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25 septembre 2011

La gauche conquiert enfin le Sénat

"Historique" : les représentants de la gauche n'ont, dimanche, que ce mot à la bouche. Pour la première fois depuis 1968, la chambre haute bascule à gauche. "Le 25 septembre restera comme un jour qui marquera l'histoire. Le Sénat va connaître l'alternance", a annoncé Jean-Pierre Bel, actuel président du groupe socialiste.

"Le 25 septembre restera comme un jour qui marquera l'histoire. Le Sénat va connaître l'alternance." Jean-Pierre Bel, actuel président du groupe socialiste n'a pas boudé son plaisir dimanche soir en annonçant la victoire de la gauche aux sénatoriales, lors d'une conférence de presse. "Historique", seulement depuis 1968 et la fin de la présidence de Gaston de Monnerville (centre gauche) dans la chambre haute. mais l'évènement reste important. Il fallait tout de même remporter 23 sièges sur la droite pour y parvenir.

C'est peu après 19 heures que les socialistes, les écologistes et les communistes ont obtenu leur confirmation. Et elle est provenue de la Manche qui a apporté le 23e siège supplémentaire de la journée. La gauche obtient la majorité absolue, avant même les votes de Martinique et Guadeloupe. Elle s'attend au minimum à garder ses positions, voire à progresser en Guadeloupe et vise donc les "24, 25, 26" sièges. "La gauche réussit pour la première fois l'alternance", s'est réjoui immédiatement le chef de file des sénateurs socialistes, qui est donc en mesure théoriquement de succéder à la présidence du Sénat à l'UMP Gérard Larcher. "Le mouvement est bien avancé", a plus prudemment expliqué Catherine Tasca, sénatrice PS, sur le plateau de Public Sénat.

"Décomposition du système" Sarkozy

En face, Gérard Larcher, actuel président du Sénat, n'a pas explicitement reconnu sa défaite. "La poussée de l'opposition est réelle et plus ample que je ne l'avais estimée", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse très brève. Il faut rappeler que Larcher restait il y a quelques semaines encore sûr de se maintenir sur le plateau. "Nous avons dû mener une campagne difficile", s'est-il toutefois justifié, évoquant une "crise de confiance entre les citoyens et les institutions". Mais celui qui a été réélu ce dimanche dans les Yvelines ne s'avoue pas vaincu pour autant : "Je serais candidat le 1er octobre", lors de l'élection du président de la chambre, a-t-il annoncé, ajoutant : "Les sénateurs auront à ce décider entre deux visions".

Si l'on s'écarte de l'enjeu de la présidence du Sénat, cette défaite intervient au plus mauvais moment pour le gouvernement et Nicolas Sarkozy, à sept mois de l'élection présidentiel. Et les adversaires de l'UMP ne se sont pas privés de sauter sur l'occasion. François Hollande, candidat à la primaire socialiste, a estimé que cette victoire constituait "une décomposition du système politique" de Nicolas Sarkozy et était "d'une certaine façon prémonitoire de ce qui va se passer en 2012". "Nicolas Sarkozy sera le président de la République de droite qui aura perdu la majorité au Sénat", a-t-il déclaré à la presse. François Fillon, qui a reconnu une "forte poussée" de la gauche, a tout de même voulu la tempérer. Pour le Premier ministre elle est avant tout "accentuée par les divisions de la majorité". "Le moment de vérité aura lieu au printemps prochain", poursuit dans un communiqué le chef du gouvernement, pour qui "ce soir, la bataille commence".

Des mauvais résultats presque partout

Au fur et à mesure de la journée, des résultats sévères pour la majorité sont tombés. Le ministre de la Ville, Maurice Leroy, battu ; un 8e siège gagné par la gauche à Paris où l'UMP ne détient plus que deux sénateurs ; un gain d'un siège pour la gauche dans le propre département du président UMP du Sénat Gérard Larcher ; Loiret, Isère, Nord, Pas-de-Calais, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Oise, Manche, Pyrénées-Orientales... La liste des départements où la gauche a progressé s'est allongée, marquant une très forte poussée pour l'opposition. "Plus que 2 sénateurs UMP à Paris, c'est une défaite historique et politique", a triomphé sur Twitter Anne Hidalgo, 1ere adjointe PS au maire de Paris, Bertrand Delanoë. Pierre Charon, suspendu de l'UMP pour dissidence et malgré tout élu, a fait une arrivée triomphale au Sénat.

La réélection dès le premier tour dans le Loiret, département traditionnellement à droite, du sénateur sortant Jean-Pierre Sueur et celle, dans le Morbihan, de la sortante Odette Herviaux, également PS, avait donné le signal de cette victoire dès la mi-journée. Dans la foulée, la victoire dans les Pyrénées-Orientales du président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, le "frêchiste" Christian Bourquin, confirmait la tendance. Il s'agit d'"une progression historique pour la gauche et une sanction incontestable pour l'UMP", a déclaré le premier secrétaire du PS par intérim, Harlem Désir, arrivé au Sénat peu après la candidate à la primaire PS Martine Aubry et celle de François Hollande.

Cette victoire est particulièrement favorable pour ce dernier, une grande majorité de sénateurs PS s'étant prononcés en faveur du député de Corrèze. La droite a perdu des départements qu'elle détenait depuis pratiquement toujours comme la Lozère. "La gauche progresse partout, on sent une lame de fond", a assuré sur Public Sénat le secrétaire national du PS chargé des élections, Christophe Borgel. C'est une défaite d'autant plus importante qu'il y a "un refus de la droite des grands électeurs", a renchéri Michel Delebarre, maire de Dunkerque et tête de liste PS dans le Nord où la gauche a gagné un siège et a manqué le 6e à une voix.

Samedi aura lieu l'élection du président du Sénat et une majorité de gauche devrait se traduire par un président de gauche. Catherine Tasca devrait tenter sa chance face à Jean-Pierre Bel, qui théoriquement devrait succéder au perchoir à Gérard Larcher. La gauche doit son succès dimanche à ses victoires aux dernières élections locales (municipales, régionales, cantonales). La droite a pâti de ses fortes divisions et d'une forte grogne des élus locaux, qui ont mal accueilli la réforme territoriale et le regroupement des communes menés à marche forcée par les préfets.

V.V. (avec AFP) - leJDD.fr

 

 
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