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29 octobre 2011

La Grèce, stress test de la résistance populaire à la dictature financière

 

Sonia Mitralias, citoyenne grecque membre du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde, s’est exprimée lors de la Conférence de Londres contre l’austérité organisée par la Coalition of Resistance, le 1er octobre dernier, et le blog Etat critique reproduit son témoignage : « Je viens de Grèce, un pays en train d’être saigné à blanc et détruit par ceux qui prétendent le sauver, le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et la Commission européenne. Après l’adoption, l’application et surtout… l’échec des quatre traitements de choc appelés memoranda, et l’application actuellement du cinquième, qui est le plus dur et inhumain, la Grèce n’est plus le pays qu’on connaissait : maintenant, les rues se vident après le coucher du soleil, les restaurants cherchent désespérément des clients et les magasins des rues commerçantes désertées tombent en ruine. Le pourquoi de cette métamorphose est donné par ces quelques chiffres : les salariés et les retraités ont déjà perdu 30 à 50% et parfois même plus de leur pouvoir d’achat. Ce qui a comme conséquence qu’environ 30% des magasins ou 35% des pompes à essence sont fermées pour toujours. Que le chômage atteindra probablement 30% l’année prochaine. Qu’on aura 40% de moins d’hôpitaux et de lits d’hôpitaux, ou que l’Etat grec se trouvant, il y a quelques jours, dans l’incapacité de fournir des livres scolaires à ses écoliers, les invite à en faire des photocopies (!), etc., etc. En somme, que la faim, oui la faim, commence à faire son apparition dans les grandes villes tandis que les suicides se multiplient dans un pays plongé dans le stress et le désespoir… » Sonia Mitralias insiste sur « l’importance de l’enjeu : la Grèce constitue actuellement un cas test mondial, un véritable laboratoire planétaire dans lequel sont testées les capacités de résistance des peuples aux plans d’ajustement structurels aux temps de la grande crise des dettes publiques. En somme, tous les regards, tant de ceux d’en haut comme de ceux d’en bas, sont tournés jour après jour vers ce petit pays européen qui a la malchance d’être devenu le cobaye mondial du néolibéralisme le plus cynique. »

Un autre éminent membre du CADTM, le politologue belge Eric Toussaint, docteur en sciences politiques des Université de Liège et de Paris VIII, n’est pas moins clair : « on pourrait dire que les prêts de la troïka (Commission européenne, BCE, Fonds monétaire international) à la Grèce sont des prêts odieux parce que ces institutions, avec derrière elles les gouvernements allemand et français, profitent d’une situation de détresse de la Grèce – qui depuis mai 2010 n’a plus accès à des emprunts dépassant un an – pour prêter à Athènes à du 5,5%. En contrepartie, ils exigent de la Grèce qu’elle mette en œuvre une batterie de mesures d’austérité. Mesures qui dans certains cas sont des violation des droits économiques et sociaux reconnus par l’Organisation internationale du travail, par exemple. Et, de plus, ces mesures ont un effet contraire à l’objectif officiel recherché, c’est-à-dire une amélioration de la situation économique rendant soutenable le paiement de la dette. Or, on constate que cela crée une récession qui réduit les recettes fiscales et conduit à de nouvelles mesures d’austérité. Lesquelles ne permettront de toute façon pas à la Grèce de dégager dans son budget des marges suffisantes pour rembourser des montants grevés de taux d’intérêts trop élevés.(...)

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