Le défi de Najat Vallaud-Belkacem et des candidates PS

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  Écrit par Isabelle Germain - Samedi, 19 Novembre 2011 15:18   

Elle refuse un parachutage en terre gagnable par respect pour la députée sortante. Les élues du parti socialiste se rebiffent contre des investitures pied de nez à la parité.

Selon Le Point, Najat Vallaud-Belkacem, la nouvelle porte-parole de François Hollande, qui est aussi adjointe au maire de Lyon, a refusé la proposition du PS de faire d'elle sa candidate dans une « circonscription réputée imperdable, la 6e du Rhône, située dans Villeurbanne ». Elle préfère aller au combat contre l'ancien garde des Sceaux, l'UMP Dominique Perben, dans la 4e circonscription de Lyon parce que, explique-t-elle au Point, : « le parachutage se fait toujours au détriment d'un autre. » D'une autre, en l'occurrence. Et elle n'a aucune envie de demander à la députée PS sortante, Pascale Crozon, de s'effacer.... Et puis elle veut « relever le gant ».

« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire... » Les responsables des investitures socialistes goûtent peu ce principe de Corneille et irritent sérieusement les candidates avec leurs investitures trop viriles. Non seulement les femmes se voient attribuer les circonscriptions ingagnables (nous en parlions ici), mais elles sont priées de se retirer pour laisser la place aux candidats des partis partenaires.

Cécile Duflot, la secrétaire nationale d'EELV, a été parachutée à Paris dans la 6e circonscription où était élue... une femme, la socialiste Danièle Hoffman Rispal. Levée de bouclier de la part de l'intéressée qui envisage de se présenter quand même, mais aussi de la part d'une partie des élus PS de Paris. Pour calmer les esprits, il a été question de déplacer le parachutage de la candidate verte vers la 5e circonscription. Ce qui ne résoudra pas la question de la parité puisque cette circonscription, où était élu Tony Dreyfus, devait être réservée à la « diversité ». Cela ferait donc, potentiellement, une case en moins pour une femme, à moins que, comme c'est souvent le cas au PS, le candidat cumule le critère « diversité » et « parité » ce qui permettrait de garder, ailleurs, une circonscription de plus pour un homme blanc.

Femmes bousculées, hommes intouchables

Curieusement, à Paris notamment, les circonscriptions réservées à la diversité, à la parité ou aux partis partenaires ne concernent pas les élus qui ont enchaîné plusieurs mandats comme Daniel Vaillant, Jean-Christophe Cambadellis, Patrick Bloche ou Jean-Marie Le Guen qui se dit pourtant (dans l'Express) si favorable à l'arrivée de Cécile Duflot. Mais elles touchent Danièle Hoffman Rispal ou les femmes de la 6ème circonscription qui patientent et travaillent pour Paris depuis des années.

« Ce qui est particulièrement exaspérant est d'avoir vu le PS renoncer à un de ses engagements fort : la parité des candidatures au niveau des départements. Ce principe a disparu au profit d'une parité au niveau national », peste Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris et candidate à la candidature dans la 5e circonscription. Du coup les hommes sont confortablement en campagne dans les fiefs acquis à la gauche comme les Landes et les femmes... dans les Yvelines et autres terres de droite.