, dans le papier de Serge Raffy», publié dans le numéro intitulé «Les dossiers qui font peur à Sarkozy» daté du 22 septembre, précise Michel Labro, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire.

11h26. Le magistrat Philippe Bilger rebondit sur les différentes affaires qui entachent la présidence pour le + du Nouvel Observateur. Évoquant «une revanche de la Justice», il écrit: «Pour ma part, je considère que ses valeurs, son allure, sa compétence sont portées au plus haut dans l’instruction du dossier Karachi avec des mises en examen opérées par le juge Van Ruymbeke qui a su ne pas succomber à la tentation du pouvoir abusif en laissant Ziad Takieddine, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire en liberté.» 

11h. Me Morice indique avoir demandé au parquet d'ouvrir une enquête préliminaire concernant la conversation téléphonique entre Brice Hortefeux et Thierry Gaubert. «Nous demandons au procureur de la République d'ouvrir une enquête préliminaire parce que les faits sont extrêmement graves et nous voyons bien qu'il y a une panique manifeste à l'Elysée et qu'on veut tout faire pour étouffer ce scandale», déclare-t-il à la presse.

 

 

 

10h. «Nous sommes en présence d'un scandale d'Etat, estime l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, Me Morice, qui implique Jean-François Copé. Nous savons maintenant que l'Elysée suit de très près ce dossier et un certaine nombre d'autres interceptions téléphoniques citent le nom, non seulement de Brice Hortefeux, également de Mr Copé, mais aussi de la très grande inquiétude qui existe concernant Nicolas Sarkozy».

 

 

 

9h45. Brice Hortefeux réagit aux révélations du Monde.fr qui écrit que l'ex-ministre de l'intérieur a appelé le 14 septembre Thierry Gaubert, alors placé en garde à vue pour le prévenir que sa femme, Hélène, «balançait beaucoup» au juge Van Ruymbeke. «Je ne savais pas qu'il (M. Gaubert) était en garde à vue. Quand il a décroché, c'est lui qui m'a dit qu'il était en garde à vue. C'est la preuve que je n'ai accès à aucun élément du dossier», déclare-t-il à l'AFP.

9h. La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis trois avis favorables et un avis défavorable à la déclassification de documents réclamés par les juges instruisant les dossiers Karachi. Ces avis favorables, publiés ce vendredi 23 septembre au Journal officiel, ont été émis lors d'une réunion de la CCSDN le 8 septembre. Il revient maintenant aux ministères concernés (intérieur, défense et budget), qui ont classifié ces documents «confidentiel défense» ou «secret défense», de suivre ou non la Commission.

 

8h30. C'est au tour du Monde.fr de dévoiler le contenu d'une conversation téléphonique entre Hortefeux et Gaubert, le 14 septembre. Brice Hortefeux affirme avoir appelé son «ami» à cause de «rumeurs de presse» qui lui avaient laissé penser que l'ex-femme de Thierry Gaubert, entendue le 8 septembre, avait chargé son ex-mari dans cette affaire. «Elle balance beaucoup apparemment Hélène», affirme l'ex-ministre de l'intérieur dans cette conversation enregistrée par la justice. «Qu'est-ce que tu as comme infos là-dessus, toi, parce qu'elle me dit qu'elle dit rien», réplique Gaubert. «Ça m'embête de te le dire par téléphone (...). Il y a beaucoup de choses hein», répond Hortefeux qui poursuit: «Je te raconterai mais ils ont énormément de choses (...). T'as eu Bazire, parce que visiblement il est lui dedans dans cette histoire.» Manifestement, M. Hortefeux a eu accès aux déclarations sur procès-verbal d'Hélène de Yougoslavie, alors même qu'elles n'ont pas encore été cotées au dossier du juge Van Ruymbeke. Incrédule, Thierry Gaubert ne veut pas y croire, ajoute Le Monde.fr: «C'est pas Hélène qui a parlé directement...», dit-il. «Elle a été entendue, lui apprend M. Hortefeux. Elle sait. Elle était beaucoup au courant de tes activités.»

8h20. Et c'est encore Nadine Morano qui, en bon petit soldat de la Sarkozie, vole au secours de l'Elysée lorsqu'elle interrogée sur Europe-1:

 

 

8h. Invité des «4 vérités» sur France 2, le secrétaire d'État au commerce, Frédéric Lefebvre demande que «l'on cesse d'instrumentaliser» l'affaire Karachi: «Je souhaite pour mon pays que tous les hommes politiques, toutes les femmes politiques, soient aussi intègres que l'est le Président de la République», ajoute-t-il.

7h50. La ministre des sports, Chantal Jouanno, défend la présomption d'innocence en évoquant à l'attention du PS les affaires DSK et Guérini. «On sait très bien que tout cela c'est de la manipulation, dit-t-elle au micro de RTL. On est en période électorale, on fait amalgame de tout. Le nom de Nicolas Sarkozy (...) est totalement, indirectement et complètement tiré par les cheveux (...). Les Français n'en sont pas dupes. Ça donne juste un climat malsain et délétère.»

 

 

Jeudi 22 septembre

Fin de journée. Nicolas Sarkozy est à New York. En marge de l'assemblée générale de l'Onu, il participe à une cérémonie au pied de la statue de la Liberté, en compagnie du maire de la ville. Le président refuse de répondre aux questions concernant l'affaire Takieddine. Son entourage tente de désamorcer en dénonçant une «manœuvre politicienne». «La théorie de l'amalgame, on la connaît. Ce sont de vieilles méthodes trotskistes», accusent les conseillers de l'Elysée, réutilisant un argument déjà martelé lors de l'affaire Bettencourt.

19h. Affrontement sur le plateau du Grand Journal, Nadine Morano, toujours elle, et Olivier Morice, l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi. L'avocat révèle que Brice Hortefeux a pu joindre par téléphone Thierry Gaubert alors que ce dernier était en garde à vue. Il dénonce un «véritable scandale d'Etat» et accuse Nicolas Sarkozy d'être au centre d'un «système de corruption». À l'issue de son échange avec Mme Morano, Me Morice indique qu'il va porter plainte contre elle pour diffamation. «Dès demain je vais mandater mon avocat, déclare-t-il. Madame Morano m'a accusé d'avoir porté des propos diffamatoires à l'encontre de Nicolas Sarkozy. Et bien Madame, nous nous retrouverons devant la 17ème chambre correctionnelle, je vous donne rendez-vous, et nous verrons à ce moment-là».

 

 

 

18h. Dans un communiqué, François Fillon «invite les Français à rejeter les insinuations et les spéculations malveillantes qui entourent le déroulement des enquêtes». Dénonçant des «attaques insidieuses et calomnieuses» envers le Président de la République, le Premier ministre conclut en écrivant: «L'affrontement politique n'autorise pas tout. Le respect de la justice comme le respect de nos institutions commandent d'élever le débat démocratique.»

16h. Interrogée sur France-2, la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, refuse de réagir à la mise en examen de MM. Gaubert et Bazire. «Il faut respecter la douleur des familles» des victimes de l'attentat de Karachi et «il faut surtout respecter le travail de la justice», déclare-t-elle.

15h. Le premier secrétaire par intérim, Harlem Désir, dénonce «une inacceptable déliquescence morale du clan au pouvoir». Dans un communiqué, il écrit que les mises en examen des «deux proches du président de la République» sont d’une très grande gravité. «La justice doit pouvoir aller jusqu’au bout pour déterminer toutes les responsabilités dans cette affaire, y compris au sommet de l’État (…). Toute la lumière doit être faite sur ces faits, qui représentent désormais de toute évidence une affaire d’Etat», conclut-il.

14h35. Première réaction officielle de l'Elysée après la mise en examen de MM. Gaubert et Bazire. Dans un bref communiqué, les services de la présidence dénoncent «une calomnie et manipulation politicienne». «S'agissant de l'affaire dite de "Karachi", le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier. Il n'a été cité par aucun témoin ou acteur de ce dossier. Il y est donc totalement étranger d'autant plus qu'à l'époque où il était ministre du Budget, il avait manifesté son hostilité à ce contrat comme cela apparaît dans les pièces de la procédure», écrivent-ils. Un mensonge comme le prouvent plusieurs documents publiés par Mediapart.

11h-12h. Nadine Morano monte au créneau pour récuser l'expression «affaire d'Etat». Sur Radio Classique dans un premier temps, puis sur BFM TV, la ministre chargée de l'apprentissage défend la «république irréprochable» de Nicolas Sarkozy. «On le voit dans les procédures en cours. Deux personnalités proches du président de la République sont entendues (...). Nous sommes dans le fonctionnement d'une justice irréprochable. La justice fait son travail (...) il faut attendre.»

 

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