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8 octobre 2011

Primaires PS : si vous votez, votez pour des idées !


 Samedi 8 Octobre 2011 à 12:01

 

 

Comment voteront les électeurs lors de la primaire de dimanche 9 octobre ? Pour le candidat le plus à même de battre Nicolas Sarkozy ou pour les meilleurs idées pour sortir de la crise ?

 

 

Primaires PS : si vous votez, votez pour des idées !
La sémantique est une science du flou, car son sujet est la langue. Peu avant le week-end, une polémique s’est enroulée autour du tweet, écrit à chaud par Pierre Moscovici : 

 

Primaires PS : si vous votez, votez pour des idées !
Les twittos sont tombés à bras raccourcis sur l'impudent. Quoi, on nous refait le coup de Balladur cuvée 95 ? (pour lesquels, Edouard Balladur était « déjà élu », en janvier 1995, cinq mois avant qu'il ne se qualifie même pas pour le second tour).

Le député du Doubs a donc dû effectuer une plongée en apnée dans la lexicologie dont il est vite ressorti avec un argument merveilleux : chers amis, a -t-il twitté en substance, je me suis mal fait comprendre. Au Casino, quand on dit les jeux sont faits, ça ne vaut pas dire que le n° 9 a gagné, mais simplement que la boule est lancée.

Bien. D'accord. Pourquoi pas. Mais quand même... Le contexte de ce tweet - le débat télévisé de mercredi 5 octobre - était tel qu'on avait bien l'impression que pour Pierre Moscovici, la victoire de François Hollande ne faisait guère de doute. D'autant qu'en fouillant un peu sur le compte twitter de Moscovici, on trouve, daté du 18 janvier 2011, le message suivant :

 

Primaires PS : si vous votez, votez pour des idées !
 
Mais laissons le député Moscovici, en tout cas bon soldat de son favori quel qu'il soit, à ses méditations. La campagne des primaires socialistes, saluée un peu partout comme un petit miracle de démocratie, s'achève dans un drôle de climat. Nous vivons un moment historique très particulier : la mondialisation néolibérale dans laquellle le monde entier s'est jeté à corps perdu depuis dix ans est en train de s'effondrer. Chacun se demande si l'euro existera encore dans un an, ou même si ses petites économies sont en sûreté dans sa banque (ceux qui en ont des grosses ont déjà réglé le problème), si sa retraite lui sera versée dans dix ans. Il est plus que probable que les soubresauts de la crise ne vont cesser de bousculer la campagne jusqu'au 6 mai, date du deuxième tour de l'élection présidentielle.

Et en même temps, tout se passe comme si, contre toute logique politique, les réponses aux questions que pose cette crise n'étaient présentes dans les débats que pour la forme. Comme si, de toute façon, l'impuissance du politique était telle que chacun savait que, quel qu'il soit, le prochain Président sera balloté par les évènements et la finance mondiale. Cette élection de la primaire PS, en réalité, ne semble plus passionner ou en tout cas, un peu moins qu'au début de la campagne alors que ce serait l'inverse qui devrait se passer. Peut-être par ce que les électeurs ont l'impression, en effet, que les jeux sont faits. Non pas simplement pour François Hollande, mais pour eux, citoyens, salariés, chômeurs, retraités, persuadés d'en prendre « plein la gueule » dans les mois et les années à venir. Ce n'est pas une élection d'espoir mais de peur qui s'annonce. 

Dès lors, si cette hypothèse est réaliste, ce que nous saurons dimanche en observant le score des candidats qui ont le plus évoqué la crise, les électeurs de la primaire ne seront déterminés que par deux soucis :
1°) Elire le candidat qui a le plus de chances de battre Nicolas Sarkozy.
2°) Elire le candidat qui saura rester le plus calme dans les tempêtes qui s'annoncent.

 

Ces deux occurrences ne sont pas de bonnes nouvelles. La première se comprend pour tous ceux, et beaucoup de lecteurs de Marianne en sont, pour lesquels il faut tout faire pour éviter au pays un deuxième quinquennat de Nicolas Sarkozy. Mais peut-on imaginer, dans le marasme qui est celui de l'Europe aujourd'hui, se contenter de jouer en contre et gagner par défaut ?

Ce serait, en réalité un joli cadeau offert au Président. Car celui ou celle qui l'affrontera devra montrer qu'il propose de véritables propositions alternatives pour reconstruire une industrie, regagner la confiance dans l'école et dans notre système de sécurité, garantir notre protection sociale et mettre fin à la douce folie qui a envahi le monde de la banque. Plus que jamais, l'anti-sarkozysme n'est pas une politique. Si le système néolibéral est à bout de souffle, alors seule la politique peut en inventer un autre, plus humano-compatible. Si de nouvelles tempêtes monétaires et financières nous menacent, alors il faut bien regarder du côté des alternatives au dit système. 

Inutile ici de donner une consigne de vote. Mais plutôt proposer un état d'esprit, que l'on peut résumer en une formule : si vous votez, votez pour des idées. A trop jouer les électeurs-stratèges, comme ces centristes qui veulent voter Hollande pour éviter un autre candidat socialiste au cas où Bayrou serait éliminé, ou ces mélenchonistes qui évitent soigneusement la case Montebourg, c'est la démocratie elle-même que l'on affaiblit. Cet été, Jean-Pierre Raffarin avait lâché le morceau par une déclaration passée trop inaperçue : désormais, avait-il déclaré en substance, les électeurs ne sont plus seuls à choisir le destin du pays, l'avis des investisseurs devient tout aussi important. Nous autres électeurs sommes donc mis en concurrence avec les traders. C'est justement contre cette idée qu'il faut voter. L'alternative, et pas seulement l'alternance.



Mon commentaire, en réponse à d'autres commentaires:
"Il y a entre Royal et Montebourg des axes forts qui sont communs. Montebourg a donné des preuves, lui aussi, d'éthique et de responsabilité.
Hélas son programme n'a de valeur que par les mots qui le présentent. A la différence de SRoyal qui a testé, éprouvé, ajusté etc dans son "laboratoire régional" et en élaborant des propositions (et des actions concertées) au niveau international .
Ils sont deux à avoir donné des preuves - sur un terrain différent - mais complémentaire - de leur conviction et de leur exigence.

Mais, oui: SRoyal a les compétences, l'expérience, qui peuvent apporter aux Français le projet de société humaniste que nous exigeons après ces 4 années de démolition de la France et du tissu social Français... Elle est la seule.
Celle qui collectionne les casseroles, et celui qui est gonflé comme une baudruche par les anciens partisans de DSK (que je n'ai jamais considéré comme socialiste ) n'ont abusé que peu de monde: nous le vérifierons demain (et n'évoquez pas les sondages, SVP: http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2011/10/08/22272968.html ...) "  
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