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5 novembre 2011

Analyse gestuelle : Sarkozy-Obama au G20, un duo pour l'euro qui se tape dans le dos

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LE PLUS. Les deux chefs d'Etat répondaient aux questions (en anglais) de Laurence Ferrari (TF1) et David Pujadas (France 2). Derrière la vitrine d'une amitié solide, les deux présidents sont-ils tant que cela... main dans la main ?

Stephen Bunard

> Par Stephen Bunard Expert du langage corporel 

Edité par Amandine Schmitt   Auteur parrainé par Aude Baron

L'enjeu était de taille. L'interview des présidents américain et français, à l'issue du G20, diffusée vendredi 4 novembre 2011 dans les JT de 20h, de 20h13 à 20h36, a été suivie sur TF1 par 5,9 millions de téléspectateurs (avec une part d'audience de 22,3%), et sur France 2 par 5 millions de téléspectateurs (avec une part d'audience de 18,7%). 

 

Obama serait-il plus préoccupé de sa prestation que le président français ? Au départ, dès la première question, les mains sont croisées, basses et formant des couteaux (protection) tandis que Sarkozy les montre plus élevées (code de dominant et de sachant) même si la vigilance est de mise (tête qui penche à droite) – voir image.

 

Sarkozy crispé, Obama de plus en plus spontané 

 

Tandis que Sarkozy apparait crispé (il faut admettre qu'il se concentre sur les traductions et l'oreillette), le corps animé de soubresauts qu'on lui connaît et de moues d'impatiences, les pieds ancrés dans le sol, Obama, lui, se dénoue au fil des échanges. Le pied droit se déconnecte du sol. Et l'Américain perd sa perplexité originelle, révélée par sa configuration d'axe de tête (penchée, vers le bas, à droite, regard de l'œil gauche). L'homme devient de plus en plus spontané (main gauche en prise sur la main droite).Se voyant ravir la politesse du dernier mot normalement réservé à la puissance invitée, le visage se referme toutefois en fin d'entretien.

 

Le Français poursuit son habitude des gestes figuratifs dont nous avons déjà argumenté la contre-productivité ; ils sont visibles lorsque les mots sont mimés : "se coordonner", "stabilité, "la publication d'une liste par les EU"... Les mouvements d'épaule montrent la volonté de performance du président, un point toujours à mettre à son crédit. Volonté de performance n'étant pas indicateur de ladite perdormance, laquelle constitue un autre débat.

 

Obama et Sarkozy : des potes 

 

Les qualités de Sarkozy quand ils travaillent ensemble sont longuement listées par l'Américain. Sarkozy, tout entier concentré, cesse alors ses clignements de paupières. Dans une attente pétrifiée.

 

Sarkozy montre enfin au monde que son "ami Barack" et lui sont des potes et des gagneurs, adeptes de familiarités : voir la façon dont il lui saisit la main à la fin.

 

Aucune annonce extraordinaire n'étant au programme, peu de sujets sensibles étant abordés, les questionnements déférents des journalistes ne provoquant pas de conflits intérieurs ou d'émotions contenues chez les présidents, peu d'observations sont corrélables à des éléments précis de contenu. Hélas. Le numéro est un exercice de communication où chaque partie trouve son intérêt relativement à des questions de politique intérieure.

 

Un partenariat gagnant-gagnant

 

On regardera également avec profit (et humour) un extrait du Petit Journal de 2011 : "Sarkozy Obama, l'Ecole Supérieure de Communication Gestuelle" et la "fabrique des gestes" déjà évoquée (et dénoncée) s'agissant par exemple, parmi hélas tant d'autres, de Sarkozy. Au plan synergologique, on observe Sarkozy, jambes croisées vers son interlocuteur américain (volonté de proximité), tandis que le président Obama croise les jambes, certes dans un sens identique pour le téléspectateur (attention à ne pas croire à la synchronisation dans ce cas), mais dans le sens opposé au président français.

 

Et les poignées de mains de Sarkozy sont appuyées pour "poser", tandis que Obama, la main sur le fauteuil, souhaite abréger, moue à l'appui, les effusions d'amitié. Ce n'est que vers la fin que Sarkozy se micro-caresse les jambes signifiant son impatience à se lever, l'image symbolique pour l'opinion étant dans la boite. Déjà, l'esprit d'un partenarait gagnant-gagnant, dont le Français tirait tout de même davantage les marrons du feu, était sous-jacent. Aujourd'hui, Obama a autant d'intérêt que Sarkozy à afficher un soutien réciproque. Comme dans la parabole baudelairienne de l'aveugle et du paralytique se soutenant ?

 

 

 

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