Quand l'ex-Heuliez joue dans la cour des grands

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04-10-11 à 15:22  1 réaction

Mia Electric est bien placé pour emporter une partie de l'appel d'offres géant lancé cet été par l'Etat et des entreprises publiques et privés. Le petit constructeur automobile des Deux-Sèvres est candidat pour la livraison de 7.000 véhicules.

Edwin Kohl, un écologiste allemande qui a fait fortune dans la pharmacie, a pris les rênes de l'ex-Heuliez et investi 48 millions d’euros dans l’entreprise, aux côtés d’une autre actionnaire de renom, Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes. (SIPA)

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Parmi les lots de l’appel d’offres "véhicules électriques" mené par l’UGAP, la centrale d’achat publique, pour le compte de la Poste, de l’Etat et de plusieurs entreprises publiques et privées, il semble que Renault tienne la corde pour le plus important, celui portant sur plus de 15.000 fourgonnettes. Mais deux autres lots restent à attribuer : l’un porte sur 3.900 voitures de quatre places au minimum, et l’autre sur 3.100 véhicules utilitaires dérivés d’une voiture pour particuliers. Pour ces deux lots, PSA Peugeot Citroën et Mia Electric, nouveau nom de l’ancien Heuliez, ont fait acte de candidature.

Nice et La Rochelle ont choisi l'ex-Heuliez pour leur service d'autopartage

Si l’on ne présente plus PSA, la petite entreprise de Cerizay, dans les Deux-Sèvres, est moins connue du grand public. Elle a encore vendu très peu de voitures, puisqu’à peine 210 exemplaires sont déjà sorties de ses chaînes depuis le démarrage de sa production, cet été. Néanmoins, elle a déjà convaincu les villes de Nice et de La Rochelle pour leurs offres d’autopartage et pense répondre de façon sérieuse à l’appel d’offres de l’UGAP.

D’une part, elle doit être capable de livrer rapidement les modèles. Aujourd’hui, elle produit dix véhicules par jour, mais la cadence passera à vingt-quatre exemplaires quotidiens en décembre et devrait doubler, dès l’année prochaine, avec l’embauche d’une deuxième équipe de fabrication. La production annuelle visée est de 12.000 voitures par an, soit largement de quoi fournir 3.100 ou 3.900 voitures sur quatre ans, durée du contrat prévue par l’appel d’offres de l’UGAP.

Ensuite, l’ex-Heuliez n’en est pas à son premier véhicule électrique : "Dès les années 80, l’entreprise a commencé à travailler sur des bus électriques, pour la ville de Tours" rappelle Patrick Largeau, directeur projets et développement. L’ingénieur, qui est à l’origine de la voiture, n’en est pas non plus à son premier essai, puisqu’il a commencé à travailler sur les véhicules électriques dès 1996, chez PSA, avant de rejoindre Heuliez.

Un écologiste fortuné est désormais aux commandes

Certes, la voiture a été conçue avec très peu de moyens, au plus fort des incertitudes qui ont touché l’ex-Heuliez sur son avenir. Mais l’équipe de 35 personnes a heureusement été soutenue par ses fournisseurs, qui ont suivi, offrant les matériaux sans être payés pour la fabrication des prototypes.

Aujourd’hui, la pérennité de l’entreprise n’est plus en danger, car elle a le soutien d’Edwin Kohl, un actionnaire allemand qui a fait fortune dans la pharmacie, et est surtout un écologiste convaincu. Depuis juillet 2010, il a investi 48 millions d’euros dans l’entreprise, aux côtés d’une autre actionnaire de renom, Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes, qui avait mis 5 millions d’euros au pot au plus fort de la crise.

Enfin, le constructeur n’a pas encore de réseau de réparation, mais a misé sur une solution originale. Il vient de signer un accord avec la société Aprolis, qui assure la maintenance et le dépannage de charriots élévateurs électriques. Outre une compétence forte sur les véhicules électriques, elle a quarante camions dédiés qui se déplacent chez les clients, et couvrent l’ensemble du territoire français.

Héloïse Bolle